- Brésil
Le Paulista, ça rigole pas !
A São Paulo, pas de plage, pas de Ronaldinho... Mais une quantité de grands clubs et des stars rapatriées, pour le plus relevé des championnats régionaux du Brésil.
Ronaldinho (le Gaucho) a préféré le Flamengo et les plages cariocas, mais l’autre Ronaldo (le gros), pourtant natif de Rio, a opté pour une pré-retraite dorée aux Corinthians, dans la capitale économique du Brésil. São Paulo, son agglomération de 20 millions d’habitants, sa jungle de buildings… et ses équipes de foot.
Le championnat Pauliste rassemble pas moins de vingt clubs pros. Pas tous des foudres de guerre, hein, mais un paquet de formations historiques. Et encore, le niveau est tellement relevé qu’un club centenaire comme le Guarani, champion du Brésil en 1978, doit se contenter de la série A2, deuxième division locale.
Les vraies grosses écuries, elles, sont bien là. Les favoris au titre sont toujours les mêmes : Corinthians, São Paulo FC, Palmeiras et Santos. Pourtant, il arrive souvent qu’un club moins réputé vienne jouer les trouble-fêtes. L’année dernière, Santo André, pourtant fraîchement relégué en D2 nationale, s’est hissé en finale et a perdu de justesse contre le grand Santos de Neymar et Paulo Henrique Ganso.
Elano se refait une santé
Cette saison, les Meninos da Vila devraient à nouveau faire le show, même si Ganso rechigne à prolonger son contrat, vu que les dirigeants n’ont pas trouvé mieux que de lui proposer une revalorisation salariale trois fois inférieure à celle de son pote. Du coup, les deux clubs milanais ont jeté leur dévolu sur le joyau de la couronne du club du roi Pelé. Il pourrait rejoindre la Lombardie dès le mois d’août. En attendant, après s’être fait prêter Robinho l’année dernière, l’équipe a reçu le renfort d’un autre “grand frère” pour épauler ses deux jeunes starlettes : Elano, dont une blessure contre la Côte d’Ivoire a gâché une Coupe du Monde qu’il avait pourtant débutée en tant que titulaire. Lui aussi ancien du club, il commence déjà à se refaire une santé : il est déjà meilleur buteur avec quatre buts en trois matchs…
Ronaldo, lui, a bien plus de mal. Pourtant auteur d’une belle fin de saison l’année dernière avec les Corinthians, il commence à sentir le poids des années. Il est mal en point tout comme son équipe, qui n’a réussi à remporter qu’une victoire en trois matchs contre des petites équipes. Heureusement, Roberto Carlos est toujours en forme et il continue d’assurer le show : son gol olimpico (corner direct) contre la Portuguesa a cartonné dans le monde entier sur youtube…
Rivaldo revient à 38 ans
Le São Paulo FC a perdu sa star, “le prophète” Hernanes parti prêcher la bonne parole à la Lazio, mais il peut compter sur un vivier de jeunes que tout le pays lui envie. Les meilleurs manquent d’ailleurs à l’appel en ce début de championnat : Casemiro, milieu récupérateur ultra-technique, Lucas, dribbleur virtuose, et Henrique, attaquant racé, défendent les couleurs de la Seleção des moins de 20 ans, qui joue en ce moment le tournoi continental qualificatif pour les JO. Pour les remplacer, rien de tel que de rappeler un vieux : Rivaldo, 38 ans, de retour de son exil doré en Ouzbékistan. Pour le coup, les dirigeants tricolores n’ont pas eu trop de mal à convaincre le président de Mogi Mirim, club pour lequel il s’était engagé à son retour au Brésil. En effet, le boss n’est autre que Rivaldo lui-même ! Dommage, voir un ancien Ballon d’Or président-joueur d’un club du ventre mou d’un championnat régional, ça aurait valu son pesant de noix de cajou !
En tout cas, ce transfert inattendu n’a pas dû faire plaisir aux supporters de Palmeiras, club avec lequel il a brillé au milieu des années 90 avant de partir pour le Deportivo La Corogne. Ils l’ont d’autant plus mauvaise qu’ils se sont pris à rêver du transfert de Ronaldinho, avant de se rendre compte qu’Assis, frère et agent du joueur, s’était bien foutu de leur gueule en faisant le faisant signer au Flamengo alors qu’il leur aurait donné son accord verbal. Luis Felipe Scolari, qui l’a coaché pour la victoire du Brésil lors de la Coupe du Monde 2002, peut aller se rhabiller. En même temps, pour Ronnie, entre la mégapole pauliste et les plages de Rio, y a pas photo…
Louis Génot, à Rio de Janeiro
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