- Premier League
- J19
- Leicester-Man.City (0-0)
Leicester tient tête à l’ogre mancunien
Volontaire et enthousiaste mais confronté à ses propres limites, Leicester a parfaitement négocié la réception de Manchester City (0-0), ce mardi. Un match nul qui permet aux Foxes de revenir à hauteur d’Arsenal et de continuer leur folle épopée.
Leicester City FC 0-0 Manchester City FC
À l’approche des fêtes de fin d’année, période ô combien charnière dans le championnat anglais, Claudio Ranieri avait prononcé cette phrase significative du conte de fées que vit Leicester : « Les supporters sont en plein rêve et je ne veux pas les réveiller. » Que le technicien transalpin se rassure, après le nul obtenu par sa formation face à Manchester City (0-0), la parenthèse idyllique se poursuit pour les fans des Foxes. Plein de volonté, d’envie et de générosité dans les efforts, ils ont tenu la dragée haute à une escouade mancunienne solide, quoique émoussée physiquement et pas aussi inspirée que d’habitude aux avant-postes. Un résultat plus que probant pour Leicester qui revient à hauteur du leader Arsenal et compte trois points d’avance sur son adversaire du soir. Trois jours après leur balade contre Sunderland (4-1), City enchaîne un sixième match consécutif sans victoire à l’extérieur. Soit sa pire série en Premier League depuis avril 2011.
Aux Citizens la domination, aux Foxes la générosité
Qualifiant la réception de Manchester City comme « un autre test fantastique » , trois jours après le Boxing Day mal négocié à Liverpool, Claudio Ranieri choisit d’opérer quelques changements notables. Exit le 4-4-2 habituel et place à un 4-3-3 de circonstances avec un trio Inler-Kanté-Drinkwater afin de densifier son milieu de terrain. Manuel Pellegrini, lui, fait dans le classique en réintégrant Agüero dans son onze titulaire, toujours amputé du captain Kompany. Poussé d’entrée par la ferveur et les chants de ses supporters dans l’enceinte du King Power Stadium, Leicester amorce la rencontre pied au plancher. Avec, notamment, une grosse intensité mise sur les premières relances mancuniennes d’Otamendi et Mangala, ainsi qu’un Jamie Vardy s’époumonant sur tout le front de l’attaque. Les Foxes font preuve d’envie, de volonté, mais leur allant offensif manque clairement de tranchant. Hormis une jolie inspiration de Mahrez (25e), dont la frappe passe non loin des buts de Hart, ils peinent à porter le danger près des bois du portier anglais. À l’image de cette combinaison poussive sur coup franc entre Fuchs et le bûcheron Huth (15e).
Choisissant de procéder en contre-attaque, d’user de longs ballons et de faire évoluer son bloc bas, Leicester laisse le cuir aux visiteurs. Mené par la baguette de Silva, Manchester City insiste beaucoup sur le côté gauche en sollicitant à maintes reprises Kolarov. Le Serbe abreuve la surface adverse de centres, sans toutefois trouver preneur. Il faut attendre de voir Sterling et sa nouvelle coupe tout droit sortie de Sister Act en action pour voir la défense de Leicester chanceler quelque peu. L’Anglais s’illustre d’abord en tant que passeur pour De Bruyne (18e), avant d’allumer lui-même plusieurs mèches en direction du but de Schmeichel (27e, 28e, 32e). Les Citizens font parler leur maîtrise technique, dominent peu à peu les débats. Mais leurs errements défensifs demeurent et sont tout proches de leur coûter cher juste avant la pause. Mais ni Albrighton, légèrement trop court sur un centre de Fuchs, ni Vardy, récupérant le ballon après une maladresse de Fernandinho, ne parviennent à en profiter.
Ranieri a les idées, mais pas les ressources
Revigoré après cette fin de première période débridée, Leicester entame le second acte de tout aussi belle manière. En témoigne l’impact dans les duels de Kanté et Inler. L’ancien Caennais est d’ailleurs tout proche de tromper Hart sur une frappe lointaine (54e). Si les porteurs d’eau se distinguent, les artistes également. Sur un service lumineux de Mahrez dans le dos de la défense de City, Vardy se met en évidence, mais croise trop sa frappe (60e). Virevoltant ce soir, le Britannique alerte Hart dix minutes plus tard d’une frappe à ras de terre. Preuve de l’élan offensif des pensionnaires locaux, Ranieri décide de faire entrer le colosse Ulloa à la place d’Inler. Les hommes de Pellegrini souffrent, reculent et manquent d’idées offensivement. « El Kun » en tête qui, peu à son aise à l’exception d’un frisson distillé dans le stade en début de période (54e), cède rapidement sa place à Bony. À défaut de se montrer plus efficace, l’attaquant ivoirien tente sa chance à plusieurs reprises (69e, 79e). Deux tentatives timides, symboles d’une équipe qui n’avait visiblement pas les jambes pour contrer l’enthousiasme débordant des Foxes. Oui, le rêve continue pour Claudio Ranieri et ses hommes.
Par Romain Duchâteau