- Liga
- 23e journée
Le Real relancé ?
Accroché et bousculé par le Sporting, le Barça a montré son visage le plus humain à quelques jours du match contre Arsenal. Séville est battu par un revenant et l'Atletico enchaine sa cinquième défaite consécutive. Résumé d'une 23 ème journée pleine d'enseignements.
Espanyol Barcelone 0 – Real Madrid 1
Les Merengues ont réalisé une véritable prouesse en sortant vainqueurs du guêpier catalan. A dix pendant près d’une heure et demie (!), suite à l’expulsion de Casillas dès la deuxième minute de jeu, le Real est parvenu à contenir des Catalans qui n’ont jamais su comment titiller le hérisson madrilène. Surtout, le Real a démontré encore une fois qu’il avait une force mentale impressionnante et une capacité pulmonaire surhumaine. C’est bien simple, on n’a presque pas vu que le Real a joué à dix. Le retour tout en testostérone de Pepe, la vivacité de l’euphorique Marcelo et la fougue de Ronaldo auront suffi à anesthésier des Periquitos inexpérimentés. Avec cette démonstration de force, le Real fait le plein de confiance et prouve qu’il n’est jamais aussi bon que lorsqu’il est dos au mur. Surtout, les Merengues reviennent à cinq points du Barça. La Liga est loin d’être finie. Et c’est tant mieux.
L’homme du match – Pepe : Son retour a fait un bien fou à l’arrière garde merengue. Rageur, parfois kamikaze, mais toujours bien placé, Pepe a sans doute fait changer d’avis des dirigeants qui hésitent encore à le renouveler.
But : 0-1, min.23 : Marcelo
Sporting Gijon 1 – FC Barcelone 1
Mourinho doit se sentir tout con. Le Portugais avait accusé il y a quelques mois l’entraineur du Sporting Gijon et sa troupe de ne pas avoir été spécialement vaillants face au Barça (le Sporting avait aligné beaucoup de remplaçants lors de sa visite au Camp Nou). Samedi, Preciado, qui avait traité le Special Mou d’ « imbécile sans éducation » , a fait une grosse faveur au Real Madrid en empêchant le Barça de remporter sa dix-septième victoire consécutive. Très en jambes et surmotivés, les Asturiens sont peut-être ceux qui ont le mieux compris comment neutraliser le Barça. Dès les premières minutes de jeu, les Rojiblancos ont exercé un pressing très haut, fractionnant ainsi les relations entre toutes les lignes barcelonaises. Mieux, le Sporting s’est amusé à jouer dans le dos des latéraux barcelonais, mettant ainsi au supplice un Milito dépassé par la rapidité de Barral et un Piqué au four et au moulin. Résultat, le Barça a réalisé sa plus mauvaise prestation depuis deux ans en première mi-temps. Villa, Messi, Afellay, Xavi et Iniesta ont été complètement pris dans la toile tissée par les pensionnaires d’un Molinon survolté par la performance des siens. Il y avait de quoi. Tranchants comme des lames et intelligents aussi bien en défense qu’en attaque, les Asturiens ont parfaitement maitrisé leur match face à un Barça qui n’aura tiré que deux fois au but en première période. De retour des vestiaires, Guardiola a tenté de remettre de l’ordre et surtout plus de cohérence dans les lignes en faisant entrer Pedro à la place d’Afellay. Le Canarien a réactivé son équipe à lui seul. Gijon a commencé à flancher. Et ce qui devait arriver arriva par l’intermédiaire de David Villa, auteur du but de l’égalisation sur un magnifique piqué en pleine course. Résultat nul et logique qui aura sans doute (re)donné des idées à Arsenal et un peu d’espoir aux Merengues.
L’homme du match – Barral : L’auteur du but sportinguista a fait la misère à Piqué et martyrisé Milito pendant tout le match. Un flagrant manque de respect qui a dû sacrément faire frissonner le Mou.
Buts : 1-0. M. 16. Barral ; 1-1. M. 79. Villa
Racing Santander 3 – FC Séville 2
Il y a quatre ans, l’entraineur Marcelino avait qualifié le Racing Santander pour la Coupe de l’Uefa. Le coach asturien est revenu aux manettes des Verdiblancos dans la semaine, sur pétition expresse du nouveau nabab du club. Son retour n’aurait pu être plus grand. Après un pénalty raté de Negredo, le Racing a vitaminé son jeu. A la mi-temps, les Cantabres menaient logiquement 2-1 mais avec un homme en moins après l’expulsion d’Arana. De retour des vestiaires, Séville pensait avoir fait le plus dur en égalisant après un pénalty transformé par Luis Fabiano. C’était sans compter sur le but d’Arana à la 91ème minute. Retour gagnant de Marcelino, qui permet d’enrayer une série de sept matchs sans victoire des Verdiblancos. Les Andalous, eux, n’en finissent plus de décevoir et de plonger au classement.
L’homme du match – Negredo : Depuis qu’il est parti d’Almeria, le André-Pierre Gignac sévillan a du mal à mettre un pied devant l’autre. Son pénalty raté en première mi-temps aura coûté très cher à son équipe.
