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Le fisc espagnol à la chasse aux footeux

Par Robin Delorme, à Madrid
Le fisc espagnol à la chasse aux footeux

Depuis cette saison, les fraudes fiscales sont devenus légion en Espagne. Dernier joueur en date à avoir été épinglé, Iker Casillas. Après les affaires Neymar et Messi, le fisc espagnol sort enfin de sa torpeur. Porque ?

Iker Casillas avait la banane lundi, il l’a perdue mardi. De nouveau titularisé en Liga, le capitaine du Real Madrid a surtout fait jaser dans la presse espagnole pour une affaire extra-sportive. Hier matin, le quotidien généraliste La Vanguardia annonçait que San Iker était dans le viseur du fisc espagnol. Pour régulariser sa situation et se retrouver en paix face aux autorités compétentes, il aurait ainsi lâché deux millions d’euros. D’autres joueurs de premier rang, tels que Xabi Alonso et David Villa seraient également visés par l’Hacienda – le Trésor public local. Après les affaires Neymar et Messi, l’État espagnol semble enfin se donner les moyens de lutter contre les délits et fraudes fiscales des footballeurs qui font vivre la Liga. Un changement de cap où la sévérité prend le pas sur l’impunité. Pour le señor Maximo, porte-parole de l’Agencia Tributaria, « les sportifs ne font pas plus de délits fiscaux qu’avant, ce sont surtout des cas très médiatiques qui attirent l’attention » . Ce qui n’empêche pas son organisme gouvernemental de se montrer bien moins laxiste dans la chasse aux fraudeurs.

La fin des privilèges
L’indulgence des autorités espagnoles vis-à-vis du statut fiscal des footballeurs stars était un secret de polichinelle. En 2003, pour favoriser la signature de David Beckham au Real Madrid, le gouvernement Aznar avait voté une loi dont l’objectif final était de faire venir de nouveaux grands joueurs en Espagne. Ce texte permettait aux résidents étrangers depuis moins de 6 ans gagnant plus de 600 000 euros par an de ne payer que 24 % d’impôt sur le revenu pendant 6 ans. À titre de comparaison, un salarié lambda espagnol était, lui, facturé à 43 % de ses revenus. Une certaine idée de l’égalité face à l’impôt. « Il y a eu un changement il y a déjà quelque temps dans la loi. Aujourd’hui, les privilèges qu’apportait la loi Beckham ont été enlevés, ils n’existent plus » , explique le représentant de l’Agencia Tributaria en charge de la traque aux fraudeurs. Très exactement, la loi Beckham a été retirée depuis le 1er janvier 2010, alors que l’Espagne était déjà entrée de plain-pied dans la crise. Pour autant, l’État promettait seulement de ne toucher qu’aux nouveaux contrats. Messi, Ronaldo ou Kaká pouvaient donc dormir en paix.

« Il y a toujours eu dans les clubs espagnols ou chez les joueurs espagnols un certain manque de respect vis-à-vis de l’argent publique, juge pour sa part Maria Fabra, journaliste économique à El Pais. Ils n’en ont jamais donné une vraie importance, comme si c’était quelque chose qui leur passait au-dessus. Du côté de l’Hacienda, elle a toujours affirmé avoir en tout temps était vigilante face à cela. » À dire vrai, face à la grave crise économique qui secoue le pays, les pouvoirs publics n’ont eu d’autres choix que de loger tout ce petit monde à la même enseigne. « Nous avons tous les ans un plan de contrôle fiscal qui est soumis officiellement par l’État. Il y a quelques années déjà, l’accent avait été mis sur le contrôle des professionnels tels que les sportifs. » Maximo n’en dira pas plus, le cas par cas n’est pas son dada, les précisions non plus. Dans cette lutte contre la fraude fiscale, Lionel Messi a été le premier épinglé – il devrait 41 millions d’euros. Pour cause, les derniers vestiges de la loi Beckham ont été balayés par d’énormes prolongations de contrat. Entre l’Argentin, CR7 et le nouveau venu Neymar, le fisc espagnol s’apprêtait à encaisser un rondelet chèque de 50 millions d’euros.

Le casse-tête des sociétés des joueurs
Les grandes difficultés des investigations sont les mécanismes mis en place par les joueurs et leurs entourages. Désormais, chaque star du ballon rond dispose d’une société gérant son argent. « Aujourd’hui, le problème avec toutes les sociétés est qu’il est beaucoup plus compliqué de faire des investigations. Le cas Neymar, comme celui de Messi, est encore un plus gros casse-tête pour la justice, car leurs sociétés ne sont pas espagnoles. Il faut donc étendre toutes ces investigations au-delà des frontières espagnoles » , éclaire Maria Fabra. Dans le cas du transfert de l’attaquant de Santos, le FC Barcelone a déjà réglé à l’amiable un chèque de 13,5 millions d’euros au fisc. Problème, les investigations bloquent avec la société du père de Neymar qui réside au Brésil. Pour Maximo, « ces entreprises personnelles ne nous facilitent pas la tâche, mais ce n’est pas quelque chose de nouveau. Dans les cas Messi ou Neymar, qui sont déjà devant des juges, l’affaire est déjà judiciaire. C’est donc bien plus facile de faire des investigations dans ces conditions. » San Iker a, lui, déjà échappé au feuilleton judiciaire.

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Par Robin Delorme, à Madrid

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