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Les dessous du projet Tabárez

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Les dessous du projet Tabárez

Demi-finale de Coupe du Monde, finale de Copa America et de la Coupe du Monde des moins de 17, ces résultats font de l'Uruguay la meilleure équipe d'Amérique Latine depuis un an. Ils ne sont pas le fruit du hasard, mais bien d'un projet lancé par Oscar Tabárez. Sélectionneur des moins de 17, Fabian Coito nous en dit plus.

Comment expliquez-vous les bons résultats actuels de l’Uruguay ?


Il faut remonter à 2006, quand Oscar Tabárez reprend en main la Celeste. Il développe alors un projet qui concerne toutes les sélections. Il a d’abord mis en place la formation intégrale. Il s’agit avant tout de faire de nos joueurs de meilleurs hommes, par l’éducation, l’imposition de certaines normes, et de les aider personnellement s’ils en éprouvent le besoin. Surtout, le Maestro se trouve tous les jours dans les installations de la sélection pour superviser notre travail, et partager avec nous ses idées. Tabárez mise aussi sur la continuité. Personnellement, quand j’ai pris en charge les moins de 17 en 2010, il s’agissait, pour la plupart, de joueurs que j’avais eus sous mes ordres en tant que sélectionneur des moins de 15 auparavant.

Concrètement, en quoi consiste cette formation intégrale ?

Pour le Maestro, il est important que nos joueurs poursuivent leurs études. Ainsi, même lors des compétitions, on fait le nécessaire pour qu’ils suivent leurs études à distance. Tabárez insiste aussi sur l’image que doit donner le sélectionné, à l’hôtel, dans un avion, dans un acte public, dans un tournoi. Il veut changer l’image du joueur uruguayen qui donne des coups, avec des matches qui se terminaient souvent en échauffourées. Le Maestro a aussi créé un département de psychologie. Le psy donne un soutien important aux jeunes notamment lors des tournois, pour les aider à se maîtriser, à gérer leurs émotions.

Et sur le terrain, quel est l’impact du projet de Tabárez ?


Chaque catégorie joue selon le goût de chaque entraîneur, mais Tabárez a tout de même imposé ses idées en matière de marquage, de possession du ballon… La grande nouveauté, c’est que nos jeunes viennent s’entraîner trois fois par semaine avec la sélection, qui peut vraiment être considérée comme leur second club. Pour la minorité de joueurs qui ne vient pas de Montevideo, ils s’intègrent aux sélections avant tout pendant les vacances, car l’une des préoccupations majeures du Maestro est d’éviter le déracinement des plus jeunes, notamment des moins de 15. Oscar Tabárez souhaite d’ailleurs vraiment développer le football de l’intérieur du pays, en allongeant les saisons des championnats juvéniles, qui ne durent souvent que quelques mois. Mais ce pan du projet n’en est qu’à ses prémisses…

En quoi la présence de Tavarez au quotidien peut contribuer aux bons résultats du football uruguayen ?

Déjà, pour moi, la réussite de la Celeste met en valeur le travail qui se fait au niveau de toutes les sélections. Bien entendu, voir le Maestro au bord du terrain est motivant pour les jeunes qui se savent observés mais aussi pour les entraîneurs. Après l’entraînement, on mange ensemble, on échange sur la séance, sur l’évolution des joueurs, sur l’apparition d’un nouveau. Vraiment, Tabárez observe tous les joueurs de chaque catégorie. Quand il les sélectionne en A, il les connaît déjà parfaitement. Ce fut le cas de Cavani, Coates, Lodeiro… Le fait que les processus ne se coupent pas, que le sélectionné passe beaucoup de temps dans les installations de l’association uruguayenne, cela développe un sentiment d’appartenance. Avec les jeunes, Tabárez se comporte en professeur, en pédagogue.

Autre grand résultat pour le football uruguayen, Peñarol est parvenu en finale de la Libertadores …

Je crois que cela a aussi à voir avec ce projet, car l’entraîneur aurinegro, Diego Aguirre, était à la tête des moins de 20 ans en 2009. Une fois en place à Peñarol, il a appliqué les mêmes principes : il a misé sur les jeunes, travaillé avec un groupe restreint, et donné une grande importance à l’aspect humain.

Au-delà du projet Tabárez, comment expliquez-vous le miracle uruguayen : ce pays de seulement trois millions d’habitants qui produit tant de bons footballeurs et a gagné tant de titres ?

Ici, le foot est un thème culturel. Il se pratique partout, avec beaucoup de passion. Pour les enfants, il est presque obligatoire de jouer au football. Ensuite, nous avons notre marque de fabrique qu’on ne veut pas perdre : la garra. La garra, ce n’est pas donner des coups mais lutter de manière permanente dans tous les secteurs du terrain. Je ne dirais pas qu’on naît avec cela dans le sang, ça s’apprend, se développe. Cela s’inculque, pour réussir à engager tout un groupe afin d’obtenir des résultats qui peuvent paraître impossible de prime abord.

Pour terminer, Oscar Tabárez semble être la pierre angulaire du football uruguayen. N’est-il pas dangereux qu’un système repose sur un seul homme ?


Oui, bien sûr, d’autant qu’il sera dur de trouver des professionnels avec sa capacité, de telles qualités. Mais une partie de la gestion de Tabárez consiste aussi à contribuer à la formation d’entraîneurs, pour donner une continuité à son œuvre. En travaillant à ses côtés, on apprend beaucoup…

Propos recueillis par Thomas Goubin

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