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  • Ligue 1
  • 13 août 1995

Le jour où Basile Boli a signé à Monaco

Par Mathieu Faure
Le jour où Basile Boli a signé à Monaco

Il y a 20 ans jour pour jour, Basile Boli quittait l'Écosse et les Rangers pour s'engager avec l'AS Monaco. Sur le Rocher, il retrouvait ses potes de l'OM, le championnat de France et l'envie de revenir en équipe de France. Il n'y restera que 13 matchs. Le temps d'en gagner trois, de se prendre un K.O. en 16/9 et de repartir par la petite porte. Au Japon.

Difficile d’oublier Basile Boli sous le maillot de l’OM. Ses larmes de Bari, son coup de casque de Munich, celui contre le PSG au Vélodrome le match suivant. Bref, Basilou était un guerrier. Un roc que rien ne semblait altérer… Jusqu’à l’affaire VA-OM. Là, blessé et perdu, Basile Boli a pris le chemin des Rangers. En Écosse. Une saison plus tard, il revient en France alors qu’il était encore sous contrat pour trois saisons avec les Gers. Bordeaux, Marseille tentent leur chance. Monaco aussi. Banco. Il débarque sur le Rocher en tant que joker au cœur du mois d’août. Sur les ondes de France Info, il ne cache pas son enthousiasme de retrouver son championnat préféré : « Je suis heureux d’arriver dans un grand club européen. C’est un beau challenge personnel. Qui plus est, je suis content de retrouver mes anciens coéquipiers de Marseille, Barthez, Di Méco et Anderson. »

Crâne rasé et moustache Eddy Murphy

Acheté 20 millions de francs par le champion d’Écosse, Glasgow voulait quand même rentrer dans ses frais. Depuis le transfert de Mark Hateley du Rocher aux Gers, les deux clubs s’entendent plutôt bien. Ce fut chose faite. Tout le monde y trouve son compte, à commencer par l’entraîneur monégasque Jean Tigana qui, à l’époque, se réjouissait de cette arrivée. « Depuis le début du championnat, on a pris trop de buts. Il fallait faire quelque chose. Basile est aussi un leader intéressant et dans le groupe, cela en fera un de plus. Tant mieux. » Sur le Rocher, Tigana a pourtant du monde en charnière : Franck Dumas, Lilian Thuram, Emmanuel Petit. Mais la puissance de Basile Boli et son aura sont un vrai plus pour le club asémiste.

Ses premiers jours du côté de La Turbie sont parfaits. Crâne rasé, moustache Eddy Murphy, Boli est content de retrouver « les Marseillais » à la Turbie. A priori, il est loin d’être cramé. On l’oublie, mais Boli n’a que 28 ans. Officiellement. Pourtant, le stoppeur est à la rue physiquement. En Écosse, il n’a joué que trois petits matchs amicaux depuis trois mois. Mais l’homme est motivé. « Pour l’équipe de France, je n’ai pas dit mon dernier mot et je suis venu à l’ASM pour gagner le championnat » , lâche-t-il dans les colonnes de L’Équipe le lendemain de son premier entraînement. Le début de la fin. Ses premiers pas monégasques dans le championnat de France sont compliqués. Son style ne plaît pas aux arbitres. Trop engagé. Il prend des avertissements à chaque match et/ou se blesse rapidement. Et puis arrive la Coupe UEFA…

12 septembre 1995, le trou d’air

80e minute du match de ce 32e finale de Coupe UEFA face à Leeds. Les Anglais mènent 2-0 au Louis-II quand Anthony Yeboah plante le troisième but du match, son troisième personnel également. Il est anecdotique, car les regards sont ailleurs. Sur Marc Delaroche et Basile Boli. En voulant défendre sur le Ghanéen, les deux Monégasques se sont télescopés. Tempe contre tempe. Boli est évanoui, puis il convulse. Les images sont impressionnantes. À côté, Delaroche ne répond pas non plus aux sollicitations des secouristes. On lui passe une minerve autour du cou. Les deux hommes reprennent conscience avant d’être évacués de la pelouse. Officiellement, Boli a été victime d’une crise tonique. Il en a avalé sa langue…

Sur le terrain, Monaco en a pris 3. Delaroche, qui avait remplacé Piveteau à la pause, a même laissé sa place dans les buts à… Claude Puel pour la fin du match. Le score est presque anecdotique. Boli est K.O. Il va mettre un temps fou à s’en remettre. Pour ne pas dire jamais. On le dit déçu par l’ASM. La greffe ne prend pas. Les mois passent et Boli joue peu. Blessé. Suspendu. Ça en devient presque gênant. Et puis la délivrance arrive avant les fêtes de Noël. Le club de la Principauté officialise la chose par un communiqué de trois lignes. Lapidaire. Basile Boli signe au Japon. Pour 15 millions de francs. Venu apporter du muscle et de l’enthousiasme, Boli n’aura apporté ni l’un ni l’autre. Pis, au sein du groupe de Jean Tigana, la volonté de faire bouger les choses de Boli a été très vite mal perçue. Trop direct. Trop maladroit. Au final, le héros de Munich n’aura joué que 13 matchs avec Monaco. Il en aura gagné seulement trois, écopé de cinq avertissements et d’un carton rouge. Il a manqué 8 matchs (2 pour suspension, 6 pour blessures). Et quand il n’est pas là, Monaco gagne.

Une saison au Japon et le clap de fin

La finale de la Coupe des champions 1993 n’est pas si loin, mais Boli semble déjà dépassé par le football moderne. À peine arrivé au Japon, il se confie sur son échec monégasque dans les colonnes de France Football. « Je m’attendais à autre chose en débarquant en Principauté. Je n’ai jamais pu donner ma pleine mesure. Je suis arrivé en plein championnat, j’ai été blessé. De plus, j’ai évolué dans une équipe qui n’obtenait pas de résultats, qui était rongée par le doute et par les différentes querelles sur lesquelles je ne vais pas revenir. » Au sein du vestiaire de l’ASM, il a déchanté. Découvrant des joueurs qui, pour certains, se haïssent.

Pour Basile le candide, c’est la déception. Et comme le corps ne suit plus… « À Monaco, je me suis trompé, puis découragé. Moi, et chacun le sait, j’ai besoin d’un contexte chaleureux, avec une forte communion entre joueurs pour apporter quelque chose. Impossible de changer la mentalité monégasque. » Boli est déjà sur autre chose. Il a la tête aux Red Diamonds, le club des Allemands Buchwald, Bein et Rummennigge, ainsi que du Brésilien Toninho. Sur place, déjà des emmerdes, puisque le règlement n’autorise que trois étrangers sur la pelouse. Peu importe. Basile Boli ne joue qu’une saison au Japon. Fin 1997, il prend sa retraite sportive. Il avait 31 ans.

Par Mathieu Faure

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