Villas-Boas, un manque de sens politique
Pourtant, l’ancien sélectionneur des Iles Vierges britanniques (si, si) ne s’est pas contenté de chausser les godasses du Special One. Le bougre a débarqué avec des idées… et peut-être même un peu trop. Soit un ambitieux projet de jeu visant à donner le contrôle des opérations à ses boys en les faisant monter haut dans le camp adverse et en cherchant la possession de balle. Une belle philosophie à condition d’avoir les joueurs idoines (comme dirait Pape Diouf). Le début des emmerdes en vérité. Car demander à John Terry and co de défendre à quarante mètres de leur but revenait à envoyer des invits aux attaquants adverses à venir besogner le pauvre Petr Cech. Sans oublier que hormis le seul Juan Mata, cette équipe de Chelsea n’est pas du tout gaulée pour faire tourner la chique indéfiniment. Enfin, AVB a fait preuve de naïveté en sous-estimant l’importance politique d’un vestiaire aussi prestigieux, à des années-lumières de ce qu’il a pu connaître chez les Dragons. En écartant régulièrement Frank Lampard, en laissant plusieurs fois Didier Drogba regarder du banc l’énigme Fernando Torres accumuler les heures de vol sans le moindre but (plus de vingt, série en cours), Villas-Boas s’est coupé d’une partie des cadres dont le seul orgueil, même sans toutes leurs jambes, pourrait lui rendre de fiers services. Au fond, Villas-Boas n’est pas fondamentalement un mauvais choix mais une grosse erreur de timing car non, Chelsea n’était pas encore prêt pour opérer sa révolution culturelle. Alors, la situation est-elle foutue pour Chelsea ? Probablement oui… sauf si l’on considère que cette Champions est la seule compétition qui s’est toujours refusée aux Blues, dont plusieurs savent qu’ils vont brûler leurs derniers feux cette saison. Une raison suffisante pour oublier les incompréhensions et peut-être même les fâcheries. Au moins l’espace de cette double confrontation avec Naples. Et, qui sait, peut-être un peu au-delà, si affinités…
Par Dave Appadoo
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