Alors quand les Parisiens prennent la route de Lorient pour le compte de cette 20e journée, ils sont contents de retrouver leur ancien copain. Loko, lui, n'est pas du genre rancunier. « Je suis vraiment content de les revoir. Je vais tous leur serrer la main avant la rencontre. Cela va sans doute me faire tout drôle car je suis resté supporter de Paris » , commente dans L'Équipe le jour du match celui qui a disputé 115 matchs et 36 buts avec la liquette parisienne sur les épaules. Pour ce PSG qui alignait Okocha, Simone, Lama, Wörns, Rabésandratana ou encore Algerino, défier Lorient, plus mauvaise équipe de D1 à domicile au coup d'envoi (une victoire seulement) n'avait rien d'insurmontable. Mais durant cette saison 1998-1999, c'est tout le club parisien qui est en crise aiguë. Paisley encore : « C'était une nouvelle ère qui commençait. On manquait d'hommes forts et de temps. La mayonnaise n'a jamais pris, en fait. On a très vite été dans le dur et ça sifflait au Parc des Princes. Je débutais et ça vous conditionne très vite pour la suite de votre carrière. »
Loko, d'Athènes à Lorient
Au Moustoir, les Parisiens ne vont finalement jamais exister. Dès le coup d'envoi, Jorge affiche ses ambitions. Il est venu pour bétonner avec Carotti, Llacer, Yanovski et Ducrocq devant son back four. Au bout de 22 minutes, le PSG est d'ailleurs réduit à dix, puisque Igor Yanovski le roux prend deux biscottes et rentre aux vestiaires. À trois minutes de la pause, Soumah est accroché dans la surface par Carotti. Loko plante une première banderille. On se demande alors comment les Parisiens vont s'en sortir, eux qui n'ont plus trouvé le chemin des filets en championnat depuis plus de sept heures. Logiquement, Patrice Loko dépose un doublé à un quart d'heure de la fin sur un caviar de Stéphane Pédron. Dans le Morbihan, Loko en est alors à 5 buts en 6 matchs. Le PSG est scalpé par un ancien. Une sale rengaine. « On a longtemps entendu parler des anciens qui marquaient contre le PSG. Que Patrice ou Nicolas Ouédec le fassent alors qu'ils étaient attaquants, ce n'est pas très grave, ironise Paisley. Mais que Nicolas Laspalles, latéral, s'y mette par la suite, on se disait vraiment que cette saison était galère. »
Pour Patrice Loko, la saison se terminera finalement avec 9 buts en 20 matchs au compteur. Il ne reviendra jamais au PSG alors qu'il aurait dû y exploser après son titre de champion de France avec Nantes en 1995. Mais on le sait, mal dans sa peau depuis un drame personnel survenu en 1992, l'attaquant international va exploser en plein vol un soir de juillet 1995. Une sale histoire d'exhibition qui se terminera finalement en garde à vue, puis devant les tribunaux. Mais l'homme est un habitué des résurrections. En 1996-1997, il plante 16 buts en championnat et s'offre une finale de C2 avec le PSG. En quart de finale retour, il est l'auteur d'un triplé formidable en Grèce sur la pelouse de l'AEK Athènes (victoire 3-0). À ce moment-là, Loko est indiscutable au PSG. Ça sera la seule fois de sa carrière. Une carrière très respectable à laquelle il mettra fin en 2004 à Ajaccio. Il va ensuite passer ses diplômes d'entraîneur (BE1, DEF) sans jamais les utiliser, pour finalement s'orienter dans la voie de l'événementiel à Vannes. Pas très loin de Lorient, au final. Le hasard, sans doute.
Par Mathieu Faure
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