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Les ailes de l’enfer

Par Swann Borsellino
Les ailes de l’enfer

Lucas Digne en perdition, Djibril Sidibé branché sur courant alternatif et un problème pour les Bleus, le même depuis des années : quels latéraux pour un avenir radieux ? Alors que la France du foot se cherche une gauche populaire et une droite moderne, les briscards Évra et Sagna apparaissent presque comme la solution la plus fiable du moment. Faute de mieux.

Éric Abyssal. Ce nom aurait certainement été celui donné à Lucas Digne ce mardi si le très tiède France-Côte d’Ivoire s’était joué sur ISS Pro évolution, royaume de l’approximation des patronymes. À peu près, c’est d’ailleurs un bon résumé de la prestation du latéral gauche du FC Barcelone, où plutôt de « Cataluña » pour rester dans le souci de justesse partagé par Konami et l’ancien Parisien. Visiblement concentré sur sa tâche défensive dans laquelle il n’a pas toujours excellé, Digne a surtout fait dans la médiocrité offensive, en alternant entre débordements sans lever les yeux du ballon et centres sans prise d’information préalable. À son crédit, un centre correct rendu partiellement dangereux par la sortie maladroite du portier ivoirien, Sylvain « Lil » Gbohouo. Grignoté par Aurier et Gradel, ennuyé par l’Angevin Pépé en toute fin de match, le Catalan n’a pas fait oublier Patrice Évra, pourtant médiocre contre la Suède (2-1). Oublier la Suède, c’est justement ce que voulait faire Djibril Sidibé. Auteur d’une prestation fébrile face aux Scandinaves, le Monégasque a mis un bon quart d’heure à se mettre dans le bain. Le temps de louper quelques passes faciles et d’envoyer des centres inoffensifs. La suite de sa rencontre, c’est l’histoire malheureuse de ce que le monde du foot appelle désormais le « latéral moderne » : de la puissance offensive, des déplacements intéressants, mais pas toujours l’assurance tout risque derrière. Si on pardonne aisément à l’ancien Troyen quelques errements après avoir passé une saison au poste d’arrière gauche à Lille, la question de la fragilité des latéraux français fait toujours débat, alors même que l’horizon semblait enfin se dégager.

Sagna – Évra : en bleu et contre tous

Chez les Bleus de Deschamps, quand l’heure est aux critiques, c’est généralement chacun son tour. Finalement, sous DD, seuls les gardiens ont à peu près eu la paix grâce à un Lloris indéboulonnable, malgré un exercice 2015-2016 impérial de Steve Mandanda. Les inquiétudes ont tour à tour concerné la défense centrale, la pointe de l’attaque, le milieu de terrain et les latéraux. Et si, aujourd’hui, la charnière semble sereine avec Koscielny, Varane et Umtiti, et l’attaque prometteuse, avec Griezmann en leader et du talent un peu partout, un chantier demeure depuis de trop longues années : celui des latéraux. Finalement, à droite, la question se pose depuis la retraite internationale de Willy Sagnol, en 2008. À gauche, on peut remonter jusqu’au moment où Éric Abidal a délaissé le couloir gauche pour prendre l’axe central. Alors en pleine force de l’âge et en pleine bourre à Manchester United, Patrice Évra, international depuis 2004, fait la paire avec Bacary Sagna, bleu depuis 2007. Critiquée quasi constamment depuis, la doublette avance contre vents et marées. Alors que l’ancien Auxerrois affiche un Euro (2016) et deux Coupes du monde (2010 et 2014) au compteur, le joueur de la Juventus compte, lui, trois Euro (2008, 2012 et 2016), deux Coupes du monde (2010 et 2014) et toutes ses dents. Souvent contestés et mis en concurrence, Sagna et Évra comptent respectivement 65 et 81 sélections. Pendant ce temps-là, Gaël Clichy, Jérémy Mathieu, Benoît Trémoulinas, Christophe Jallet, Anthony Réveillère, Mathieu Debuchy, François Clerc, Rod Fanni et même Lassana Diarra ont été appelés pour jouer à leurs postes. Autant de solutions pour, finalement, se rendre à l’évidence : à défaut d’être génial, le duo Évra-Sagna est celui qui a donné le plus de certitudes, au moins défensives.

Des promesses au Mondial 2018

Mais la France post-Euro devait être plus sexy. Il faut dire que le réservoir de jeunes, notamment à ce poste, semble être tout sauf vide. Après le traumatisme portugais, Deschamps, à qui on reproche parfois le fait de ne pas responsabiliser assez vite les jeunes, a décidé que l’heure serait celle de la transition. Pour l’Italie, premier match de la rentrée, les héritiers sont tout trouvés : Kurzawa et Digne à gauche, Sidibé et Corchia à droite, et en route vers le Mondial 2018. Une compétition qui va arriver avant que Lucas Digne n’ait le temps de dire « merde » après un centre loupé, et dont l’imminence discrète mais réelle pose une question. Certes, Sagna – un peu – et Évra – beaucoup – sont plus proches de la fin que du début, mais la relève est-elle prête ? Blessé pour ce rassemblement, Layvin Kurzawa semble être celui sur qui Didier Deschamps va pouvoir compter dans les années à venir, mais il devra prendre encore plus de poids à Paris. À Monaco, Benjamin Mendy fait son petit bonhomme de chemin, tandis que l’on peut amèrement regretter la disparition de Jordan Amavi, brillant, du côté d’Aston Villa. À droite, outre Sidibé, Corchia, entré brièvement en jeu ce mardi, ne manque pas de qualités techniques mais bien d’heures de vol au plus haut niveau. Finalement, les noms ne manquent pas, mais les promesses doivent être tenues. Enfin. Et pas sur la PlayStation, hein.

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Par Swann Borsellino

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