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Le trèfle à quatre feuilles

Par Quentin Müller et Antoine Beneytou
4 minutes
Le trèfle à quatre feuilles

Saison de tous les dangers pour le Celtic. Alors que les Rangers pointent leur nez en seconde division, les Bhoys éprouvent toutes les peines du monde à faire le plein de points. Un 46e titre rapprocherait un peu plus le Celtic des Rangers, mais fait rare, les Bhoys ne sont plus vraiment les grands favoris. Début de décadence pour le trèfle ?

Il fallait remonter au 24 novembre 2012 pour trouver date de la dernière défaite des Hoops au Celtic Park. C’était face à Inverness, son adversaire en ce samedi après-midi. Quasiment deux ans plus tard, l’invincibilité à domicile du Celtic Glasgow est stoppée nette par Hamilton (1-0), le 5 octobre dernier. Une fin de série qui sanctionne un début de saison moyen pour le Celtic qui compte déjà deux défaites. Au Celtic Park donc, mais aussi sur le terrain d’Inverness, tiens donc, lors de la troisième journée. Trop pour une institution qui n’a chuté qu’à une seule reprise la saison dernière en Scottish Premier League.

Neil Lennon, un homme qui manque

Actuellement quatrième à trois longueurs du leader Hamilton (avec un match en moins, ndlr) et d’Inverness, Ronny Deila, le nouvel entraîneur norvégien nommé en juin en lieu et place de l’emblématique rouquin Neil Lennon, avait sans doute imaginé meilleurs débuts. Le Scandinave a d’ailleurs été sévèrement chahuté dans la presse écossaise notamment par John Hartson, l’ancien de la maison. Comme beaucoup, celui qui a marqué plus de 100 buts sous le maillot du Celtic n’a guère apprécié l’attitude du nouveau coach après la défaite contre le promu Hamilton. Car preuve que le Celtic est à la dérive, son nouveau mentor tolère la défaite : « Je ne suis absolument pas inquiet, a indiqué l’entraîneur norvégien après le match. Quand on se procure 10 ou 15 occasions, cela signifie que l’on joue bien. (…) Perdre à la maison n’est pas quelque chose que nous voulons. Mais dans le football, ces choses se produisent. Nous avons juste à rebondir. » Une méthode Coué qui fait bondir Hartson : « Actuellement, il est la risée de tout le monde. Il a insisté sur les points positifs après la défaite contre les Accies, mais j’espère qu’il plaisantait ! » Le capitaine Scott Brown semble d’ailleurs plus inquiet que son coach : « Tout le monde dans le vestiaire doit être dévasté, indiquait-il en conférence de presse. Nous jouons individuellement et attendons simplement que quelqu’un comme Kris Commons marque un but de 30 mètres. Je comprends les frustrations des fans, je ressens la même chose, » se désespère l’emblématique milieu hoops.

Plus de grands noms

Les Bhoys n’ont évidemment pas échappé aux sifflets d’un public qui ne peut que déplorer le déclin d’une institution. Éliminé du tour préliminaire de la C1 par Maribor, le Celtic doit se contenter de la Ligue Europa. Niveau recrutement, ce n’est guère plus excitant, puisque l’attaquant serbe Stefan Šćepović arrivé du Sporting Gijón (D2 espagnole, ndlr), le jeune joker suédois prêté par Manchester City, John Guidetti, ou encore Aleksander Tonev, le Bulgare prêté par Aston Villa, sont les plus grosses recrues du club. On est loin de l’époque récente où Henrik Larsson foutait des pions à n’en plus finir, où S. Petrov envoyait des mines dans les lucarnes et où McGeady slalomait les défenses adverses. Les supporters ont dû également encaisser le départ de leur gardien Fraser Forster, mais également l’un de leur rares joueurs frisson : le grec Giorgios Samaras, pas prolongé et parti pour pas un rond. Quant à la dernière hype du trèfle à quatre feuilles, Van Dijk, elle pourrait rejoindre Arsenal dès cet hiver. Mais le mal n’est pas récent, cela fait depuis bien longtemps que le Celtic n’est plus attractif sur le marché. Dernièrement, les Hoops ont essuyé le refus de joueurs comme Del Piero, W. Bridge, Baša ou encore Saviola.

Cela tient évidemment du fait que le club écossais ne se qualifie plus systématiquement en Ligue des champions. Le Celtic n’a en effet passé la phase de poules que deux fois depuis sept ans. Le reste du temps, les catholiques se sont perdus en cours de route dans la phase de groupes ou à de périlleux tours de qualification. Réduisant ainsi drastiquement le budget du club et affaiblissant l’intérêt de le rejoindre. Pas une panique à bord pour Olivier Kapo, passé furtivement à Glasgow il y a trois ans : « Cela reste pour moi un très grand club, avec un immense stade et l’un des meilleurs publics au monde. Après, s’ils recrutent un peu moins que d’habitude, c’est qu’ils ont de très bons jeunes. Le seul truc qui les dessert, c’est le championnat écossais qui n’est pas vraiment attractif. » Pour Anthony Andreu, le Frenchie du leader Hamilton, le Celtic reste un cran au-dessus. « Ils conservent de loin le meilleur effectif. » Lui se veut réaliste sur les chances qu’un autre club puisse lui chiper le trône : « Vous verrez, ils reviendront vite dans la course. » Clairement cette saison, le championnat écossais ne valorisera plus l’héritier, mais le méritant.

Les notes de Sainté-Marseille

Par Quentin Müller et Antoine Beneytou

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