- Ligue des champions
- 8e finales aller
- S. Donetsk/Bayern Munich (0-0)
Le Shakhtar laisse passer sa chance
Le temps d'une heure et demie, Donetsk laissait ses préoccupations quotidiennes pour suivre ce Shakhtar qui a sans doute raté quelque chose face à un Bayern pas dingue et réduit à dix à l'heure de jeu. Avec un 0-0 tiré de Lviv, le Bayern peut voir venir.
Shakhtar Donetsk – B. Munich (-1–-1)
L’opportunité ne se représentera vraisemblablement pas deux fois. Tirer le Bayern de Munich en huitième de finale de C1 est déjà une belle tannée, et ne pas profiter d’une supériorité numérique un inévitable découragement. Alors que la rencontre s’éternise dans un faux rythme, l’arbitre ouvre pourtant la porte aux Ukrainiens, en distribuant à la 65e un deuxième jaune à Xabi Alonso. Et on ne parle pas d’un Ricard. À 11 contre 10, le Shakhtar et son buteur à 9 pions ont poussé, inévitablement fait reculer un Bayern jusque-là – petitement – dominateur. Mais le verrou est resté fermé. Et il s’annonce encore moins ouvert à l’Allianz Arena.
À l’ouest, rien de nouveau
Dans leur exil de Lviv, les hommes de Lucescu ont donc manqué l’opportunité. Car si on pouvait présenter avant-match une éventuelle faille bavaroise avec un seul véritable défenseur central valide (un triumvirat Boateng, Alaba et Rafinha), la formation – nouvelle – de Guardiola a fait le boulot. Juste le boulot. Comme toujours, l’ogre munichois entame sa rencontre en trombe. Le pressing féroce, mais surtout perpétué par l’ensemble des joueurs du Bayern pousse les Ukrainiens, d’habitude plutôt agiles techniquement, à la faute. Les Bavarois s’adjugent la possession, que l’équipe de Lucescu tente à peine de récupérer, préférant profiter de la vitesse de ses joueurs offensifs pour exister en contre-attaques. Le sexy trio composé de Götze-Alonso-Schweinsteiger essaye par tous les moyens d’accélérer la circulation du cuir. Les assises du bloc défensif ukrainien tiennent le choc. La rencontre grimpe en intensité au fur et à mesure que les minutes s’écoulent. Pourtant, le champion d’Allemagne en titre manque de tranchant et d’éclats offensifs. Le tandem Robbery n’y changera rien, les Allemands n’arrivent pas à inquiéter le portier adverse, Andrei Pyatov. Pas grand-chose à se mettre sous la dent durant cette première période donc, où la reprise à l’unisson, juste avant la pause, de l’hymne national ukrainien par les quelque 30 000 supporters présents en tribunes restera le moment véritablement fort de ces 45 minutes.
Barberousse (rasé) voit rouge
Si le spectacle fait clairement défaut sur le pré, le constat est tout autre dans les travées de l’enceinte de Lviv. Les supporters bavarois, venus en masse, répondent par leurs chants à la chaleur que dégagent les sauts et encouragements du public ukrainien. Une ambiance générale perçue comme un appel au combat par les 22 acteurs, notamment Francky Ribéry qui est à deux doigts de se foutre sur la gueule avec deux joueurs du Shakhtar. Les semelles volontaires s’accumulent, et l’homme en noir du soir, Alberto Undiano Mallenco, se voit contraint de distribuer les avertissements, dont les deux à Xabi Alonso, qui laisse ainsi ses coéquipiers en infériorité numérique peu après l’heure de jeu. Galvanisés, les joueurs de Donetsk se mettent presque à y croire. Sans match officiel depuis décembre, les protégés de Lucescu tiennent la dragée haute aux quadruples vainqueurs de la C1. Ils sont toujours dans le coup physiquement, d’autant plus que les Munichois demeureront inoffensifs en seconde période, malgré l’entrée de Lewandowski. Mais techniquement, les tentatives ne percent pas Manuel Neuer. Tout se jouera donc à l’Allianz Arena, le 11 mars prochain. Tout est joué donc, serait-on tenté de dire.
⇒ Résultats et classement de la Ligue des champions
Par Eddy Serres