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Le FC Valence repique sa crise

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Le FC Valence repique sa crise

Pour la énième fois, Valence devrait changer de président. Cette fois-ci, c'est l'ancien président du club, Vicente Soriano, qui détiendrait les clés du club. Démissionnaire il y a un mois à peine, le futur homme fort des Valencians a replongé la formation dans une instabilité de plus en plus chronique. Retour sur une histoire sans fin.

« Je vais vous dire une seule chose : j’ai réussi à reprendre 51 % des actions du club à travers une entreprise, et à partir de lundi prochain, je commencerai à retravailler pour le FC Valence » . Après avoir démissionné, il y a un mois à peine, de la présidence des Che, Vicente Soriano est donc revenu à la charge, avec ce qu’il est convenu d’appeler une ceinture explosive autour de la taille. En effet, l’entrepreneur assure avoir racheté grâce à l’aide d’investisseurs étrangers les parts des actionnaires majoritaires du club, à savoir les 37 % d’actions détenues par le vilain Juan Soler ainsi que les 4% détenus par un groupuscule d’hommes d’affaires valencians. Pour la cinquième fois en seulement un an, le FC Valence s’apprête donc à changer de nouveau de président.

Alors que le club avait retrouvé une certaine stabilité grâce à la prise de contrôle de la caisse d’Epargne Bancaja (à qui Valence doit plus de 250 millions d’euros) et de son nouveau président Manuel LLorente, le retour de Soriano vient contrecarrer l’augmentation du capital de 92 millions d’euros prévue ce jeudi par l’organisme bancaire et les futurs ex-dirigeants pour redonner un peu d’air aux caisses du club. La saison dernière, lors de sa prise de fonction à la tête de la présidence, Soriano avait déjà enrayé une augmentation de capital, arguant que celle-ci ne ferait qu’aggraver les problèmes du club. Légalement cependant, Vicente Soriano aura du mal à stopper l’intraveineuse financière nécessaire à sauver le patient FC Valence.

Soriano, esprit de vengeance

Vicente Soriano a donc repointé le bout de ses lunettes, histoire de bien faire chier ceux qui lui avaient gentiment conseillé de démissionner il y a à peine trente jours. Laissé pour compte par ses anciens dirigeants, tels que Fernando Gomez (directeur sportif) et Javier Gomez (conseiller délégué), le fouteur de trouble a dans l’idée de se venger rapidement de tous ceux qui l’ont trop rapidement sous-estimé. Les Gomez devraient donc prendre leur solde de tout compte rapidement. Bancaja cesserait également d’être le gestionnaire principal du club, suivi de Manuel Llorente, l’homme placé par leurs soins à la tête du club en remplacement de Soriano. Manque de pot, Llorente avait laissé tomber la présidence de Pamesa, le club de basket-ball de la ville pour essayer de remettre les Murcielagos à flot. Désormais, il risque de se retrouver carrément au chômage et sans aucun club à diriger, puisque le principal mécène du Pamesa et ancien dirigeant du FC Valence, Fernando Gomez, vient d’annoncer qu’il arrêtait de financer des institutions sportives après 23 ans « d’emmerdes et de soucis » . On aurait tendance à le comprendre un peu vu le bordel qui règne depuis bientôt vingt ans chez les Che.

Tout a commencé en 1992 lorsque le FC Valence est devenu une société anonyme. Arturo Tuzon, président des Che au moment du changement de statut, avait alors prédit exactement à la lettre ce qui allait se passer : « Aujourd’hui le club est sain économiquement, mais en devenant une SA, nous encourons de grosses difficultés, notamment à cause de personnes mal intentionnées qui voudraient s’enrichir ou se faire connaître avec le club » . 17 ans plus tard, la prophétie s’est avérée étrangement vraie, malgré des succès sportifs époustouflants à la fin des années 90 et au début du nouveau millénaire. En gros, tout est parti véritablement en vrille lorsque Rafael Benitez a rejoint les rives de la Mersey à Liverpool. Les règlements de comptes, les luttes de pouvoir, et les intérêts personnels d’hommes d’affaires avides, incapables et sans scrupules, auront fini par mettre à mal les fondations de l’un des clubs les plus importants de la Liga.

Une semaine décisive

Pour son retour aux affaires, Soriano a annoncé hier dans une conférence de presse que le club serait sauvé financièrement d’ici une semaine : « Quand le nouveau conseil d’administration sera définitivement formé, Valence deviendra le club le plus sain de la Liga, économiquement parlant. Les travaux du nouveau stade seront relancés, et le club n’aura plus aucune nécessité de se séparer de ses meilleurs joueurs. D’autre part, je souhaite que cette nouvelle transition se fasse le plus rapidement et calmement possible dans l’intérêt du club » . Pour l’heure, Soriano est plein de bonnes intentions. Problème, il n’a rien sur quoi s’appuyer. Ses mystérieux investisseurs, capables de sauver le club, seraient une entreprise de bâtiment dont le siège social serait à Montevideo. Dalpor S.A, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, aurait fait de Soriano le nouvel home fort du club. Une information à prendre au conditionnel puisque mis à part le logo-type d’une société inconnue du grand public, Soriano n’a pas été capable de présenter des preuves tangibles et assez convaincantes pour appuyer officiellement son coup d’État. Chose qui a naturellement fait tiquer l’actuel président du club Manuel Llorente : « Si ce que Soriano dit est vrai, nous lui ferons une haie d’honneur. Mais ça m’a l’air trop incroyable pour être vrai ! » .

Histoire de corser un peu les choses, Llorente a également fait remarquer à Soriano qu’il devait présenter un aval de 46 millions d’euros pour récupérer son fauteuil de président. Un trône qu’il ne retrouverait que sous 60 jours à partir de l’encaissement de la caution par les dirigeants en place… De leur côté, les collectivités territoriales, et notamment le président de la Generalitat, farouche détracteur de Soriano, ont indiqué qu’elles retireraient toutes les aides accordées au club si l’ancien président revenait au pouvoir. Ambiance…

Le retour de Soriano à Valence ne s’accompagne pas que de mauvaises nouvelles. L’année dernière, le président avait tenu une seule promesse : celle de retenir les stars au club. Villa et Silva devraient donc rester pour le plus grand plaisir de Mestalla. Le président du FC Barcelone, Joan Laporta, vient même d’avouer qu’il sera difficile de faire du Guaje le successeur de Samuel Eto’o au sein de l’attaque blaugrana : « Villa était un objectif difficile, désormais il est quasiment impossible, au vu des événements actuels au sein de la présidence valenciane » . Comme quoi, un beau merdier n’a pas que des mauvais cotés.

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