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Les deux milanaises

Par Markus Kaufmann
Les deux milanaises

C'est l'histoire de deux jolies milanaises. L'une est blonde et porte une merveilleuse robe rouge et noire, l'autre est brune et porte un somptueux ensemble noir et bleu. L'une tient à ses côtés une C1, l'autre un Scudetto à 97 points. On est à la fin de la saison 2006/2007 et on se demande laquelle est la plus belle, la plus épanouie, la plus heureuse. L'ivresse d'une dernière aventure européenne sans lendemain, ou les premiers pas idylliques de la construction d'une épopée historique ? On est en mai 2007, et les deux clubs cousins milanais dominent le monde du football.

La dernière soirée de ce grand Milan

C’était le Milan d’Ancelotti. Tout un univers. Celui de Pirlo l’architecte, Gattuso le shérif, Seedorf le bijoutier, Cafu et Serginho les motards, Jankulovksi et Oddo les ouvriers, Costacurta et Kaladze les gardes du corps, Nesta le beau pompier, Inzaghi l’artiste fou, Kaká le héros, et enfin Maldini le maire. Après Sacchi, l’univers rossonero reprend forme en 1999 sous la patte de Zaccheroni, avant de s’installer dans les hautes sphères du football de 2003 à 2007. Durant cette période, le Milan fait sentir qu’il peut ramener la C1 chaque saison. Victoire, quarts (Deportivo), finale (Liverpool), demi (Barça) et enfin, victoire. À côté de cela, un seul Scudetto (2004) et une Coupe d’Italie (2003). Mais peu importe. Comme Berlusconi, le Milan sait trop bien que l’histoire se joue sur des moments. Sur une saison, il faut jouer sept matchs. En 2007, c’est deux fois Celtic, Bayern, Manchester et enfin Liverpool. Peu importe si, cette saison-là, Yoann Gourcuff joue plus de matchs que Maldini, Nesta et Ambrosini. Ou encore si Inzaghi n’a marqué que deux fois en championnat.

Le jour de la finale, Maldini, Ambrosini et Nesta sont bien titulaires. Et Inzaghi plante un doublé. Tant pis si Sheva a quitté le navire, si Kaká ne sera plus jamais le même et si Ancelotti fera la saison de trop quelques mois plus tard. Quand l’histoire l’exigeait, les sénateurs ont répondu présent, et le Milan a donné une leçon à la déjà très présomptueuse Premier League. En demi-finale face à Manchester à San Siro, Ancelotti invite Sir Alex à danser la valse. À trois temps. Un, Kaká. Deux, Seedorf. Trois, Gilardino. Un championnat bien compliqué, mais une fin de saison complètement folle, qui se sera finalement jouée sur un fil. Et pas n’importe lequel. Celui de la couture extérieure de la manche gauche du maillot adidas blanc de Pippo Inzaghi. Cette saison-là, l’avant-centre au corps de lâche aura marqué autant de buts en championnat qu’en finale de Ligue des champions. Choisir ses matchs est un art. Néanmoins, la stratégie de miser sur la maîtrise des moments-clés a quelques limites. Sur la durée, forcément. L’attente du moment peut devenir très longue. En l’occurrence, les Milanistes n’ont pas vécu cette saison sereinement, loin de là : en Serie A, les Rossoneri finissent à 36 points de leur rival nerazzurro. 36, soit quasiment un point par journée. De septembre à mai. Cela rend le quotidien difficile, quand on est dans la même ville. Au moins difficile.

L’Inter de toutes les revanches

L’Inter, elle, débute la saison sur un nuage. Alors que l’été prend fin, celle que l’on surnommait encore la Pazza Inter ( « la folle Inter » ) remonte un 0-3 sous l’impulsion d’un fabuleux Luís Figo pour s’imposer 4-3 contre la Roma en Supercoupe. Après le drame du Calciopoli, cette saison doit être celle de toutes les revanches. Et puis, le destin s’en mêle. Le 4 septembre 2006, une tumeur enlève Giacinto Facchetti au peuple intériste. L’Inter perd une bandera, un Président, un capitaine, un symbole, un mythe, un dieu de la foi noire et bleue. S’ensuit une longue quête vers le Scudetto numéro 15, presque sous le signe du recueil. Et l’Inter de Mancini ne fera pas les choses à moitié. 2006/2007 devient « la saison de tous les records » : on ne rigole pas avec les légendes. 17 victoires d’affilée en Serie A, dont 11 à l’extérieur, 30 victoires au total, 39 matchs d’invincibilité toutes compétitions confondues jusqu’au 22 avril, et un Scudetto décerné cinq journées avant la fin du championnat. Une domination incontestable, tenace, complète, violente, même. Désagréable pour certains.

97 points. 22 de plus que la Roma. 35 au-dessus de l’aigle laziale. Ibrahimović. Crespo. Vieira. Figo. Stanković. Cambiasso. Toldo. Córdoba. Maicon. Adriano, aussi. Peut-être la meilleure équipe de toute l’histoire du jeu vidéo de football, par ailleurs. De la folle Inter, on passe à l’Inter méchante, victorieuse, sérieuse. Le bulldozer. Un jeu puissant, des joueurs décisifs sur toutes les lignes, de l’expérience (il n’y a qu’à voir le nombre de capitaines en sélection de cette équipe) et surtout une soif de revanche énorme inculquée par la poigne du Mancio. Le fantaisiste à la douce patte gauche laisse place à un calculateur cynique aussi inflexible que son milieu en losange. Et son équipe le lui rend bien. L’Inter remporte les deux derbys par un but d’écart, au mental. Sur le terrain, cette confiance inébranlable est symbolisée par Materazzi. Si Inzaghi est le symbole du voisin, Matrix est le cœur de la Beneamata. Marco n’a pas quitté son nuage du 9 juillet 2006. Il plante dix buts, dont le but de la victoire (4-3) du premier derby, sans oublier de se faire exclure dans la foulée. Cette saison-là, le 23 tire les pénaltys. Au nez et à la moustache naissante de Zlatan. Une autre époque.

Mais tout bascule à l’aube du printemps, dans les règles de l’art dramatique italien. Le 6 mars, l’Inter est éliminé en huitièmes de C1 par le FC Valence après un double match nul et une folle altercation finale. Cinq jours plus tard, le 11 mars, Ronaldo revient au Meazza vêtu de rouge et noir. Et marque. Et sourit. Et agite son doigt. Et célèbre son but ! L’Inter s’impose 2-1, pour l’histoire, mais le choc est immense. Une défaite en finale de Coupe d’Italie plus tard, le parcours européen héroïque du Milan se dessine finalement jusqu’au 23 mai et la victoire athénienne, ponctuée par la fameuse banderole tenue haut et fort par Ambrosini lors des célébrations du titre : « Ton Scudetto, mets-le toi dans le cul. » Massimo Moratti déclarera trois jours plus tard que « l’incident est clos, mais les joueurs s’en souviendront » . Trois années plus tard, ils n’avaient pas oublié…

Par Markus Kaufmann

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