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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire de l’OM (du 14e au 7e)

Par Kevin Charnay et Steven Oliveira

Ils ont écrit le formidable feuilleton que représente l'Olympique de Marseille, son palmarès long comme le bras, ses moments de liesse, mais également ses années de déprime. De Didier Drogba à Fabrice Apruzesse, de Basile Boli à Tony Cascarino, de Didier Deschamps à Samir Nasri, voici les joueurs qui ont vraiment marqué l'histoire de l'OM. À jamais les 50 premiers.

#14 - Joseph Bonnel

« Celui-là, pour lui prendre sa place, il faudra l’abattre à coups de carabine. » Voilà ce que se disaient entre eux les dirigeants marseillais au début des années 70, pour parler de Joseph Bonnel. C’est dire son importance prépondérante au sein du club entre 1967 et 1973. Derrière les stars Roger Magnusson et Josip Skoblar, l’Héraultais abat tout le sale boulot. Grâce à un travail de tous les instants et une hygiène de vie proche de la perfection – il n’est sorti qu’une seule fois de sa vie en boîte de nuit « parce qu’on l’y a obligé » – « l’inusable monsieur Jo » est partout sur le terrain. Véritable poumon de l’équipe, son entraîneur Marrio Zatelli disait de lui : « C’est le moteur de l’OM. Enlevez-le et vous vous rendrez compte que le moteur a des ratés inhabituels. » Discret et timide dans la vie, il se transforme en chien de garde sur le terrain, malgré son poste de meneur de jeu. « J’aimais énormément courir, récupérer le ballon, le donner sans arrêt. Je trottine toujours aujourd’hui tous les jours, sinon j’en suis malade. Je ne jouais que pour le collectif » , expliquait-il en 2009, à 78 ans. En six ans à Marseille, il remporte deux championnats et deux Coupes de France, dont un doublé historique en 1872.

#13 - Roger Magnusson

Arrivé en 1968 en provenance de la Juventus, Roger Magnusson a régalé les supporters du stade Vélodrome durant cinq saisons. Celui qu’on surnommait alors « Le Magicien » a fait vivre un dur et long cauchemar à tous les latéraux gauchers du championnat de France. Dribbleur fou, Roger Magnusson n’en restait pas moins un passeur hors pair qui alimentait de centres au cordeau l’attaquant croate Josip Skoblar, à qui il a permis notamment d’inscrire 44 buts en championnat lors de l’année 1971. Ensemble, les deux hommes ont permis à l’OM de remporter le championnat de France 1971 et de réaliser le doublé Coupe-Championnat l’année d’après. Alors qu’il est devenu l’un des chouchous du public marseillais, l’ailier suédois regarde depuis les tribunes son équipe évoluer à partir de 1973. La faute à l’arrivée de Salif Keita à Marseille et la règle interdisant aux clubs français d’aligner plus de deux joueurs d’origine étrangère. Un départ semble alors inéluctable pour Roger Magnusson qui s’offrira une pige au Red Star avant de retourner dans sa Suède natale.

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#12 - Fabien Barthez

L’histoire entre Fabien Barthez et l’OM est à lire en deux chapitres. Un premier durant lequel le portier français à des cheveux sur la tête et un autre où il a le crâne bien luisant. Révélé au TFC, le futur champion du monde débarque à Marseille en 1992 et grille très vite la priorité à Pascal Olmeta dans les bois phocéens. Intraitable sur sa ligne, Barthez permet à l’OM de régner sur le championnat de France et d’aller décrocher la seule et unique Ligue des champions d’un club français. Fidèle, le concurrent de Bernard Lama en équipe de France reste à Marseille lors de sa rétrogradation en Ligue 2, avant de quitter les Bouches-du-Rhône en 1995 voyant le club olympien interdit de remonter en Division 1. Après avoir défendu les couleurs de l’AS Monaco et de Manchester United, Fabien Barthez revient alors à l’OM en janvier 2004 pour un second passage qui rimera avec coups de sang. Toujours aussi talentueux dans les buts, le « Divin Chauve » permet à l’OM d’atteindre la finale de la Coupe de l’UEFA en 2004. Une rencontre que Barthez quittera peu avant la pause pour avoir fauché Mista dans sa surface. Derrière, l’international français sera suspendu six mois pour crachat sur un arbitre lors d’un amical face au WAC Casablanca le 12 février 2005. Deux événements qui viendront ternir un passage plutôt réussi sur le terrain.

