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Le PSG, entre Docteur Jekyll et Docteur Maboul

Par Alexandre Aflalo
3 minutes
Le PSG, entre Docteur Jekyll et Docteur Maboul

Son match contre Manchester City a été un condensé de ce qu’est le PSG version Qatar : une première mi-temps étincelante, en maîtrise absolue, et une deuxième où il s’est complètement liquéfié et a enchaîné les pétages de plomb. Cette défaite, Paris la doit peut-être à son identité : celle d’une équipe incapable d’être constante dans sa brillance.

Le yin et le yang. Le jour et la nuit. La pluie et le beau temps. Le PSG et le PSG. En Ligue des champions, Paris cultive sa dualité depuis un bon bout de temps. De façon générale, elle se montre plutôt entre un match aller et un match retour, avec la plupart du temps le premier brillant et le second désolant. Ce mercredi soir face à Manchester City, le PSG a montré ses deux visages en 90 minutes : lors des 45 premières, il a muselé le Manchester City du grand Pep Guardiola, étouffant son adversaire avec un pressing intelligent, se créant le plus d’occasions et rentrant au vestiaire avec un avantage d’un but, qui aurait pu être plus large ; en deuxième, Paris s’est effondré, s’est laissé submerger par des Skyblues en bien meilleure forme, et doit désormais marquer au moins deux buts à l’Etihad pour voir Istanbul.

Gueye, comme un symbole

Le gouffre statistique entre le PSG de la première et celui de la seconde période est saisissant : 9 tirs tentés (4 cadrés) à 1 (0 cadré), 5 corners à 1, 4 tirs concédés (2 cadrés) à 7 (4 cadrés), 266 passes à 191 (89 et 83% de réussite), 46% de possession à 35. Des chiffres qui ne viennent que confirmer une impression globale difficilement contestable, celle qui dit que Paris est revenu des vestiaires avec quelques-uns des démons qu’il y avait laissés avant le coup d’envoi. Un gouffre matérialisé par les performances individuelles de plusieurs des cadres parisiens, mais un en particulier : Idrissa Gueye. Injouable lors du premier acte, réduisant totalement au silence Gündoğan et De Bruyne sur lesquels il défendait en avançant plutôt qu’en contenant, il était sur la lancée de sa double confrontation contre le Bayern. En deuxième, et particulièrement après le but du 2-1 de Riyad Mahrez, il a symbolisé la frustration des Parisiens, et les fautes bêtes qu’elle a provoquées : son tacle sur le même Gündoğan (77e) est un pétage de câble à montrer dans toutes les écoles de boucherie, et son carton rouge enfonce encore plus le PSG. Comme un symbole, entre un début de match étincelant et un second sans idée, et sans autre solution que de mettre des coups.

Défaites à la maison

Une fois n’est pas coutume, Paris a laissé s’échapper un match qu’on lui pensait acquis un peu trop tôt, et s’est laissé submerger par une fragilité mentale dans les moments clés que l’on pensait qu’il avait exorcisée. C’est oublier que le PSG a encore tout à prouver, et que les casseroles de lose qu’elle se traîne au derrière ne sont pas de celles dont on se débarrasse si facilement. Finalement, la vraie surprise aurait peut-être été de voir le PSG complètement maîtriser son sujet ce mercredi soir. Au Parc en C1 cette saison, il faut rappeler que Paris a perdu contre Manchester United et le Bayern et a fait nul contre le FC Barcelone, en courbant l’échine pendant 90 minutes. De même qu’en Ligue 1, il a laissé Monaco, Lyon, Marseille, Lille et Bordeaux lui contester son autorité en ses terres. Heureusement pour Paris, ce constat est aussi un motif d’espoir : à l’extérieur, Paris a très souvent brillé, et surtout en C1. Il le faudra : en prenant deux buts lors de ce match aller, Paris est désormais dans l’obligation absolue de marquer au moins deux fois pour écarter Pep Guardiola et sa bande du chemin qui mène vers un premier sacre continental. Plus le choix : il faudra à nouveau briller, il faudra le PSG dominant et intelligent de cette première période, il faudra un Neymar et un Mbappé bien plus inspirés, et il les faudra, surtout, pendant (au moins) 90 minutes d’affilée.

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