- France
- Ligue 1
- 10e journée
- Nancy/PSG (0-1)
Le PSG dit encore merci Zlatan
Sur la pelouse de la lanterne rouge, le PSG s'est difficilement imposé face à une bonne équipe de Nancy (1-0). Dans le choc des extrêmes, c'est évidemment Ibrahimović qui a délivré les Parisiens à un quart d'heure de la fin du match.
La saison dernière, Nancy avait réussi l’exploit de prendre six points contre le PSG. Mais cette année, les Nancéiens n’en ont engrangé que cinq en huit journées de championnat. Et en ce début de saison, la devise de l’ASNL « Qui s’y frotte s’y pique » fait doucement rigoler. Lanterne rouge et pire attaque de Ligue 1 (trois buts inscrits), Nancy accueille le leader parisien en espérant éviter la boucherie. D’autant plus que le PSG se présente sur la pelouse synthétique de Marcel Picot avec une équipe plutôt offensive. Ibrahimović et sa queue de cheval jouent en soutien du duo Ménez-Gameiro, tandis que Pastore accompagne Verratti et Matuidi à un poste où il avait déçu en août. Derrière, Mamadou Sakho fait son retour, brassard au biceps. Du côté de Nancy, Jean Fernandez alignait son onze traditionnel. À une exception près. À la pointe de son 4-5-1, il avait décidé d’aligner Ziri Hammar, 20 ans et 3 minutes de jeu en L1 dans les jambes. Après une première période équilibrée où l’ASNL a touché le poteau, le PSG est monté en puissance. C’est Ibrahimović qui a débloqué la situation à un quart d’heure de la fin.
Nancy surprenant
Nancy entre dans le match sans complexes. Dès la 2e minute de jeu, c’est Moukandjo qui frappe des 20 mètres et trouve le poteau de Sirigu. Le PSG réussit décidément bien aux Nancéiens. Réputés avoir le jeu le plus triste de L1, ils combinent bien et bougent le bloc parisien. Soi-disant convoité par le club de la capitale, le jeune latéral gauche Haïdara déboule. C’est tout le côté gauche de Nancy qui se joue de Van der Wiel, toujours aussi peu convaincant. Coup du foulard, frappes lointaines, corner rentrant, Yohan Mollo est très remuant. Tout comme Ziri Hammar, plutôt fin techniquement et qui prend sa chance à plusieurs reprises. Et le pire, c’est que les Parisiens ne semblent pas décidés à s’affoler. Jusqu’à ce que Matuidi reste au sol après un contact. Mais plus de peur que de mal. Ça aura tout de même été l’occasion d’envoyer à l’échauffement Maxwell et de s’apercevoir que sur le banc et sous un bonnet, Péguy Luyindula est toujours un joueur professionnel du Paris Saint-Germain. Signe de la fébrilité parisienne, Carlo Ancelotti demande même à son gardien d’éviter les relances courtes.
À l’approche de la demi-heure de jeu, le PSG entre enfin dans son match et Sakho place un coup de boule sur corner. Et sur le contre, Marco Verratti se prend son jaune syndical. De retour de suspension, le petit Italien est l’auteur d’une vilaine semelle sur Benjamin Moukandjo. Gameiro, lui, ne touche pas une bille. Jusqu’à un coup franc dévié qui lui atterrit miraculeusement dans les pieds. Seul face à Guy-Roland N’Dy Assembé, « Gamégoal » ouvre son pied, mais bute sur le joueur de L1 au nom le plus long depuis le départ de Jean-Joël Perrier-Doumbé. Si le PSG s’est réveillé, Nancy continue sur sa lancée. Quant à Verratti, il échappe, lui, de peu à un deuxième jaune. Quelques secondes plus tôt, il avait pourtant eu droit à un tête-à-tête avec son capitaine qui lui demandait de se calmer. Dans la lignée de ses dernières performances contre les équipes de bas de tableau, le PSG a un peu de mal en cette première mi-temps face à une équipe de Nancy étonnamment joueuse (0-0).
Un éclair signé Zlatan
Gameiro et Verratti ne font pas leur retour sur la pelouse. Don Carlo n’a pas voulu risquer de terminer à dix. Bodmer et Rabiot font leur entrée alors que Pastore grimpe d’un cran. Il ne faut attendre que trois minutes pour voir la première occasion franche des Parisiens. Ménez crochète et enveloppe du gauche à côté. Il aurait pu servir Matuidi qui est fou de rage et le lui fait savoir. Décidément, le timide Blaise s’émancipe. De plus en plus offensif semaine après semaine, l’homme fort du moment frappe dans le petit filet. Dans ce match animé, ça fait un moment qu’on n’a plus vu Ibra. Il suffisait de demander. Sans élan et des 30 mètres, le Suédois allume un pétard qui passe de peu au-dessus de la barre. Non loin des cages, Bodmer s’essaie, lui, à une reprise dans un angle un peu fermé. Mais le meilleur pote de Bernard Mendy (un signe ?) réussit l’exploit d’envoyer le ballon en touche, le tout 25 mètres en arrière. Jean Fernandez sort Mangani, un milieu, pour faire entrer l’attaquant Jeff Louis. Zdeněk Zeman, sors de ce corps ! Un changement à l’image de la rencontre de Nancy qui continue à faire bonne figure, même si Paris monte en puissance.
Après un bon boulot de Matuidi et un contre favorable, Ibrahimović récupère la balle à l’entrée de la surface et arme du gauche. N’Dy Assembé a beau effleurer le ballon du bout des doigts, le cuir touche le poteau et finit sa course au fond des filets (74e). C’est tout simplement son 12e but en 12 matchs avec le Paris Saint-Germain. Petite alerte pour Salvatore Sirigu, le portier italien boxe un bon coup franc de Romain Grange (89e). Sur le contre, Haïdara revient dans les pieds de Ménez qui gâche un trois contre deux, lui qui s’était fait pourrir par Ancelotti un peu plus tôt. Les dernières minutes sont un peu folles avec le ballon qui file d’un but à l’autre, mais le score en reste là (1-0). Paris s’est une nouvelle fois imposé sans être flamboyant, sa marque de fabrique ces derniers temps. Et à Marcel Picot, la victoire du PSG est signée d’un Z. Mais pas celui de Monsef Zerka, non, le Z de Zlatan.
Par Arnaud Di Stasio