Buts : 1-0, min 12. Christian. 2-0, min 19. Rakitic ( csc). 2-1, min 40. Fazio. 2-2, min 83. Luis Fabiano. 3-2, min 91. Arana
Atletico Madrid 1 – FC Valence 2
L’Atletico a passé une autre soirée cauchemardesque face à Valence. Les Colchoneros avaient pourtant bien commencé leur match face à des Che amputés de leurs titulaires habituels (match de Ligue des Champions oblige). Malgré un bon Forlan, un excellent Reyes et l’ouverture de la marque, les Madrilènes ont encore bazardé leur match. Comme toujours, c’est défensivement que l’Atletico s’est tiré une balle dans le pied. Auteur d’un doublé, Joaquin s’est enfin vengé du Vicente Calderon, un stade dans lequel il s’était fait voler son portable et son portefeuille lors de sa dernière visite. Grâce à son ailier sévillan, Valence fait la bonne opération de la soirée et enfonce encore plus l’Atletico Madrid dans la crise. Les Colchoneros n’avaient plus connu une série de cinq défaites consécutives depuis 1942. Quique Flores, dont le nom a été scandé par le public (au contraire, le Calderon a demandé la démission du président), peut déjà commencer à mettre à jour son CV.
L’homme du match – Joaquin : Il a longtemps été considéré comme le joueur espagnol le plus talentueux de sa génération. S’il n’a jamais vraiment confirmé, le Sévillan reste néanmoins une valeur sûre, capable de coups de génie et de chevauchées classieuses sur son côté droit.
Buts : 1-0. M. 3. Reyes. 1-1. M. 41. Joaquín. 1-2. M. 86. Joaquín
Hercules 2 – Real Saragosse 1
Saragosse a dominé, Saragosse a ouvert le score, Saragosse a été meilleur. Mais Saragosse a perdu. Victimes de Farinos et d’un Trezeguet pourtant orphelin de Drenthe et Valdez, les Aragonais ont pensé trop vite qu’ils avaient gagné. Une faute professionnelle qui risque de coûter cher, puisqu’Hercules, rival direct dans la course au maintien, prend le large au classement.
L’homme du match – Farinos : Kily Gonzalez, Claudio Lopez, Ayala, Gerard, Mendieta… Farinos est le dernier représentant du grand Valence de la fin du siècle dernier. Pour sa première titularisation de l’année, le milieu de terrain a donné dans la nostalgie avec un missile des 30 mètres et une passe déc’ pour le Trez’.
Buts : 0-1, m.3: Braulio. 1-1, m.79: Farinós. 2-1, m.88: Trezeguet.
Real Sociedad 1 – Osasuna 0
Match emmerdant au possible entre deux équipes qui ont d’abord pensé à défendre plutôt que d’attaquer. Ligue 1 style. Seul le but de l’éternel Raul Tamudo a permis au match de ne pas complètement plomber la soirée des socios txuri-urdin. C’est déjà pas mal. Avec cette nouvelle victoire, la Real s’assure presque définitivement le maintien et va pouvoir penser à produire un peu plus de spectacle. Pour Osasuna, désormais relégable, l’objectif est tout autre. Sauver sa peau.
L’homme du match – Raul Tamudo : Trezeguet – Pippo Inzahi = Tamudo. Ce mec a définitivement un truc.
But : 1-0. M.71.Tamudo
Malaga 2 – Getafe 2
Joli match entre Getafe et Malaga. Derniers du classement, les Andalous se sont fait balader en première mi-temps avant d’arracher le point du match nul à la 94ème minute. Une performance épique, mais qui n’arrange pas vraiment leurs affaires. Dommage.
L’homme du match – Julio Baptista : La Bestia s’est révélée en Andalousie sous les couleurs du FC Séville. Mais franchement, le Brésilien est à des années lumières du niveau qui était le sien lorsque le Real l’a débauché aux Rojiblancos. Buteur sur pénalty, mais sans aucune influence sur le jeu.
Buts : 0-1, M. 8: Miku. 0-2, M. 24: Colunga. 1-2, M. 79: Baptista (p). 2-2, M. 94: Rondón.
Levante 1 – Almeria 0
Match au couteau entre deux clubs en lutte pour le maintien. Généralement, dans ce genre de cas, ça ne donne jamais rien de très appétissant. Almeria et Levante ont pourtant fait honneur à la Liga en oubliant la tension et le stress pour tenter de marquer sans relâche. Au final, c’est le réalisme glacial de Levante qui aura fait la différence. Grâce à cette victoire, les Granotas quittent la zone de relégation pour la première fois en 2011. Almeria, de son côté, est avant-dernier du championnat.
L’homme du match – Caicedo : Il a la même coupe de cheveux ridicule que Marcelo mais l’Equatorien est l’homme-clé de Levante. Son neuvième but de la saison a permis aux siens de prendre une grande bouffée d’air frais.
But : 1-0, m.52: Caicedo
Deportivo la Corogne 1 – Villarreal 0
Deuxième défaite consécutive du Sous-Marin Jaune. Avec Senna (entré en cours de jeu), mais sans Rossi, Villarreal s’est cassé les dents face à la muraille défensive mise en place par Lotina. Malgré leur domination, les Jaunes se sont fait surprendre sur coup de pied arrêté par un Depor ultra conservateur mais mortellement réaliste devant le but.
L’homme du match – Rossi : : Il était absent et Villarreal a perdu. Qui a dit qu’il n’y avait pas de Rossi-dépendance ?
But : 1-0, min.60 : Lopo
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