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Le jour où Sochaux écrasait Dortmund

Par Raphael Gaftarnik et Martin Grimberghs
Le jour où Sochaux écrasait Dortmund

Si Marseille accueille le Borussia Dortmund non pas pour se qualifier, ni espérer être reversé en C3, mais juste pour ne pas finir fanny, ils pourront se raccrocher à un souvenir heureux du football français. Le jour où Sochaux a tapé le grand BvB 4 buts à 0 en 32e de finale de Coupe UEFA. Épopée.

« Des problèmes, je pense que c’est plutôt Sochaux qui risque d’en avoir. À l’aller, ils menaient 2-0. Et ils se sont laissés rejoindre, non ? » En ce samedi de novembre 2003, Matthias Sammer est plutôt confiant. Tout du moins le feint-il. Car trois semaines plus tôt, son Borussia a frôlé la correctionnelle au Westfalenstadion. Menée 0-2, l’équipe du Ballon d’or 1996 revient des enfers et arrache le nul face à un inconnu de la scène européenne, Sochaux, lors du 2e tour de la Coupe de l’UEFA. Bien qu’en déplacement à Bonal, Sammer ne s’imagine pas que la jeune garde doubiste puisse à nouveau faire trembler son Borussia, celui qui, il y encore 6 ans, gagnait le titre suprême en Ligue des champions. Un péché d’orgueil.

Destins croisés

Car en cette année 2003, le BvB n’a aucune raison de se trouver si beau. Déjà largué, à 10 points de Stuttgart, en Bundesliga, Dortmund éprouve en outre les pires difficultés à maintenir les caisses à niveau. En 2000, forts de leurs succès et confiants sur leur capacité à perdurer, les dirigeants westphaliens font le pari de la Bourse. Premier club d’outre-Rhin à tenter l’aventure, Dortmund se heurte rapidement à l’impitoyable loi du marché: perdre sur le terrain équivaut désormais à une chute du cours (3/4 en 2 ans). Pour renflouer ce navire à la dérive, un bon parcours en UEFA est donc indispensable. Et qu’importe le match aller : en manque d’euros, le Borussia s’apprête à renverser d’impétueux Sochaliens. Ce qu’il ignore encore, c’est que cette génération dorée ne se satisfait de rien. Pas même d’une cinquième place accrochée de haute lutte l’année précédente, à un petit point seulement de la C1.

2003-2004 est donc la saison de la confirmation, celle que Sochaux attaque avec pour objectif de faire un truc sur la scène européenne. Guy Lacombe, entraîneur de l’époque confirme : « Je ne cessais de leur répéter qu’il ne fallait pas attendre d’être dans un grand club pour gagner quelque chose. Le milieu sochalien leur convenait parfaitement, il fallait en profiter. » D’autant que Sochaux est en pleine bourre. Après un début de saison hésitant, la marée jaune enchaîne cinq matchs sans défaite en Ligue 1 avant ce rendez-vous continental. Alors de déclic, il n’est pas réellement question en ce jeudi pluvieux de novembre 2003. Sochaux suit juste un parcours où s’entremêlent succès et confiance. Pour le coach moustachu de l’époque, le groupe est solide: « Je suis tombé sur une génération qui avait envie de progresser. J’étais dans le même esprit. Je leur ai proposé beaucoup de choses et ils se sont approprié tout ça avec gourmandise. » Gloutonne et talentueuse, cette génération attend son exploit. Une rencontre qui, 10 ans après, reste gravée dans les mémoires ouvrières de la ville et bien au-delà.

Et Sochaux fit tomber Dortmund

« Je suis toujours plein d’optimisme. Sinon, ça fait longtemps que j’aurais craqué. » 4 minutes. C’est tout ce qu’il aura fallu à Matthias Sammer pour perdre de son assurance toute germanique. De son banc, le rouquin assiste à l’amour équivoque de Gambino pour le short de Santos. Amant éconduit par l’arbitre de la rencontre, Gambino quitte la pelouse pendant que PAF transforme le penalty si généreusement offert. 1-0, Sochaux tient sa qualif’, mais doit encore résister pendant plus de 85 minutes aux assauts de Kehl, Rosický et Koller. Ce soir-là pourtant, la marée jaune ne vient pas de la Rhur, mais du Doubs. Impuissants jusqu’à la mi-temps, les Allemands se ruent à l’attaque dans le second acte. Mais à 10 et privé de certains de ses titulaires habituels, Dortmund vient se briser sur l’arrière-garde Paisley-Flachez-Monsoreau-Diawara infranchissable. Du coup, Sochaux dégaine son arme fatale : le contre. Illustration parfaite à la 56e minute : Jeremy Mathieu manque la balle de break en trouvant le poteau de Weidenfeller. Partie remise. 10 minutes plus tard, Oruma, encerclé par 3 joueurs du Borussia, trouve un Santos esseulé à l’entrée de la surface.

Comme au match aller, Sochaux mène 2-0 quand le chrono n’affiche plus que 20 minutes à jouer. Pour s’éviter de rejouer Un jour sans fin, Wilson Oruma prend (encore une fois) les choses en main. Après avoir lancé Frau en profondeur, le pitbull nigérian récupère le cuir aux 30 mètres suite à la nouvelle sortie du portier. Frappe limpide de Wilson qui catapulte la balle au fond des filets et assure à Guy Lacombe un 3e tour dans la compétition. Un exploit parachevé par Matthieu à la 89e. Bonal, peu habitué à un tel spectacle face à un cador réputé de la scène continentale, explose. Pourtant, la mesure est de rigueur dans le rang des héros. « On a peut-être battu une équipe de Dortmund amoindrie par les blessures, mais c’est sans doute au match aller qu’on a fait la différence. Ce soir, on a peut-être marqué quatre buts, mais on a aussi été très bons défensivement. Maintenant, il va falloir rester simples et ne pas laisser place à la décontraction. Je ne sais pas si Sochaux a grandi ce soir, c’est maintenant qu’on va le savoir » , résume Benoit Pedretti après le coup de sifflet final. Comme si Sochaux, sûr de sa force, mais conscient de la fragilité de cet état de grâce, ne voulait pas participer à un désenchantement inéluctable en affichant ses prétentions. Lucide et prophétique, Matthias Sammer explique : « C’était un mauvais film pour nous et l’homme qui a mis en scène un scénario réussi s’appelle Guy Lacombe. Maintenant, avec tous les coups durs que nous connaissons cette saison, je crois quand même que Dortmund, comme toujours, se relèvera. » Le seul moment du match où Sammer a eu raison.

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