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Les Bleus et l’ouverture du bal

Par Mathieu Faure
6 minutes
Les Bleus et l’ouverture du bal

France-Roumanie, c’est ce soir. Voilà six mois que Didier Deschamps connaît la date de l’ouverture du bal. Dans l’histoire récente des Bleus, la première danse n’a pourtant jamais été une balade de santé.

1960, l’autre match du siècle

Le premier Championnat d’Europe, organisé en 1960, prévoit une formule bien différente que celle que nous connaissons aujourd’hui. Des huitièmes et des quarts de finale considérés comme des éliminatoires, et une phase finale avec seulement quatre pays. Après avoir sorti la Grèce et l’Autriche, la France se présente donc à l’Euro 60 (qu’elle organise) en tant que favorite. Il faut dire qu’avec le trio Kopa-Fontaine-Vincent, et cette troisième place au Mondial 58, il y a de quoi rêver. La demi-finale se joue contre la Yougoslavie, au Parc des Princes. Un match complètement dingue, version 1.0 du Italie-RFA de 1970. Les Yougos ouvrent le score très tôt, mais Vincent égalise une minute après. Puis les Bleus prennent les devants par Heutte (42e) et Wisnieski (53e). Žanetić réduit l’écart (55e), mais Heutte redonne deux buts d’avance aux Bleus (62e). Oui, sauf qu’en l’espace des cinq minutes, la défense tricolore explose. Knez (75e) puis Jerković deux fois (78e, 79e) offrent la victoire à la Yougoslavie. Une grosse désillusion pour la bande à Albert Batteux qui, dans la foulée, manquera également la qualification au Mondial 62.

1984, merci qui ? Merci Michel !

Deux après la demi-finale de Coupe du monde contre la RFA à Séville, les Bleus entament LEUR Euro dans un groupe relevé : Danemark, Yougoslavie et Belgique. Pas question de se manquer. Pour la première sortie, c’est la « Danish Dynamite » qui se présente au Parc des Princes. Sur le papier, du lourd : Simonsen – Ballon d’or 1977 –, Olsen, Laudrup et Elkjaer Larsen.

Le match met un temps fou à se lancer avant que Simonsen ne se brise la jambe sur un contact avec Yvon Le Roux. Les Danois ne s’en remettront pas et à dix minutes de la fin, sur une récupération énergique de Jean Tigana, Michel Platini hérite du ballon à l’entrée de la surface et trompe Ole Qvist. C’est le seul but du match. Celui de la victoire. Les Bleus sont lancés sur l’autoroute du succès et Platoche est chaud comme une baraque à frites.

1992, le couac d’entrée

Au départ, cette équipe de France devait rouler sur l’Euro. 8 matchs et 8 victoires en éliminatoires, dont un 2 sur 2 contre l’Espagne, et voilà la bande coachée par Michel Platini favorite de cet Euro 92. D’autant que la poule est abordable : le pays organisateur suédois, les touristes danois qui viennent de prendre la relève de la Yougoslavie, et l’Angleterre. Normalement, ça doit passer. D’entrée, les Bleus foncent dans le mur en se heurtant aux Suédois (1-1). Jean-Pierre Papin est l’unique tricolore au niveau sur ce match et c’est d’ailleurs lui qui égalise pour la France. Avec 8 Marseillais sur les 20 Bleus emmenés en Suède, on se disait que cette équipe pouvait envoyer du bois. Rien du tout. L’équipe de France sortira du rang au bout de trois matchs. Platini ne posera plus jamais ses fesses sur un banc.

