Les beaux yeux de la Mama
Pour tout dire, cette rencontre de mars 2013 ressemble plus à un cadeau pour sa maman dominicaine qu’à une réelle envie de jouer pour ce pays, dans lequel Mariano n’avait plus mis les pieds depuis ses huit mois. C’est donc logiquement accompagné de sa madre, Mariano Mejía, que l’attaquant qui évolue alors avec l’équipe C du Real Madrid traverse l'Atlantique pour affronter Haïti. Une maman qui ne cache pas son bonheur à Marca : « J’ai demandé de l’accompagner pour ce voyage pour qu’il se sente plus à l’aise. Les gens étaient heureux de le voir et se sont comportés de manière géniale avec lui. »
Il faut dire que les 3000 supporters présents au Estadio Panamericano de San Cristóbal, pas vraiment habitués à encourager des salariés du Real Madrid, ne pouvaient que s’enthousiasmer devant le match de l’attaquant de 19 ans, auteur d'une passe décisive à Jonathan Faña, et d'un magnifique coup franc direct pour offrir la victoire aux siens (3-1). Heureux de ce succès, Mariano lâche alors un message d’espoir à sa sélection d’un soir au micro de la SIN : « C'est une victoire très importante pour la sélection et pour les supporters qui nous ont encouragés durant toute la rencontre. Je suis très fier d’avoir porté ce maillot et de représenter ce pays. »
Marche arrière toute !
Dans un pays qui ne vit qu’à travers le baseball, l’arrivée de Mariano en sélection est surtout l’occasion pour les Dominicains de s’intéresser un peu plus au foot alors que l'équipe nationale patauge à la 163e place du classement FIFA. À l’initiative de cette arrivée, Franklin Grullón, directeur de banque, et Joaquín Vázquez, rabatteur des joueurs d’origine dominicaine en Europe, comme il l’explique à Marca : « La Fédération dominicaine m’a confié le travail de recruter des joueurs en Europe d’origine dominicaine afin de renforcer la sélection. » Un projet qui semble avoir fonctionné pour Carlos Julio Martínez (Marbella) ou encore Tano Bonnín (Osasuna), mais pas pour Mariano Diaz qui, au fur et à mesure qu’il grimpe les échelons au Real Madrid, déclare son amour pour la sélection espagnole : « La République dominicaine a tenté de me rappeler, mais mon désir et mon but sont de jouer avec l’Espagne, le pays où je suis né. Depuis tout petit, je rêve de porter le maillot de la Roja. » Mais que la République Dominicaine ne crie pas défaite trop vite, en cas de non-sélection en Espagne dans les prochaines années, Mariano pourra toujours claquer un nouveau crochet et porter à nouveau le maillot Quisqueyanos. Et maman sera contente.
Par Steven Oliveira
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