- Premier League
- Bilan 2017-2018
Le portrait-robot du joueur de Premier League
À quoi ressemblerait le joueur idéal de Premier League, si on le décortiquait de la tête aux pieds ? Peut-être à un mec avec des tresses, des poumons allemands et un foie d'acier. Voilà ce que ça donnerait.
Les cheveux de Wilfried Zaha (Crystal Palace) : Parce qu’à vingt-cinq piges, celui que l’Angleterre a laissé filer dans les bras de la Côte d’Ivoire et à qui Manchester United n’a jamais vraiment donné la moindre chance de briller (bon, on lui a aussi mis sur le dos une relation avec la fille de David Moyes, ce à quoi le bonhomme a répondu qu’il ne l’avait « jamais rencontrée » , ce qui limite donc toute embrassade) est définitivement devenu le saint patron à Selhurst Park. Simple, sans lui, Crystal Palace ne serait jamais sauvé de la noyade. Une donnée inattaquable : les Eagles n’ont jamais gagné la moindre rencontre lorsqu’il était sur le flanc. Au pays des chauves rois, il existe donc encore une place pour les tresses reines.
Le front de Romelu Lukaku (Manchester United) : Besoin d’explications ? Demandez donc à Dejan Lovren, transformé en tremplin par l’attaquant belge le 10 mars dernier. Cette saison, si Manchester United a réussi à tenir sur le dos de sa place de dauphin, c’est avant tout grâce à David de Gea, d’accord, mais aussi à Lukaku, malgré quelques absences dans les cols. Et avec le géant, c’est souvent en hauteur que ça s’est encore joué. Ce qui ne l’a pas empêché de perdre la tête, parfois.
Les yeux de Kevin De Bruyne (Manchester City) : Avec lui, il y a les poumons, le cœur, les cuisses et peut-être au-dessus de tout, le cerveau. Mais retenons les yeux, car si c’est ce qu’il utilise le mieux dans ce jeu, c’est aussi ce qu’il a arraché à tous ceux qui se sont attardés sur son cas cette saison. Simple : Kevin De Bruyne a été le meilleur joueur du pays, offrant seize passes décisives sur sa route et récoltant les louanges de partout. La plus belle ? Probablement celle glissée par Vincent Kompany il y a quelques jours : « Kevin est le maître de l’intelligence football. La façon dont il perçoit le jeu est au-delà de tout ce que les personnes extérieures peuvent imaginer. C’est ce qui rend ses performances difficilement catégorisables. » En voilà une démonstration.
Les oreilles de Mohamed Salah (Liverpool) : Parce qu’entre les épices qu’il distribue sans compter, l’Égyptien n’est pas sourd.
50% de l’oreille interne de Jamie Vardy (Leicester), 50% de celle de Charlie Daniels (Bournemouth) : Oui, cette rubrique n’empêche pas les innovations génétiques et il est difficilement possible de départager Jamie Vardy, auteur d’une saison plus qu’honnête au milieu d’un ensemble bancal (20 buts) et d’une volée somptueuse face à West Bromwich en mars, et Charlie Daniels, qui aura, lui aussi, lâché une belle douceur, face à Manchester City. Gloire aux équilibristes !
Le nez de Pascal Groß (Brighton) : Forcément une histoire de pif. Pascal Groß est sans aucun doute la belle affaire de l’année : arrivé l’été dernier à Brighton avec le statut de joueur le plus créatif de Bundesliga (une étiquette attrapée en étant impliqué dans 95% des occasions d’Ingolstadt), le milieu allemand de 26 ans aura été le reflet parfait d’un promu héroïque, qui aura notamment réussi à se sauver grâce à un succès d’honneur face à Manchester United (1-0) début mai. Le buteur du jour ? Groß, également auteur du premier but de l’histoire des Seagulls en Premier League (face à WBA, en septembre 2017) et de huit passes décisives cette saison. Tout ça sous un chèque de trois petits millions de livres. Pas mal.
La langue de Jay Rodríguez (WBA) : Du moins, celle qui aura le plus fait causer lors du printemps, et ce, même si la FA a depuis blanchi le joueur de West Bromwich. En sortant d’un match au Hawthorns mi-janvier, le latéral camerounais de Brighton Gaëtan Bong accuse Jay Rodríguez de propos racistes. Vrai ? Pas vrai ? La FA a décidé qu’il n’y avait pas assez de preuves pour le démontrer, et les deux clubs continuent de défendre leur joueur respectif : maintenant, Bong se fait siffler, Rodríguez se fait pourrir. Drôle d’histoire.
Les dents de Roberto Firmino (Liverpool) : Le secret de la saison scintillante de l’attaquant brésilien des Reds ? Un gros bout de talent, des poumons XXL mais aussi une dentition retapée. Chouette.
La voix de John Motson (BBC) : Hors cadre, c’est un vrai dinosaure qui a rangé son micro des pelouses en mai : John Motson, un demi-siècle de commentaires dans les cordes vocales, dont 29 finales de FA Cup et six finales de Coupe du monde. Rien que ça.
Les épaules de James Tarkowski (Burnley) : Difficile de passer à côté de l’explosion du natif de Manchester cette saison. Au-delà de son nom de poète, James Tarkowski aura saccagé l’écran avec Burnley tout au long de l’année, assurant parfaitement l’après-Michael Keane sur l’échiquier, au point de s’enfiler une première cape internationale. La Russie ? Malheureusement, il la verra de son canapé. Son pote Nick Pope lui fera un résumé.
Les mains gantées de David de Gea (Manchester United) : Sans aucun doute, la meilleure saison du gardien espagnol depuis son arrivée en Angleterre. Résultat ? Un trophée de meilleur joueur de son club et 18 clean sheets dans le sac. La routine.
Le cœur de Ryan Shawcross (Stoke) : Capitaine abandonné et qui tombe du navire au pire des moments. La courbe est facile : avec Stoke, logiquement relégué en Championship, Shawcross s’est dépucelé en Premier League, a tenu la barque et s’est fait percer lors du match qu’il ne fallait pas perdre face à Crystal Palace. Un putain de symbole.
Les tripes de Jamaal Lascelles (Newcastle) : Une saison de patron au cœur de la première ligne du Newcastle de Benítez. Maintenant, on sait pourquoi on parle de lui comme du nouveau John Terry. Pourtant, il l’assure : les gros peuvent venir le chercher, il ne partira pas.
Le foie de Wayne Rooney (Everton) : Ce devait être le fabuleux retour à la maison du fiston du coin. Qu’en retiendra-t-on ? Un but de maboule face à West Ham en novembre, quelques sourires, beaucoup de regrets dans un Everton en roue libre, mais aussi une belle cuite en septembre. Définitivement Wazza.
Le sexe de Dele Alli (Tottenham) : Mais aussi son doigt et ses quenottes.
Les chevilles de N’Golo Kanté (Chelsea) : Même dans la gadoue, il aura trouvé le moyen de trouver du plaisir. N’Gollum Kanté.
Les doigts de pied en éventail de Per Mertesacker (Arsenal) : Ou ceux d’un fidèle qui file en même temps qu’Arsène Wenger, Michael Carrick, Leon Britton… Et qui sait, peut-être même Peter Crouch et Gareth Barry. Et ça, c’est une gifle.
Par Maxime Brigand