
Premier constat en forme de demi-surprise dans ce pays qui n'aime pas le foot : le football ne lui a pas manqué. Seuls 22% des Françaises et des Français déclarent en effet que regarder des matchs de foot à la télévision leur manque. La réponse la plus plébiscitée avec 35% des répondants ? « Je n'ai pas l'habitude de regarder des matchs de football » , bien sûr.
Si l'on regarde de plus près les réponses en fonction du genre, l'absence de football se fait plus ressentir chez les hommes. Ils sont 19% à déclarer que le football leur manque beaucoup contre seulement 4% chez les femmes.

Pas étonnant donc de constater que les Français et Françaises, même amateurs et amatrices de foot, ne vont pas se mettre à regarder de la Bundesliga à gogo. Parmi les adultes français qui déclarent regarder des matchs à la télé, ils sont 59% à penser qu'ils ne regarderont pas de nouveaux championnats ou compétitions une fois qu'ils reprendront.

Plus surprenant, parmi ces mêmes compatriotes déclarant regarder des matchs de foot à la télévision, l'arrêt des compétitions semble avoir distendu leur relation au ballon rond. Si 52% des Français et des Françaises vont regarder autant de matchs qu'avant quand viendra l'heure de la reprise partout en Europe, pour 19%, ce sera moins qu'avant. Quand ceux et celles qui étaient en sevrage et vont compenser en augmentant leur moyenne de matchs par semaine représentent eux 16% des sondé(e)s.

De manière générale, les Françaises et les Français regardent le foot en petit comité. Pour plus de la moitié (58%), ils/elles avaient en effet l'habitude d'être seul(e) ou avec une autre personne devant leur poste de télévision.
Et ça ne devrait pas aller en s'agrandissant à la vue de ce sondage : si pour deux tiers de la population, le nombre de personnes avec qui ils regarderont du foot ne changera, 17% estiment quand même qu'ils seront moins nombreux.
Une tendance forte (25%) chez les 25-34 ans, habitants de la région parisienne (23%) ou des grandes villes (également 23%).

Logique donc de lire les résultats de la question suivante concernant le type de personnes pour les accompagner lors des futures retransmissions TV. Près d'1 Français sur 5 prévoit de resserrer le cercle de personnes avec seulement les plus proches. Un chiffre qui monte à 1 sur 4 chez les millenials (18-34 ans).
Une catégorie d'âge très disparate, car c'est aussi celle où il y a le plus de personnes qui déclarent vouloir élargir le cercle et en faire encore plus un événement social. Ils sont ainsi 21% chez les 18-24 ans contre 10% seulement dans toute la population.

Et les bars et les stades alors ? Quand il sera de nouveau possible de voir des matchs dans des lieux publics, comment réagira le public ? Prudemment semble-t-il.
La fréquence de leurs sorties baissera. 24% s'y rendront moins souvent qu'avant, et seulement 8% plus souvent. Cette proportion atteint même 28% chez les 55 ans et plus. Sachant en outre qu'il y a 37% de la population qui ne sait pas encore comment elle réagira. Et qu'ils sont 45% chez nos aînés. Certainement des personnes dans l'attente de voir comment évolue la pandémie.

Une chose est sûre, l'arrêt du football a fait du mal aux diffuseurs. Plus particulièrement les chaînes payantes. Le bras de fer engagé par Canal + et beIN Sports contre la Ligue est bien sûr à lier au chiffre suivant : 30% des adultes français abonnés à au moins une chaîne payant pour suivre le foot prévoient de s'en désabonner, si ce n'est pas déjà fait.
Forcément cette inclination est d'autant plus importante chez les ménages aux revenus les plus faibles. Chez les personnes sans emploi, ce chiffre atteint 44%. Et chez les CSP -, ils sont 39%.

Enfin, désignés grands vainqueurs du confinement, l'e-sport et le gaming ont selon notre sondage intéressé 14% de la population française pendant ces deux mois à la maison. Et ce nouvel intérêt s'inscrit dans la durée, puisque 67% pensent que cela va devenir une habitude. On monte même à 72% chez les millenials.
Par Maxime Marchon / Infographies : Camille Gressier
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