S’abonner au mag
  • Océanie
  • O-League
  • Finale

Le match que vous n’avez pas regardé : AS Magenta-Hienghène Sport

Par Julien Duez
Le match que vous n’avez pas regardé : AS Magenta-Hienghène Sport

La fin d’un règne sans partage, un duel aux accents bleu-blanc-rouge, un nouveau venu plein d’avenir, un but d’anthologie, une revanche ratée et une autre réussie. Tout ça, c’est la finale de la Ligue des champions océanienne entre l’AS Magenta et Hienghène Sport et c’est le match que vous n’avez pas regardé.

AS Magenta 0-1 Hienghène Sport

But : Roïné (65e) pour Hyehen

2019, annus mirabilis pour la Ligue des champions. Et pas qu’en Europe, là où le spectateur a pu se régaler en voyant un peu de changement dans le dernier carré de la vieille croulante aux grandes oreilles. À l’autre bout de la planète, en Océanie, la C1 locale souffrait aussi d’un manque de challenge depuis le lancement de son nouveau format en 2006, année où l’Australie a décidé de faire ses valises pour la confédération asiatique en raison… du manque de concurrence. Depuis, l’Océanie subit le règne sans partage des clubs néo-zélandais. Parfois, on remarque une petite lueur d’espoir venue des îles Fidji, Salomon ou du Vanuatu, voire de Tahiti, mais le rouleau compresseur kiwi se charge alors d’écrabouiller cette concurrence gênante. Aucun titre ne leur a en effet échappé, si ce n’est celui de 2010, remporté à la surprise générale par le PRK Hekari United, représentant de la Papouasie Nouvelle-Guinée. Il aura donc fallu attendre 2019 pour assister à la première finale de l’histoire de l’O-League 100% non néo-zélandaise. Et l’assurance de voir le trophée repartir sur le Caillou le plus célèbre de France : la Nouvelle-Calédonie.

Un duel capitale-province

D’un côté, l’AS Magenta, le club de Nouméa, la capitale. Avec leurs onze championnats et leurs seize coupes régionales, les Jaunes comptent parmi les poids lourds du football insulaire. En 2005, ils ont même participé à la dernière finale de ce qui s’appelait encore la Coupe des champions d’Océanie, mais une défaite 2-0 face au Sydney FC est venu briser leur rêve de sacre continental. De l’autre, Hienghène Sport, fondé en 1997, mais qui s’est rapidement fait une place parmi les cadors de la Super Ligue. Un championnat, deux coupes et déjà une finale d’O-League pour sa deuxième participation seulement. Autant dire que le club de la province Nord – majoritairement kanake – n’est pas là pour faire de la figuration. Surtout à 24 heures des élections provinciales, qui assureront finalement une majorité loyaliste au Congrès calédonien.

Comme un clin d’œil au destin, le final four de l’édition 2019 de la Ligue des champions se tenait au stade Numa-Daly de Nouméa. Là où Magenta et Hienghène se sont respectivement défaits du Team Wellington, tenant du titre, mais surtout, du tout-puissant Auckland City, neuf trophées au compteur. À 17 heures, heure locale, les gradins sont généreusement garnis de 7000 personnes. Dans la tribune Plage, où le billet coûte 500 francs Pacifique (soit un peu plus de quatre euros), 372 supporters ont pris place après avoir enquillé cinq heures de trajet en autocar le long de la Route Territoriale 1 pour rallier Nouméa. Bien aidés par de nombreux sympathisants de la province Nord, ces derniers sont tendus, car ils ont une revanche à prendre : en octobre dernier, l’AS Magenta les a battus en finale de Coupe de Calédonie (1-0). Sauf que là, la carotte n’est pas un septième tour de Coupe de France (que Magenta avait d’ailleurs perdu contre Bobigny), mais le barrage du Mondial des clubs en 2021, lorsque la compétition aura fait peau neuve.

Roïné King

Il est huit heures du matin dans l’Hexagone lorsque l’arbitre néo-zélandais siffle le coup d’envoi. Les yeux piquent encore chez celles et ceux qui auront choisi de sacrifier la grasse matinée du samedi pour regarder cette finale historique diffusée gratuitement sur Internet. Et malheureusement, si l’engagement est au rendez-vous, les buts ne pleuvent pas. Au moins, le niveau de jeu est homogène, bien que Magenta se procure les meilleures occasions, sans pour autant parvenir à tromper Rocky Nyikéïne, son blase de guerrier et ses parades de haute voltige. Le score nul et vierge à la pause ne récompense pas la formidable ambiance assurée par le public des deux camps qui, par leurs clameurs incessantes, rappelle bien que l’on joue une finale de Ligue des champions.

Du côté de Hienghène, on compte beaucoup sur Bertrand Kaï. Avec ses dreadlocks et son bouc, l’attaquant aux faux airs de Mickaël Tacalfred est en effet le meilleur buteur du club dans la compétition. Mais malgré tous ses efforts, il ne parvient pas à déverrouiller le score. Il faut attendre l’heure de jeu et l’entrée d’Amy Antoine Roïné pour enfin frissonner. Arrivé au dernier mercato en provenance de Tiga, l’attaquant flaire le bon coup lors d’un contre initié par l’inusable Rocky Nyikéïne. Voyant le gardien adverse beaucoup trop avancé dans sa surface, il n’hésite pas et envoie un lob depuis le rond central qui termine au fond des filets. Une chiche monumentale de soixante mètres à laquelle l’AS Magenta n’arrivera pas à répondre, la faute à ce foutu manque de réalisme.

Vidéo

Hyehens’impose au bout du suspense et décroche le Graal pour sa deuxième participation seulement à une Ligue des champions océanienne. Rendez-vous est donc pris en 2021 pour affronter l’équipe qui accueillera le prochain Mondial des clubs. Mais en attendant, il faudra continuer de batailler en Super Ligue pour remporter un deuxième sacre national. Et Magenta sera de nouveau présent pour tenter de prendre sa revanche. Une de plus.


AS Magenta (4-3-3) : Ixoée – Wajoka, Wadriako, Gope-Iwate, Tiaou – Maitran, Hmaen, Sele – Némia, Simane, Poameno (Wahnawé, 80e). Entraîneur : Alain Moizan.

Hienghène Sport (4-2-3-1) : Nyikéïne – Yentao (Hyanem, 75e), Dinet, A. Kaï (Roïné, 60e), Gony – Dahité, M. Kayara (Bamy, 84e) – Ausu, R. Kayara, Sansot – B. Kaï. Entraîneur : Félix Tagawa.

Dans cet article :
La Nouvelle-Calédonie glane les Jeux du Pacifique
Dans cet article :

Par Julien Duez

À lire aussi
Articles en tendances
02
Revivez : France-Allemagne (0-2)
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne
Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)
32
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
  • International
  • Amical
  • France-Chili
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
Logo de l'équipe France
EDF, le coup de la panne
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne (0-2)
EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne
Logo de l'équipe Géorgie
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport   - Photo by Icon Sport
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport - Photo by Icon Sport
  • International
  • Géorgie
Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Actus NCL