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Les Bleus ne verront pas Rio !

Par Eric Maggiori
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Les Bleus ne verront pas Rio !

Ce qui devait arriver arriva. La France n’ira pas au Brésil en juin prochain. Les Bleus se sont inclinés 2-1, mardi soir, au stade de France, et s’apprêtent à vivre deux ans et demi de matchs amicaux. Reste à savoir avec quel sélectionneur, puisque Deschamps a déjà annoncé sa démission... Voilà le papier auquel vous avez échappé.

Mardi 19 novembre. Il est 22h51. Monsieur Skomina siffle la fin du match. Une assourdissante nuée de sifflets descend alors des travées du stade de France. La France vient de perdre 2-1 contre l’Ukraine, au terme d’un match au score finalement logique. Les Bleus ont tenté d’emballer la partie d’emblée, ils ont ouvert le score peu avant la mi-temps, la France entière y a cru l’espace de quelques minutes. Et puis, une erreur de Mamadou Sakho en début de seconde période a permis à Yarmolenko d’égaliser, glaçant totalement St-Denis. Sonnés, les Français ne sont pas parvenus à réagir, et l’Ukraine en a ajouté un deuxième en fin de rencontre, histoire de rendre l’humiliation totale. Au coup de sifflet final, les caméras s’attardent sur Didier Deschamps, qui reste longuement au bord du terrain. Fred Calange tente de venir soutirer une réaction du sélectionneur, mais n’obtient qu’un « pas maintenant » , susurré du bout des lèvres et de ses toutes petites dents. Il faut quelques minutes pour que tout le monde réalise : après 1974 et 1994, le 14 est encore maudit. La France ne va pas au Brésil.

Chaussettes-claquettes

Mardi. 23h16. Les réseaux sociaux s’emballent et s’embrasent. « On a tout ce qu’on mérite : des joueurs nuls et une équipe nulle. Bravo messieurs » lâche sur Twitter en 82 signes un Pierre Ménès qui a envie d’en découdre. Sur i>TELE, c’est évidemment le moment de gloire de Pascal Praud, qui se lance dans une grande tirade. On dirait presque qu’il nous déclamerait une pièce de Molière. L’ancien de Téléfoot tire en rafale. « Non mais vous les avez vus ? Ils prennent un but et boum, tout s’écroule. Cette équipe de France, c’est le symbole de la société d’aujourd’hui, c’est tout. On est une société fragile, avec des hommes fragiles pour la représenter. L’équipe de France, c’est un château de cartes sur lequel il suffit de souffler pour qu’il s’écroule. Comme la France actuellement » assure-t-il. Dans le même temps, les politiques s’empressent de live-tweeter cet échec. Rama Yade propose de remplacer Évra au poste de latéral gauche, NKM se voit bien en Ribéry, et même Johnny Hallyday, depuis Los Angeles, lâche un tweet qui en dit long. « On ne se reconnaît plus dans cette équipe de France. Où sont les joueurs qui nous ont fait rêver en 98 comme Zazie et Thikam ? » .

Sur TF1, en direct, Christian Jeanpierre déplore cette non-qualification des Bleus, mais tente de voir le rayon de soleil au milieu de ce brouillard à couper au couteau. « Arsène, vous ne me contredirez pas, cette équipe de France a tout de même un avenir. Chers téléspectateurs, vous ne le connaissez pas encore, mais ce petit Paul Pogba est très bon. Ce n’est pas pour rien que Sir Alex Ferguson, l’entraîneur de Manchester United, l’a choisi pour remplacer Paul Scholes lorsque ce dernier prendra sa retraite » . Arsène ne répond rien, dépité. Quelques joueurs acceptent de venir répondre à quelques questions. Les mines sont graves. Ribéry débarque en chaussettes-claquettes. « On a dur là, on a dur » lâche-t-il, avant d’ajouter : « C’est sûr que pour le Ballon d’or c’est dommage mais c’est que les votes ils sont déjà cloutés heureusement » . Benzema, lui, préfère voir le bon côté de la tartine. « Ce qui compte, c’est qu’on est meilleurs que cette équipe d’Ukraine. Après, le résultat, c’est secondaire. Moi j’ai fait un bon match, j’ai suivi les consignes du coach, je suis content » , détaille-t-il. Mais l’ambiance est électrique. Lorsqu’Évra se présente au micro de Fred Calange, un supporter des Bleus lui demande combien sa grand-mère peut faire de jongles pour qu’il arrête enfin sa carrière. Pat lui jette une bouteille et se tire dans les vestiaires. Pas beau à voir.

