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Les bonnes questions des demi-finales

Par Nicolas Jucha & Adrien Hémard
Les bonnes questions des demi-finales

Un choc entre favoris d'un côté, un autre entre outsiders de l'autre : les demi-finales de la Coupe du monde 2018 ont été animées, sur et en dehors des terrains. Mais qu'en retenir ?

Doit-on interdire aux équipes de bien défendre ?

Depuis la demi-finale France-Belgique, une volée de critiques a plu sur le onze de Didier Deschamps. Des critiques essentiellement venues des vaincus Eden Hazard, Vincent Kompany et surtout Thibaut Courtois : « On perd contre une équipe qui n’est pas meilleure que nous, on a perdu contre une équipe qui joue à rien, qui défend. Contre l’Uruguay, ils ont mis un but sur coup franc et un autre sur une erreur du gardien. Aujourd’hui, un corner. C’est dommage pour le foot qu’aujourd’hui, la Belgique n’ait pas gagné. » Des déclarations à chaud qui dénigrent la France et son style attentiste selon le gardien des Diables rouges. Les statistiques – 19 tirs à 9 pour la France malgré une possession de balle à moins de 40% – ne vont pas dans le sens des critiques belges. Comme les occasions nettes de Benjamin Pavard ou encore Corentin Tolisso.

En fustigeant une formation qui aurait mis le bus devant son but, Courtois, Hazard et Kompany reprochent surtout aux Bleus d’avoir su les contrôler et d’avoir déployé une animation défensive quasi parfaite. En quarts de finale, l’équipe de Belgique n’avait pas moins défendu que la France lorsqu’elle avait un avantage à préserver face au Brésil. Une tâche que les hommes de Roberto Martínez avaient en revanche accomplie avec moins de maestria que les Bleus, ce qui avait obligé Courtois à sept grosses parades en plus d’un poteau touché par les Brésiliens. Il faut bien regarder la vérité en face : quand on mène au score dans un match à élimination directe en Coupe du monde, il est légitime de laisser l’adversaire prendre les risques à sa place.


Peut-on gagner le Mondial en jouant neuf matchs ?

En disputant trois prolongations consécutives, la Croatie débarque en finale de la Coupe du monde sur les rotules. Il n’y avait qu’à voir le visage de Modrić en sortant contre l’Angleterre, ou celui de Mario Mandžukić, épuisé et incapable de tenir debout en fin de match, pour le comprendre. Logique : avec ses trois prolongations, la Croatie a l’équivalent d’un match en plus dans les pattes. De là à être cramée contre la France ? Dans l’histoire, trois équipes ont disputé trois prolongations en phase finale d’une Coupe du monde. Aucune n’a gagné. En 1986, la Belgique s’offre l’URSS et l’Espagne en prolongation avant d’être éliminée en demi-finales dans le temps réglementaire par l’Argentine et de perdre la petite finale contre la France en prolongation.

En 1990, l’Angleterre défait la Belgique et le Cameroun en 120 minutes avant de tomber aux tirs au but contre la RFA. Enfin en 2014, les Argentins battent la Suisse en prolongation, puis les Pays-Bas aux tirs au but avant de s’incliner en finale sur un but de Götze à la 113e. Bref, l’histoire ne parle pas pour la Croatie. Sauf que les coéquipiers de Modrić ont disputé leurs trois prolongations d’affilée et, surtout, ont remporté la troisième. Au-delà des statistiques, cette tendance souligne surtout le mental à toute épreuve des Croates. Et c’est bien ça qui pourrait leur offrir le Mondial, au-delà de la fatigue d’un match supplémentaire.


Est-ce fini pour la génération dorée belge ?

« C’était maintenant ou jamais ! » Voilà ce qui se dit concernant la « génération dorée » belge d’Hazard, De Bruyne, Mertens et Lukaku qui devait faire de la décennie 2010 la sienne. Résultat : une élimination en quarts du Mondial 2014 contre l’Argentine, un échec retentissant en quarts de l’Euro 2016 face au pays de Galles, et donc une demi-finale de Mondial perdue cette année face à la France. Du point de vue de plusieurs médias belges, ce nouvel échec sonne la fin des espoirs de trophée. « La Belgique ne gagnera pas la Coupe du monde. Elle ne gagnera peut-être jamais la Coupe du monde » , écrivait Le Soir, un peu fataliste.

« Même pour la génération dorée, la finale reste un objectif hors d’atteinte » , appuie De Standaard. Pourtant, rien n’est perdu. D’abord, l’Euro 2020 se profile dans moins de deux ans et sera largement dans les cordes de cette génération. Et si Fellaini, Vertonghen, Dembélé et Kompany ont déjà dépassé la trentaine, la relève est prête avec Basthuayi, Tielemans, Januzaj, Dendoncker, Castagne ou Praet. Jean-François De Sart, l’ancien sélectionneur des Espoirs, est revenu sur le sujet pour l’AFP : « Ce que l’on peut juste regretter, c’est qu’ils n’ont pas connu d’autres tournois plus tôt comme en 2012 ou 2010, c’est la grosse déception qu’on peut avoir. Ils auraient dû être beaucoup plus performants au championnat d’Europe 2016. » « Je crois qu’il y a encore quatre ou cinq bonnes années » , préfère positiver Marc Wilmots. Sans doute plus proche de la vérité.


Astérix est-il vraiment plus arrogant que Tintin ?

D’un côté, un petit Gaulois qui tient tête à un empire. De l’autre, un journaliste belge au goût prononcé pour l’aventure. Astérix vs Tintin, ou la métaphore de la demi-finale France-Belgique. Avant le match, la principale préoccupation des compatriotes du pote de Milou était de défaire « ces arrogants voisins de Français » . La faute à des clichés tenaces ravivés par Denis Brogniart qui suggérait que si la Belgique avait battu le Brésil, c’était surtout grâce à Thierry Henry. Selon Jean Quatremer, spécialiste des questions européennes invité sur RTL, il y a bien une relation « d’amour-haine entre la France et la Belgique francophone, liée à la vie culturelle belge tournée vers la France » . Kompany : « On ne perd pas contre une équipe qui nous a rendu le match difficile. On saura que le gagnant du Mondial n’était pas une équipe meilleure que la nôtre. » L’hôpital qui se fout de la charité.

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La guerre ouverte continue entre Thibaut Courtois et Domenico Tedesco
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