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#11 - Didier Drogba

Dix mois et aucun titre remporté. Dit comme ça, le passage de Didier Drogba à l’OM ne pèse pas très lourd. Sauf que lors de cette saison 2003-2004, l’Ivoirien a eu le temps de s’élever au rang de légende du club. Et ce, grâce à ses 32 buts en 55 matchs, dont quelques bijoux, à l’épopée jusqu’à la finale de la Coupe de l’UEFA et à une communion indescriptible avec le Vélodrome. Dans un Olympique de Marseille en difficulté depuis quelques saisons, Didier Drogba est arrivé humblement de Guingamp pour se révéler et porter son équipe à lui tout seul sur ses épaules. En hurlant son amour à l’OM à chaque but et en plantant un pion dans tous les matchs décisifs de Coupe d’Europe, sauf la finale malheureusement, l’attaquant a redonné de la joie de vivre à un public marseillais qui ne demandait qu’une chose : s’enflammer pour une idole. Une histoire d’amour aussi courte qu’intense qui se termine après une seule et unique saison donc. Et comme toutes les ruptures brutales sont douloureuses, l’OM s’est souvent accroché à son bébé, espérant chaque année qu’il reviendrait. Ça n’est pas arrivé, ça n’arrivera pas, et tant mieux. L’idylle n’en est que plus belle.

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#10 - Éric Di Meco

Le seul joueur à avoir remporté tous les titres de l’ère Bernard Tapie à l’OM. Ça en dit long sur ce qu’Éric Di Meco a vécu avec l’Olympique de Marseille. Tout. Formé à l’OM en tant qu’ailier gauche, il débute à 18 ans en 1981, alors que Marseille est au fond du trou. Avec les autres minots, il sauve de justesse l’OM de la troisième division et finit par faire remonter le club dans l’élite. Une fois de retour en D1, il peine à se faire une place de titulaire. Mais contrairement aux autres jeunes du club, il va finir par y arriver. Grâce à trois choses : deux prêts bénéfiques à Nancy et à Martigues, un repositionnement payant au poste de latéral, et une hargne qui dépasse l’entendement. Prêt à tuer pour gagner un match, en attestent ses tacles qui font parfois froid dans le dos, il devient un titulaire indiscutable au milieu des stars comme Papin, Waddle, Pelé, Völler, Boli, etc. Après quatre titres de champion de France consécutif (celui de 1993 lui ayant été retiré), et une Coupe de France, le défenseur à la longue chevelure atteint le paroxysme de sa carrière en 1993. Douze ans après avoir frôlé la descente en troisième division avec son club de cœur, le voilà qui soulève la coupe aux grandes oreilles. Fidèle à lui-même, le couteau entre les dents, prêt à « dire des méchancetés » à son ancien coéquipier JPP lors de la finale, juste pour le faire sortir de son match. Juste pour gagner.

