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Le mercredi à Sheffield, c’est football

Par Eddy Serres
Le mercredi à Sheffield, c’est football

Il y a tout juste 149 ans naissait le Sheffield Wednesday Football Club. Une formation évoluant aujourd’hui en seconde division, mais qui jouit encore d’un profond respect outre-Manche, grâce à ses quatre championnats remportés et son histoire riche. Une histoire liée depuis très longtemps à son meilleur ennemi, Sheffield United.

Un mercredi comme un autre, dans l’Angleterre du début du XIXe siècle. À Sheffield, ville où l’on fabrique de l’acier comme nulle part ailleurs, se retrouvent les joueurs du Wednesday Cricket Club pour taper de la batte. Un sport plus que populaire à l’époque, mais un sport qu’il est impossible de pratiquer une fois l’hiver arrivé. Alors, afin que l’équipe ne se perde pas de vue et garde une forme physique convenable, la direction du club décide d’instaurer des sessions de football en lieu et place de celles réservées au cricket. Le 4 septembre 1867 a donc lieu le tout premier entraînement où la balle en liège dur est remplacée par un ballon en cuir. Le football étant destiné à devenir le sport roi, il effacera peu à peu son homologue. Dès lors, l’équipe ne s’exerce plus simplement les mercredis en attendant les rencontres du week-end, mais tous les jours de la semaine. Seulement, l’affection des Anglais pour leur passé fera perdurer le nom au fil des siècles.

La naissance d’une rivalité

Deux décennies après sa fondation, le SWFC réalise ses premiers pas dans l’univers du professionnalisme en 1889. Au même moment, de l’autre côté de la ville, une nouvelle association voit le jour. Il s’agit de Sheffield United, une énième écurie créée sur les vestiges d’une association de cricket. Plus qu’une même ville, les deux clubs possèdent également le même président, Sir Charles Clegg, qui présidera ensuite la Football Association, en 1890. United s’installe à Bramall Lane (enceinte qu’il occupe toujours aujourd’hui) et accapare le surnom de Blades (les Lames), en référence au statut du bourg, principal producteur de coutellerie du Royaume. Deux décisions déjà jugées irrespectueuses par les supporters de Wednesday. De facto, Bramall Lane fut le stade des premières rencontres de leur club et le surnom de Blades leur était jadis réservé.

Un double affront pour les Wednesdays, qui voient d’un très mauvais œil ce concurrent qui joue de son patrimoine. D’autant que celui-ci ne va pas tarder à devenir l’un des cadors de la première division. Pis encore, le premier championnat remporté par Sheffield est à mettre au compte de United en 1898 (Wednesday ne le remportera pas avant 1903). Commence alors une rivalité très britannique, entre moqueries, violence et palmarès. « Pas de fans des porcs en ville / Pas de Hillsborough (stade de Wednesday) pour désoler mes yeux / Jack Charlton(frère de et entraîneur de Wednesday) est mort / Les fans des porcs se sont enfuis / Et l’année est 1889 » devient le chant préféré des supporters du SUFC, qui sont quant à eux régulièrement insultés « d’esclaves en blanc, rouge et noir. »

« N’ayez pas peur d’être expulsé »

Dans l’histoire de Wednesday, inexorablement liée au Steel Derby City, l’une des pages les plus marquantes a lieu lors du Boxing Day de 1979. Pour ce 100e derby, 49 309 fanatiques se massent dans les travées d’Hillsborough. Un record pour de la troisième division. Il faut dire que tout Sheffield attendait un nouveau match depuis 1971. Prévoyante, la Football Association décide d’avancer la partie à 11h du matin, pour limiter les bastons et comas avant le coup d’envoi. À 9h30, plusieurs milliers de supporters attendent devant les portes du stade. La tension est évidente et les 500 policiers mobilisés abattent déjà un travail monstrueux pour canaliser la foule. « C’était la période de Noël, l’atmosphère était électrique, racontait Terry Curran, légende de Wednesday, au Daily Mail en 2011. Sur le chemin vers le stade, on ressentait quelque chose de singulier dans l’air. »

Leader de Third Division, United rêve d’ores et déjà d’une montée, tandis que ses rivaux occupent la première partie de tableau sans grand espoir de promotion. Juste avant de sortir des vestiaires, Jack Charlton motive une dernière fois ses troupes : « N’ayez pas peur de prendre un carton jaune ou d’être expulsé. Je dirai à la presse ce qu’elle veut entendre : vous aurez une amende à payer. Rassurez-vous, il n’en sera rien. » 90 minutes durant, c’est un véritable combat que subit le pré. Une joute pourtant à sens unique où Wednesday en passera 4 à United. Une authentique humiliation. Curran, homme du match, n’a pas oublié son but (le 2-0) : « Lorsque je marque, je me précipite pour glisser sur les genoux devant les supporters de United. Je célébrais, les bras en l’air, pendant qu’ils me jetaient de la petite monnaie à la gueule. »

Si la renommée de ce 100e derby reste intacte, au point d’être connu comme « The Boxing Day Massacre » , c’est en partie pour les répercussions de cette victoire. Remonté à la 4e place à la suite de ce succès, le SWFC enchaîne ensuite seize rencontres sans perdre, quand le SUFC ne gagne que 4 de ses 22 derniers matchs de la saison. Wednesday accroche in extremis la montée, United une fade 12e place. Depuis, cette date du 26 décembre 1979 fait rêver les uns et hante les autres. Quel jour de la semaine était-ce ? Un mercredi, évidemment.

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

Par Eddy Serres

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