Du coup, les supporters peuvent rager. Car même s'ils n'ont pas dépensé d'argent pour payer un billet de stade, ces mêmes fans ont inutilement consommé de l'électricité pour pouvoir contempler ce triste spectacle devant leur écran. Physiquement inférieurs à des adversaires bien plus séduisants, les hommes de la capitale ont (volontairement ?) laissé le ballon aux Allemands (38% de possession, moins de 400 passes contre plus de 600) et se sont contentés de filer la balle à Neymar tout en comptant sur le pouvoir d'accélération de Kylian Mbappé. Ou comment tomber dans sa propre caricature de formation coupée en deux, et donner à manger à tous ses détracteurs en affichant ostensiblement ses principaux défauts aux yeux de l'Europe entière.
Qu'importe le ballon, pourvu qu'il y ait la liesse
Reste qu'un jour sans, puisque c'est peut-être ce dont il s'agit, peut arriver. Et qu'au terme de ces 90 minutes désespérantes, le PSG a doublé Leipzig grâce à une meilleure différence de buts (les deux formations se trouvent à égalité de points, trois unités derrière Manchester United) pour s'emparer de la deuxième place du groupe. En d'autres termes, et bien qu'il n'ait pas présenté le visage d'un finaliste de C1, le champion de France s'est (re)placé sur le chemin des huitièmes de finale et a assuré le boulot comptable en s'étant procuré seulement deux corners et en envoyant autant de frappes cadrées (le péno de Neymar avant le quart d'heure de jeu, donc, et une tentative de Rafinha à la 93e minute).
Tel un boxeur blessé qui enverrait son ennemi au tapis en lui envoyant une droite quand il a le dos tourné, Paris s'en est sorti sans la manière. Il ne le méritait peut-être pas et n'a pas donné envie qu'on prenne sa défense, certes. Mais au moins, il a su se servir de son expérience continentale (la même qui lui faisait tant défaut dans les grands rendez-vous, lui envoyait-on à la tronche il n'y a pas si longtemps) pour résister un tant soit peu à la pression et dominer au score un rival plus petit que lui (économiquement, du moins). Capable de sortir vainqueur en dégageant si peu de qualités, et aussi d'offrir de l'espoir pour la suite : si elle peut s'imposer contre ce bon Leipzig quand elle est aussi médiocre, la bande de Thomas Tuchel peut également espérer de grandes choses face à des mastodontes lorsqu'elle aura retrouvé ses meilleures qualités. Si bien qu'actuellement, le meilleur terme pour qualifier le Paris Saint-Germain est probablement « présent » . Encore et toujours, tout simplement. Il faut parfois vraiment se contenter de peu.
Par Florian Cadu
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