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Le jour où Benfica a collé une manita au Dynamo Kiev

par Steven Oliveira
Le jour où Benfica a collé une manita au Dynamo Kiev

Avec un point en deux rencontres de Ligue des champions, Benfica est déjà dans l’obligation d’aller battre le Dynamo Kiev chez lui. La dernière fois que les Lisboètes ont affronté le club ukrainien, c’était en 1992 et ils leur avaient collé une jolie manita. Retour en arrière.

Septembre 1991. Tout juste auréolé de son 29e titre de première division portugaise, le Benfica Lisbonne s’apprête à disputer ce qui sera la dernière Coupe des clubs champions européens, qui deviendra l’année suivante la Ligue des champions. Afin d’assurer une transition avec la nouvelle formule, pour la première fois de l’histoire de la C1, une phase de poules sont instaurées. Mais, pour y parvenir, il faut d’abord passer par deux tours qualificatifs. Si Benfica passe sans souci l’obstacle du club maltais de Hamrun Spartans Football Club, en leur collant un cinglant 10-0 sur l’ensemble des deux rencontres, le deuxième tour face à Arsenal s’avère beaucoup plus délicat, avec une qualification in extremis qui permet à Benfica de composter son billet pour la phase de groupes.

Tirage au sort, Salenko et victoire à deux points

En poule, Benfica se retrouve avec Barcelone, le Dynamo Kiev et le Sparta Prague. Les données sont simples : quatre équipes, tout le monde s’affronte deux fois, et le vainqueur de la poule dispute la finale de la C1 face au vainqueur de l’autre poule. Pour Benfica, cela commence plutôt mal, avec une défaite 1-0 sur la pelouse du Dynamo Kiev. Unique buteur de la rencontre, Oleg Salenko ne sait pas encore qu’il finira co-meilleur buteur de la Coupe du monde 1994 avec six buts, dont cinq inscrits contre le Cameroun. Après ce premier échec, le club alors entraîné par Sven-Göran Eriksson enchaîne les matchs nuls. 0-0 contre le Barça, puis 1-1 contre le Sparta à l’Estádio da Luz avant un nouveau nul 1-1 à Prague.

Victoire à deux points oblige, Benfica n’est pas encore éliminé de la course à la finale au moment de recevoir le Dynamo Kiev lors de la cinquième journée. Le classement est alors le suivant : Barcelone 7, Prague 4, Benfica 3, Dynamo Kiev 2. Autant dire qu’il faut un miracle pour que les Lisboètes aient encore une chance de se qualifier. Il faudrait, pour entretenir l’espoir, que Benfica explose le Dynamo Kiev en soignant son goal average, tout en espérant que le Sparta batte le Barça de Johan Cruyff. Dis comme ça, cela paraît improbable. Et pourtant.

Chute de l’URSS et début d’espoir

1er avril 1992. Benfica voit débarquer à Lisbonne une équipe ukrainienne très différente de celle qui avait remporté la manche aller. En effet, entre les deux rencontres, l’Ukraine devient indépendante suite à la dissolution de l’URSS le 8 décembre 1991. Depuis mars, le Dynamo Kiev est donc désormais pensionnaire du premier championnat ukrainien avec une concurrence bien moins grande. Exit CSKA, Spartak et Locomotiv Moscou, bonjour Volyn Lutsk et Veres Rivne. Ajouté à cela le départ du milieu russe Andrei Aleksanenkov (laissant Salenko seul Russe sur la feuille de match), la blessure du défenseur Oleg Luzhny et la suspension du numéro 10 Iouri Moroz, et vous avez un Dynamo Kiev qui ne fait plus vraiment peur. Et qui, de plus, est déjà éliminé.

Alors que le match du Benfica débute à 22h en France, les joueurs passent les dernières minutes à l’hôtel pour scruter le match entre le Sparta Prague et le FC Barcelone qui se déroule à 18 heures. Et là, surprise, le Sparta Prague s’impose 1-0 face à Pep Guardiola et ses potes, grâce à un but de Horst Siegl. Au moment d’entrer sur la pelouse de l’Estádio da Luz, les onze joueurs, ainsi que les 70 000 spectateurs présents savent que le miracle est en marche et qu’ils peuvent encore espérer se qualifier pour la finale, à condition de battre le Dynamo Kiev en empilant les buts.

Manita, Stoichkov et Béla Guttmann

C’est donc avec l’envie d’en découdre que les hommes de Sven-Göran Eriksson attaquent la rencontre en faisant le siège devant les cages du gardien lituanien Valdemaras Martinkėnas. Et c’est Brito qui libère les Benfiquistas avant la demi-heure de jeu en reprenant une frappe contrée de Paneira. Si les coéquipiers des jeunes Rui Costa et Paulo Sousa, cantonnés au banc, continuent d’enchaîner les frappes, ils doivent attendre l’heure de jeu pour voir Brito inscrire son deuxième but du match d’une frappe croisée. Libéré, Benfica va continuer d’empiler les buts. Isaías d’abord se balade dans la surface ukrainienne avant que l’ex-joueur du Dynamo Sergei Yuran n’inscrive un doublé en fin de match. Un Sergei qui n’a visiblement pas de scrupule à enterrer son ancien club en célébrant son doublé comme un dératé. Score final : 5-0. Une manita qui donne le droit aux supporters de croire à une véritable « finale » , deux semaines plus tard, au Camp Nou.

Avec une victoire face au Barça, conjuguée à un nul ou une défaite du Sparta Prague face au Dynamo Kiev, Benfica se qualifierait pour la finale de la C1. Malheureusement pour lui, le match ne se passe pas comme espéré. Les hommes de Johan Cruyff plient l’affaire en vingt-cinq minutes par Stoichkov et Bakero. La réduction du score de Brito ne changera rien. Benfica s’incline 2-1, et ne verra pas Wembley. Au contraire du Barça qui ira remporter à Londres sa première C1 face à la Sampdoria. Vingt-quatre ans plus tard, les supporters benfiquistas espèrent bien voir leur équipe revenir de Kiev avec une nouvelle manita. Avant de rêver, pourquoi pas, de rompre la malédiction Guttmann, cet ancien entraîneur, vainqueur de la C1 avec le club lisboète en 1961 et 1962, qui avait balancé lors de son départ : « Je m’en vais en vous maudissant. Vous ne gagnerez pas la Ligue des champions lors des cent prochaines années. » Benfica a depuis perdu cinq finales de C1 et trois de C3.

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