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#9 - Steve Mandanda

Les deux meilleures saisons d’Il Fenomeno sont sûrement sa première et sa dernière. Mais entre les deux, c’est peu dire que Steve a fait le taf. Prêté par Le Havre en 2007-2008, il profite d’une vilaine blessure de Cédric Carrasso pour avoir sa chance. Mais ce que Carrasso n’a pas saisi, c’est qu’il ne reverra plus jamais sa place de titulaire. Stratosphérique sur sa ligne, notamment à Anfield contre Liverpool, Mandanda réalise une saison incroyable, sortie de nulle part. À partir de là, il reste neuf ans au club, participant à la moisson de titres de l’ère Deschamps entre 2010 et 2012, et ne laisse que des miettes à ses remplaçants. Entre 2010 et 2016, soit la période de son capitanat, il enchaîne 212 matchs de Ligue 1 en tant que titulaire. Une régularité incroyable, qui se termine sur une dernière saison exceptionnelle sous le maillot olympien, malgré les performances compliquées de ses coéquipiers. En 2015-16, pour la première fois, Steve Mandanda est apparu seul au monde, mais n’a jamais quitté le navire. Un costume de sauveur qui lui va si bien, avec ses arrêts réflexes incroyables et son jeu au pied tout propre. En neuf ans à Marseille, le très exigeant public marseillais ne s’est jamais retourné contre lui. Un mec trop droit pour ça.

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#8 - Abedi Pelé

Si l’histoire retient le plus souvent seulement le nom du buteur, personne n’oublie celui qui joue le rôle du passeur. Ainsi, si c’est bien le coup de boule de Basile Boli qui offre la Ligue des champions à l’OM en 1993, celui qui délivre ce corner délicieux n’est autre que la patte gauche d’Abedi Pelé et sa tresse à la Anakin Skywalker. Mais le passage du triple Ballon d’or africain à l’OM ne se résume pas seulement à un corner parfaitement tiré. Tout débute en 1987 lorsque le milieu ghanéen débarque à Marseille. En échec sur la Canebière, Abedi Pelé se relance durant deux saisons à Lille avant de revenir dans les Bouches-du-Rhône avec un tout autre statut. Devenu titulaire depuis l’arrivée sur le banc de Raymond Goethals, l’homonyme du triple champion du monde brésilien régale par ses dribbles et ses pointes de vitesse qui laissent sur place ses adversaires. Heureux à Marseille, Abedi Pelé est contraint de quitter le club après l’affaire VA-OM. Le lien entre le Ghanéen et le club phocéen ne se coupe pas pour autant, puisque deux de ses fils, André et Jordan, rejoignent l’OM respectivement en 2005 et 2006. Enfant modèle, André Ayew suit le parcours de son papa en quittant Marseille durant deux saisons en prêt avant de devenir une pièce maîtresse de l’OM jusqu’à son départ en 2015. Enfant plus turbulent, mais pas moins attachant, Jordan, lui, alternera entre le génie et la bêtise. Suffisant pour être sacré champion de France en 2010 avec l’OM pendant que son grand frère terminait à la dernière place du classement du côté d’Arles-Avignon.

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#7 - Carlos Mozer

Vingt ans avant l’arrivée de Vitorino Hilton à l’OM, un autre Brésilien faisait la loi en défense centrale, Carlos Mozer. Plus grand, plus costaud, plus fort techniquement, plus rapide que l’actuel stoppeur de Montpellier, Carlos Mozer a impressionné les supporters marseillais durant trois saisons. Arrivé en 1989 en provenance du Benfica contre 25 millions de francs, l’international brésilien forme pendant un an une charnière centrale solide avec Karl-Heinz Förster. Après le départ du défenseur allemand, c’est avec Basile Boli que va cohabiter durant deux ans Mozer. Ensemble, les deux hommes vont former la charnière centrale la plus solide de l’histoire de l’Olympique de Marseille. Une défense bien trop puissante pour le championnat de France, que Mozer remportera à trois reprises en trois tentatives. En Europe, le duo Boli-Mozer ne faiblira pas et permettra à l’OM de ne pas encaisser de buts en finale de C1 face à l’Étoile rouge de Belgrade en 1991. Une rencontre durant laquelle le Brésilien prouvera son aisance technique et son mental de fer en transformant son tir au but. Insuffisant pour permettre à l’OM de remporter sa première Coupe d’Europe. Après cet échec européen, Carlos Mozer remportera un dernier championnat avant de retourner au Benfica en 1992.

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