Alors, c'est quoi le problème ? C'est simple, il s'appelle "Montpellier", tout simplement. On l'oublie, mais l'équipe de René Girard réalise un championnat extraordinaire (les Héraultais comptent déjà 13 points de plus que leur total de l'an dernier). Sans la météorite montpelliéraine, le PSG serait un leader facile. Mine de rien, Lille est relégué à sept points, Lyon à onze et l'OM à vingt. En mai dernier, les ouailles d'Antoine Kombouaré avait bouclé l'exercice à la quatrième place avec... 60 points en 38 journées. CQFD. Finalement, ce que l'on reproche au PSG, c'est cette absence d'ultra-domination. Un leadership qu'on lui aurait – sûrement – balancé au visage en plus. Allez comprendre. C'est très français, en même temps. Lyon a subi énormément de critiques durant son règne. Les riches gênent. C'est comme ça.
Le Parc des Princes, une coquille vide
En huit mois, QSI a tout changé au PSG. Les caisses sont pleines, le marché des transferts est hyperactif, les droits télés sont pharaoniques et le stade est plein à craquer. En nombre, en tout cas. Car si on se penche sur l'ambiance, le constat est criant. Le Parc des Princes n'a plus d'ambiance depuis la validation du Plan Leproux. Le PSG s'est acheté un nouveau public. Plus consommateur, moins supporter. Dans le même match, la plèbe peut acclamer les siens avant de les siffler. Ou inversement. Dimanche, la délégation parisienne est sortie du stade de la Porte d'Auteuil sous la bronca du public alors que le club réalise son exercice comptable le plus abouti depuis 1994. Un comble. Forcément, sans cette ambiance, le Parc ne fait plus peur. Hasard ou pas, le PSG a perdu plus de matches à la maison qu'en déplacement. L'autre souci concerne l'expression collective. Normal, elle n'existe pas. Comment pourrait-elle exister alors que seuls Sakho et Nenê sont rescapés du onze qui avait bouclé l'exercice précédent ?
Globalement, ce PSG ne ferait donc pas vibrer. L'ensemble peine à se sublimer. De temps en temps, on assiste à des fulgurances individuelles, des exploits, des réactions - notamment grâce au trident Nenê/Pastore/Menez -. Mais dans l'action initiale, il n'y a rien. Les premières mi-temps font souvent office de mises en bouche ultra-laborieuses. On s'interroge même sur l'état physique des troupes. Par moment, on a le sentiment d'assister à une vraie baisse de régime collective. Dans tout ce marasme, on ne sait pas trop où mettre le curseur ancelottien. Ce qui est certain, c'est la rigueur disciplinaire mise en place par l'italien aux entraînements. Paris se façonne. Ça prend du temps. Sauf qu'en France, et à Paris plus qu'ailleurs sans doute, on ne laisse pas le temps de construire. Les médias, les romantiques et les suiveurs parisiens ne veulent plus attendre. Il faut que ça marche. Et tout de suite. On s'attendait à ce que ce nouveau PSG écrase tout sur son passage en pratiquant un jeu chatoyant. Ce n'est pas le cas. Leonardo a beau rappeler que le club "a encore des années devant" lui pour atteindre les objectifs fixés, on réclame déjà des têtes. La sienne, notamment. On en oublie l'essentiel, l'argent peut tout se payer, sauf une chose : l'aléa. Et en football, il faut apprendre à faire avec.
Par Mathieu Faure
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