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Les années milanaises d’Aubameyang

Par Valentin Pauluzzi
Les années milanaises d’Aubameyang

Pierre-Emerick Aubameyang se retrouve face à la Juventus ce soir. L'attaquant gabonais connaît bien l'Italie pour avoir évolué un an et demi avec les U19 du Milan. Ses anciens camarades de promo racontent.

« On s’était dit rendez-vous dans dix ans, même jour, même heure, mêmes pommes. » À deux années près, on y était. Nous sommes à l’hiver 2007 lorsque Pierre-Emerick Aubameyang intègre la Primavera du Milan, équipe des U19 et dernier cap avant de fréquenter le groupe pro. Dans sa promotion, il est celui qui a fait le plus de chemin en compagnie de Matteo Darmian (défenseur du Torino) et Alberto Paloschi (attaquant du Chievo). Ensuite, il faut descendre en Serie B pour trouver Di Gennaro à Vicenza et Bruscagin à Latina. Les autres ont tous un peu galéré, se retrouvant pour beaucoup en Serie D. C’est le cas d’Alex Guerci, milieu de terrain de l’Aurora Seriate, de Simone Malacarne, même poste, mais à l’Union Ripa La Fenadora, et Emanuele Orlandi, attaquant de Piacenza. Le gardien de but Gianmarco Campironi a atterri à Chiasso en D2 suisse. Tous conservent un très bon souvenir de PEA.

Les trois frères

Les Aubameyang et le Milan AC, c’est d’abord une histoire de famille. Ancien défenseur, le papa a longtemps été un talent scout du club et en a profité pour faire jouer ses trois fistons avec la Primavera rossonera. L’aîné, Catilina, a même disputé quelques matchs en pro au début du millénaire. Willy et Pierre-Emerick ont quant à eux fréquenté les U19 durant la même période. À l’époque, le grand espoir, c’était bien le premier. « Le Milan misait surtout sur lui. Il a passé une année avec l’équipe une, mais jouait avec la Primavera. Il a même inscrit un but lors d’un trophée Berlusconi contre la Juventus » , se souvient Guerci. Willy était également attaquant, mais il s’est vite perdu. « Il était beaucoup moins fort que Pierre mentalement. Je crois qu’il s’est un peu trop reposé sur ses lauriers » , analyse Campironi. En effet, aux dernières nouvelles, il évolue au FC Kray, en D4 allemande.

Pierre Sr, lui, se baladait souvent du côté de Milanello, pour donner un coup de main à Gourcuff, mais aussi pour surveiller l’évolution de ses mouflets dont il était également l’agent. Une situation qui pouvait les faire passer pour des pistonnés. « C’est vrai qu’il y avait ce risque, mais le terrain parlait pour eux, Willy et Pierre avaient leur place dans l’effectif » , avoue Malacarne. Aucun problème, donc, comme le confirme Campironi : « On jouait également avec le fils d’Ancelotti, Davide. Ça se comprend, si vous avez des enfants qui ont du potentiel et que vous pouvez les faire évoluer dans les meilleures infrastructures, il ne faut pas hésiter. » Pas de népotisme donc.

La révélation en Malaisie

Pierre-Emerick arrive alors directement de France, mais il n’a aucun souci pour s’intégrer. « Il parlait déjà bien italien, il s’est de suite fondu dans le groupe. C’était un garçon très humble, qui savait s’amuser sans exagérer » , se rappelle Guerci. Malacarne valide : « Il ne se vantait jamais, un mec sympa, disponible, vraiment un bon gars. » Orlandi ne peut qu’acquiescer : « C’est vrai qu’il ne se la racontait pas. » La bonne mentalité et des performances qui suivent. On pouvait déjà entrevoir ses futurs points forts. « Il avait une grosse rapidité d’exécution, rapide mais aussi technique, quand il passait son adversaire en un contre un, c’était terminé, continue son ancien compère d’attaque, on savait qu’il avait de l’avenir dans le métier, mais je n’aurais pas forcément parié qu’il finisse au Borussia Dortmund. » Ça, difficile de le prévoir, effectivement.

En fait, Aubameyang marque surtout les esprits lors de la Champions Youth Cup, un genre d’ancêtre de la Youth League qui a connu une seule édition en Malaisie en 2007. Quand on leur demande de citer un exploit de leur ex-coéquipier, tous évoquent cette compétition. Et pour cause. « Il a marqué pratiquement à chaque rencontre, je crois même qu’il a inscrit tous les buts de l’équipe » , se souvient Guerci. C’est effectivement le cas, le Milan termine quatrième, et les sept buts sont marqués par le Franco-Gabonais, contre l’Ajax, le Bayern, Arsenal ou encore la Juve. Ce sera finalement la seule bonne perf de cette promo. « C’est vrai qu’on n’a pas réussi à gagner un trophée, ni à s’en rapprocher. Pas de championnat, de coupe ou de tournoi de Viareggio, pourtant on avait une belle génération » , regrette Malacarne.

Puis vint la tecktonik…

Aubameyang enchaîne sur une seconde et dernière saison avec la Primavera avant de quitter la maison mère. Difficile à l’époque de s’imposer chez les pros. « Oui, c’était un Milan différent avec une grosse équipe, mais ce n’est pas parce que tu es fort que tu dois moins miser sur les jeunes » , affirme très justement Orlandi, « ce fut une grosse erreur de programmation qui s’est vu au moment où tous les grands champions sont partis, il n’y avait pas de jeunes pour leur succéder. » Malacarne, lui, se pose quelques questions : « Avec le recul, comment un club comme le Milan a-t-il pu laisser échapper des mecs comme Pierre ou Darmian ? C’est assez incroyable. » D’ailleurs, Campironi confie qu’Aubameyang n’a pas digéré cette négligence : « Pour lui, c’est une blessure qui n’a pas encore cicatrisé. Il avait énormément bossé pour avoir sa chance au Milan. »

Si le portier est dans la confidence, c’est parce qu’il est le seul encore en contact avec l’attaquant de Borussia Dortmund, une amitié qui a duré dans le temps : « On se fréquentait aussi hors du terrain. On avait une passion commune pour la danse et notamment le hip-hop. Et puis, c’était la mode de la tecktonik, il adorait ça, il m’a appris tous les pas. » Tiens tiens, en voilà une anecdote croustillante… Campironi enchaîne : « C’était à l’hôtel, durant le tournoi de Viareggio où on logeait avec d’autres équipes. Pour passer le temps, on organisait des guet-apens à coups de pistolets à billes contre Balotelli et ses potes de l’Inter. » Presque dix ans plus tard, SuperMario doit probablement encore faire le coup ! En revanche, les pistolets à billes on pardonne, la tecktonik moins. Allez, on fait tous des erreurs de jeunesse.

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

Par Valentin Pauluzzi

Tous propos recueillis par VP

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