Vidéo

1996, Dugarry, l’homme des premières

Le renouveau du football français part de là. Nous sommes trois ans après France-Bulgarie et les Bleus ont tout changé. Enfin, surtout Aimé Jacquet. Pour cet Euro anglais, le sélectionneur des Bleus fait des choix : Cantona, Papin et Ginola restent à la maison. À la place, une bande de gamins dont les Bordelais Lizarazu, Zidane et Dugarry, récents finalistes de la Coupe UEFA. En amuse-bouche, les Bleus retrouvent la Roumanie, qu’ils avaient eu un mal fou à battre en éliminatoires. En face, c’est une équipe qui vient de faire un quart de finale de Coupe du monde qui se présente. Autant dire que la bande à Jacquet se fait un peu dessus. Réalistes, les Bleus vont prendre le match par le bon bout par un but de Dugarry, de la tête, sur une sortie aux fraises de Stelea. C’est le seul but du match. De quoi bien lancer l’ensemble. Deux ans plus tard, c’est encore « Duga » qui ouvrira le score contre l’Afrique du Sud pour le Mondial 98.

2000, la démonstration du Président

Sans doute l’équipe de France la plus forte de l’Histoire. Champions du monde en titre, les Bleus se présentent face aux Danois avec l’immense étiquette de favoris du tournoi. Tout est en place : une défense expérimentée, un milieu très tactique et la magie offensive du quatuor Zidane-Djorkaeff-Henry-Anelka. Les pauvres Danois ne vont pas résister aux vagues de la bande à Roger Lemerre. Laurent Blanc – qui dispute son troisième Euro – ouvre la marque rapidement et la France déroule dans la foulée : 3-0. Un match qui trace la route à suivre pour la suite. Une tendance se dégage aussi : avec Wiltord, Trezeguet ou Pirès, l’équipe de France va pouvoir compter sur son banc pour aller au bout.

2004, ZZ au top

Un match se joue sur des détails et, parfois, en trois minutes. Alors que l’Angleterre mène depuis l’ouverture du score de Lampard en première mi-temps, David Beckham a la possibilité de faire le break sur penalty. Mais Fabien Barthez, sans doute dans la forme de sa vie, sort la tentative du Spice Boy. Pour autant, la France n’arrive jamais à revenir dans le match dans la chaleur de Lisbonne. Et puis arrive la 91e. Coup franc.

Zidane pose la gonfle. Trois pas d’élan. Course. Ficelle. Un bijou. Les Anglais sont tellement sonnés que Steven Gerrard rate une passe en retrait sur le coup d’envoi et permet à Thierry Henry d’obtenir un penalty à la 93e… La suite ? Zidane. Vomissement. Élan. Petit filet – le même que sur le coup franc – et une victoire miraculeuse. Les Français partent sur de bons rails… avant de sortir en quarts de finale contre la Grèce. Comme quoi.

2008, le mur jaune

Comme en 1996, la France tombe sur la Roumanie d’entrée. Sauf que cette fois, c’est le match le plus facile du groupe puisque derrière il faut se coltiner l’Italie championne du monde en titre et les Pays-Bas. Dans un climat compliqué (vraie-fausse blessure de Vieira), la France se prend les pieds dans le mur jaune. 0-0, un match où il ne s’est rien passé. Rien.

Les Bleus toussent et commencent à se faire dessus. Derrière, les Pays-Bas et l’Italie rouleront sur les Bleus qui sortiront au premier tour. C’est la fin de la génération Thuram, Sagnol et compagnie. Une page se tourne. Et elle fait mal.

2012, Nasri ferme des bouches

Nouveau sélectionneur (Laurent Blanc), nouvelle dynamique et nouvelle génération. Cet Euro doit être celui de la génération 87 : Nasri, Benzema, Ben Arfa et Ménez. Le carré d’As est dans les 23. C’est le moment pour eux de prendre le pouvoir. Pour la première danse, c’est l’Angleterre qui débarque. Contre le cours du jeu, les Anglais ouvrent le score par Lescott. Vexés, les Bleus réagissent par Nasri qui, visiblement emporté par la foule, demande à une partie de la tribune de presse de fermer sa gueule. Score final qui annonce les déboires à venir. Ben Arfa et son téléphone dans le vestiaire, Nasri et la zone mixte, bref, un Euro moyen qui se termine en quarts de finale contre l’Espagne (0-2). Un Euro pour rien.

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