Merci Jacquet

Mardi. 23h36. Didier Deschamps se présente en conférence de presse. Avant même qu’il ne puisse prendre la parole, un journaliste gabonais lui demande si le fait que Pierre-Emerick Aubameyang ait choisi la sélection gabonaise a influé sur le résultat ce soir. Ce à quoi DD répond : « Sur le plan taquetique, non, sur le plan téquenique, peut-être un peu » . Puis vient l’heure de la grande révélation. Le sélectionneur, qui était sur la pelouse ce 17 novembre 1993, il y a pratiquement vingt ans jour pour jour, ne peut pas supporter que l’histoire se répète. Il démissionne sur le champ. Sur le parvis du stade de France, les supporters accueillent cette nouvelle avec satisfaction. « Il est nul comme entraîneur, il n’a pas réussi à gérer les ego de ces joueurs pourris gâtés » , lâche un type d’une trentaine d’années. « La France a besoin d’un seul sélectionneur : Aimé Jacquet ! » surenchérit un autre.

Le nom de Jacquet provoque immédiatement un chant d’un groupe d’une dizaine de supporters, qui entonne un « Merci Jacquet, Jacquet, Jacquet, Jacquet, Jacquet » sur l’air de la chanson de la publicité « Les pains Jacquet » . Sur i>TELE, Pascal Praud poursuit son one-man show et tape sur la table pour se donner plus de consistance. « Il faut qu’ils fassent tous comme Deschamps. Ils dégagent tous et on recommence à zéro avec des jeunes qui vont mouiller le maillot. Des gars comme Thauvin, Digne ou Griezmann, des gars qui ne font jamais d’écarts, ça c’est l’avenir » . Au stade, des supporters ont attendu la sortie des joueurs pour les siffler et leur hurler leur mécontentement. « Eh Benzema, t’es nul ! Tu gagnes 400 000 euros par mois et tu marques même pas un but ! Moi, donnez-moi 400 000 euros, je vais courir hein ! » . La soirée se termine ainsi. Triste.

« On aurait aimé voir un France-Algérie au Brésil »

Mercredi 19 novembre. 7h31. Au comptoir du Diplomate, célèbre troquet du XVIIIe arrondissement parisien, on débriefe le match de la veille autour d’un café, d’un Ricard ou d’un jeu à gratter. Les journaux quotidiens sont posés là, avec des gros titres éloquents. « Zéro pointé » titre le Parisien, « Au fond du gouffre » rétorque L’Équipe. Sur l’écran fixé au mur, les images de Pascal Praud tournent en boucle. « Il a raison ce type, ces joueurs gagnent des millions et font honte à notre pays ! » . Deux clients ont le sourire et rigolent en lisant les Unes des journaux : ils s’en tapent, ils sont algériens et sont qualifiés. « On aurait aimé voir un France-Algérie au Brésil, mas c’est pas grave, nous, on y sera ! » , lâche l’un des deux. Une rumeur s’est déjà propagée sur le fait que le nom du nouveau sélectionneur sera dévoilé dans la journée. À croire que la Fédé avait déjà anticipé l’élimination, et s’était mise d’accord avec le potentiel remplaçant de DD avant même le résultat final.

Les spéculations vont bon train. « Il faut un gars qui les dresse, un entraîneur qui se fait respecter » , entend-on à droite. « Mourinho ! Ou le type de Dortmund qui fait flipper » , ici à gauche. Plus tard, dans la journée, on apprendra, dans le désordre, que Matt Pokora a demandé la nationalité italienne, que Mamadou Sakho a perdu 1400 followers sur Twitter en une soirée, que, selon un sondage BVA, 97% des Français préfèrent le handball au football, et que Nasser refuse désormais que le PSG aille jouer au stade de France, « par superstition » , précise-t-il. L’année 2014 des Bleus sera longue, très longue.

Ceci est évidemment une fiction. Toute ressemblance avec des faits réels et avérés serait fortuite.

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Par Eric Maggiori

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