Mais pour aussi juste qu’il soit, on l’a dit il s’agit d’un calcul prétentieux car c’est une réflexion à avoir seulement après avoir pris les trois points ce mardi. Et l’affaire n’a rien d’une formalité. D’abord parce qu’il n’y a plus aucune évidence pour les Bleus depuis plus de quatre ans maintenant. Ensuite parce que cette histoire récente de l’équipe de France incite à avoir de la mémoire et de l’humilité vis-à-vis de ces Biélorusses. La plupart d’entre eux sont inconnus, trimballent des noms imprononçables tout juste bons à faire péter les scores au Scrabble, mais, pour certains, sont aussi les mêmes gars venus il y a deux ans planter des Bleus pantelants sur les décombres alors encore fumants de Knysna.
La vie sans Diaby...
Reste à savoir si une équipe de France en un peu meilleur état qu’à l’époque peut faire mieux. La réponse est évidente : oui. Reste à savoir comment. Il faut bien le dire, il est encore difficile de décrypter le modus operandi de Didier Deschamps, même si quelques idées se dégagent. La charnière centrale Yanga Mbiwa-Sakho fait partie de celles-ci même si ça n’est que la vérité du moment et qu’il faudra revoir les choix quand Koscielny, l’homme de base supposé, sera totalement opérationnel. Il n’empêche, l’idée d’associer deux hommes de duels ne paraît pas émouvoir la Desch' plus que ça, quand cette simple hypothèse faisait tourner de l’œil à Laurent Blanc. Non, les questionnements du sélectionneur sont situés plus haut sur le pré, notamment au milieu où sera absent Abou Diaby. Le meilleur Français vendredi soir. Le meilleur Français du moment. Mais dès le lendemain de la victoire à Helsinki, on écrivait, sans avoir encore le bulletin de santé du Gunner, qu’à la place de Deschamps, on se ferait à l’idée de devoir se passer de son grand relayeur.
Là encore, aucune boule de cristal nécessaire, juste un petit regard dans le rétro pour se constater l’inaptitude récurrente de Diaby à enchaîner. Le Londonien pourrait être remplacé par Capoue. On n’a rien contre le Toulousain mais aux dernières nouvelles, personne ne lui connaît une capacité à se projeter devant. Et comme Mavuba sera aussi sur le terrain en sentinelle, la seule impulsion du milieu devra venir de Cabaye. Un peu court car cet impératif prend une dimension supplémentaire avec les dézonages de Benzema qui exigent, par la bande, que d’autres plongent dans la boîte. Comme Diaby vendredi soir… Alors bien sûr, ça pourrait venir des joueurs de couloirs. Mais Ribéry ne goûte guère l’exercice et Valbuena, normalement chargé d’animer le jeu face à une défense regroupée à la place de la percussion simple voire simpliste d’un Menez, devrait davantage coller à ses milieux. Et de toute façon ni le Bavarois ni le Marseillais n’existeront si les latéraux se montrent aussi paresseux qu’il y a quatre jours. L’heure de rappeler une dernière stat : Benzema, notre buteur, n’a pas marqué en match officiel depuis plus d’un an. Oui, il faut une sacrée mémoire pour comprendre cette équipe de France.
Dave Appadoo
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