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Les États-Unis, ça Trump énormément

Par Maxime Brigand
6 minutes
Les États-Unis, ça Trump énormément

Tous les vents étaient contraires. Rien ne devait se passer comme ça. Au bout d’une élection où il aura fallu pour beaucoup d’Américains voter pour « le moins pire », Donald Trump a retourné Hillary Clinton et les pronostics. Et l’histoire a basculé.

Donald Trump 1-0 Hillary Clinton

C’est fou les dégâts que peut faire une simple mèche. Au départ, tout ça n’était qu’une blague. Juste un gros monsieur qui s’amusait à balancer tout et n’importe quoi sur une scène pour profiter des fractures d’un pays qui ne sait plus en qui croire. Dans sa vie, Donald Trump a fait de l’eau, des steaks, a relancé l’idée d’un mur, a parlé « d’attraper par la chatte » des femmes et s’est même marré sur le climat. Et ce ne sont que des exemples. Sauf que voilà, aussi improbable qu’une épopée de Sarreguemines en Coupe de France, Trump a débarqué sur scène sous le masque d’un costume de président des États-Unis, comme ça, au réveil. Pas facile à digérer, encore difficile à analyser, mais certainement la conséquence terrible d’une rupture annoncée que certains ne voulaient pas voir. Et cette marijuana à usage récréatif légalisée dans la même soirée en Californie ne changera rien.

Laurence Haïm, 140 caractères et Pronosoft

Il y a des jours pour écrire l’histoire et d’autres pour se retourner le crâne à propos de la nouvelle pochette d’album de Jul ou du forfait de Jean-Michaël Séri avec la Côte d’Ivoire. Les mémoires retiendront que la nuit du 8 au 9 novembre 2016 aura été historique. Pourquoi ? Car on parle là de l’avenir du monde entier, mais surtout de celui d’un pays qui a fait d’un mec né à Enghien-les-Bains à la fin des années 80 un MVP de finale de MLS il y a quelques années, qui a aussi envoyé l’immense Gary Dourdan jouer les spécialistes sur un plateau télé de l’autre côté de l’Atlantique. Rarement la tension n’aura été aussi intense derrière les lunettes de Jean-Claude Juncker ou entre les jambes gonflées de Cuauhtémoc Blanco. Car on parle là d’une bascule dans l’histoire des États-Unis, dans celle d’un monde aussi où le nationalisme devrait avoir définitivement son mot à dire dans les prochaines années et où le soulagement a pris la place de l’enthousiasme au moment d’un résultat final.

Oui, l’heure n’est plus à l’espoir, mais plutôt au choix de raison. C’est comme ça. C’est comme ça depuis qu’un homme qui agitait sa mèche insupportable dans Maman j’ai encore raté l’avion au début des années 90 a décidé de reprendre de volée le Make America Great Again de Ronald Reagan pour se lancer dans une course folle qui l’a vu bousculer les codes. Ou comment passer en quelques mois de l’image d’un homme qui finance des figurants pour remplir ses meetings à celui de finaliste à une élection présidentielle au cœur de la première puissance occidentale en alignant seize victimes sur son chemin. C’est le tableau, et ce, même si en face du vieux Donald s’avance Hillary Clinton qui s’est amusée à jouer avec le disque dur d’un serveur e-mail et reste pour tout le monde la femme de Bill. La même femme qui posait en 1992 à côté d’un futur président des États-Unis en affirmant ne « pas être une petite chose docile assise à côté de son mari » . Elle était cette nuit définitivement plus que ça.

Comment s’en rendre compte ? Il suffit de poser le regard sur le trident offensif Boursier-Misrachi-Nuttin envoyé par BFMTV sur la pelouse. Le visage est grave, le costume plus tiré que jamais alors que Laurence Haïm, la langue coupée par ce coquin de Morandini, se déchaîne en 140 caractères. La situation est tellement tendue que Times Square n’ose pas parler pendant que Jared Borgetti a préféré envoyer une armée de sombreros devant la Trump Tower. Le style, toujours. Hillary Clinton débarque dans son QG avec son sourire, un gâteau représentant le buste de Donald Trump attend, lui, le meneur de jeu républicain dans son hôtel Hilton de New York. Trump a allumé la soirée quelques minutes plus tôt et pense que les machines de vote ont des problèmes dans tout le pays. Oui, même Usher à sa belle époque n’aurait pas fait mieux, mais Eric Trump, deuxième fils de, a préféré balancer son bulletin de vote sur son compte Twitter. Idiot et illégal, mais bon pour détendre l’atmosphère. 1h03, Clinton répond en arrachant le Vermont. Trump fauche plus fort : le Kentucky et l’Indiana sont pour lui. Le match est définitivement lancé et avec un objectif de 270 grands électeurs, la Ligue 1 ne se sent pas à l’aise car, plus que jamais, le discours est pour un « tout pour l’attaque » . Pronosoft annonçait une victoire de Hillary Clinton à 1.40. Pas le choix, le déroulé pousse à faire grimper la cote, alors que la bataille de la Floride est plus tendue qu’un vrai Metz-Lorient. Celui du samedi, à 20h.

La Florida et la bave

Côté petit écran, BFM effectue ses changements, les mots s’échangent, les scénarios avec. Protectionnisme contre ouverture. Larmes de MILF à casquettes enfoncées face à inquiétude réelle. Hier, Donald Trump était une blague, sauf qu’à 4h23, le golfeur fait trembler la défense Clinton avec 149 grands électeurs contre 109. L’Empire State Building s’est allumé, John McCain saute sur un sixième mandat de sénateur de l’Arizona, soit une prise de pouvoir en 1987, l’an -11 avant Kylian Mbappé. Trump mord encore les mollets : l’Ohio vient de tomber, indispensable à une victoire finale. Pas ça, pas maintenant. Hillary sort son tweet de motivation, alors que les affamés républicains commencent à baver.

Le New York Times est clair : Donald Trump a 88% de chances de devenir président des États-Unis. Comme si les deux faces de l’Amérique, fracturée avec profondeur depuis plusieurs années, semblaient définitivement incapables de se comprendre. Contre toute attente, le Sénat semble être en passe d’être conservé par les Républicains sur une ligne 4G brisée par le suspense. Poussé par ses soutiens, Trump explose le scénario d’un coup de mèche et soulève la Floride au bout d’un jeu à trois climato-scepticisme, armes à feu et anti-immigration. Ce que personne n’avait imaginé est en train de se produire. La Caroline du Nord tombe. Ivanka Trump se fracasse un ongle alors que la démocratie parle. Puis, c’est l’Iowa, la Géorgie… L’histoire s’est donc écrite ainsi dans un pays qui a définitivement sous-estimé la défiance faite à l’establishment. Comme Montpellier ou Leicester, comme une grosse baffe qui laisse de grosses traces. Il faut maintenant prendre le bonheur ailleurs, car certaines marques sont indélébiles. Celle-là l’est. Celle-là aussi. Putain de mèche.

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Par Maxime Brigand

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