Explications. A chaque fois qu'un joueur doit faire son baluchon, il résilie d'abord avec le club vice-champion de France avant de s'engager avec son nouvel employeur. Une façon d'éviter de faire payer le club acquéreur. Ainsi, personne ne part pas les mains vides. Même Gaby Heinze, tout seigneur qu'il est. Pour sa dernière année de contrat, l'Argentin a affirmé lors de ses adieux qu'il allait « discuter » avec les dirigeants. De suite, c'est plus facile de signer à l'AS Roma pour sept fois moins, hein. Une situation plutôt courante dans le football moderne. Hilton, Abriel, Cissé étaient conscients qu'il n'y avait aucune chance pour eux d'avoir plus beau contrat que celui qu'ils avaient à l'OM, même au Qatar. Alors si c'est pour partir dans un club qui va jouer le maintien et toucher quatre fois moins... Ok, il y a le challenge sportif mais le choix est vite fait : autant s'enterrer à Marseille. Et puis, avec le nombre de matchs à disputer, le coach aura forcément besoin d'eux, à un moment ou à un autre. Du coup, autant négocier sa sortie de scène à prix d'or. C'est ce qu'expliquait entre les lignes Fabrice Abriel lorsqu'il répétait à toutes occasions : « Pour l'instant, je suis à l'OM » . Sous-entendu qu'il fallait compter sur lui pour ne rater aucun entraînement, pour ne jamais se mettre en tort et ainsi toucher son chèque sans encombre. Problème, Deschamps a signifié dès la fin de saison dernière qu'il ne voulait pas d'élément avec ce type de motivation(s) dans son groupe. « Il y en a qui doivent partir. Parce qu'il faut être honnête, si on veut progresser... il n'y a pas que les 11 titulaires. Mais bon, je comprends, ce n'est pas facile de quitter Marseille, surtout en ce moment » . Car DD a bien compris que ces joueurs n'allaient pas s'asseoir sur le magot.
Il a donc fallu négocier. Calculer la différence entre ce qu'ils toucheraient jusqu'à la fin de leur contrat à l'OM et ce que leur propose leur nouveau club. A Philippe Perez, le nouveau DG, de signer un chèque représentant 70% de la différence dans le meilleur des cas. Quand on sait que Doudou Cissé prenait plus de 200 000 euros mensuels, ça chiffre. Le pire, c'est que ce procédé est devenu tellement la norme à Marseille que lorsque la Roma a proposé 2 millions d'euros à Lucho à l'année, l'agent de l'Argentin est allé demander à la direction phocéenne s'il était possible de lui faire un chèque du « manque à gagner » . En fait, la vraie question qui fâche, c'est pourquoi faire signer des contrats sur plusieurs années à des éléments qui ne peuvent pas s'inscrire dans la durée ? A l'intersaison 2007, Julien Rodriguez signe un contrat de cinq ans à 150 000 euros mensuels. C'était peut-être pour contrecarrer les offres d'autres clubs, qui sait, ou tout simplement de l'incompétence. Ou alors, la vérité est ailleurs...
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ? Proposez une correction à nos secrétaires de rédaction.