La science ne suffit pas
Un petit point santé s'impose d'abord. Paulo Dybala, heureusement, n'est pas en danger. Juste salement embêté, comme il l'expliquait récemment à Alessandro Del Piero via un live Instagram : « Moi et Oriana (sa fiancée, N.D.L.R.) sommes restés à Turin, en attendant que tout se passe. Nous avons eu quelques symptômes, pas très forts, mais moi un peu plus qu'elle. Je récupère plus lentement, mais j'ai toujours été calme. » Formidable, mais le mystère reste intact. Pourquoi le coronavirus campe-t-il donc comme un renard des surfaces au point de penalty dans le petit corps sensible de l'Argentin ? La science a peut-être quelques éléments de réponse. Pour le médecin Philip Murphy, membre de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses aux États-Unis, les individus plus enclins à être infectés par le Covid-19 pourraient avoir pour particularité la variation d’un gène dans l’organisme, le gène ACE2. Ce dernier produit une enzyme qui se fixe à la surface externe des cellules des poumons, ainsi qu'au cœur, « qui pourrait rendre plus facile ou plus difficile l'entrée du virus dans les cellules. »
Aouar, Maes : The Usual Suspects
Fort bien, mais tout cela relève encore du domaine théorique, quand d'autres éléments plus concrets sont à disposition du fan de football averti. Comme cette 25e minute du huitième de finale aller de C1 Lyon-Juventus, où la Joya se mangeait un petit pont coquin d'Houssem Aouar. Suffisant pour foutre en l'air son système immunitaire ? L'hypothèse est séduisante, mais les virologues seraient sûrement tentés de répondre par la négative. Autre piste à envisager : le 22 février, Paulo partageait un morceau du rappeur Maes sur ses réseaux sociaux, sobrement intitulé Dybala, où on peut notamment s'ambiancer sur le refrain qui suit : « Bebé, m'attends pas cette noche, j'suis pas là. Numéro 10 sur le rrain-té, Dybala. J'fais des passes, ballon d'ppe-fra, Dybala. Dix heures-minuit, viens pécho ton 10 balles là. »
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Ce featuring avec JuL aurait-il mis en boule les nerfs et l'organisme de Paulo, telle une variation musicale du syndrome de Stendhal ? Là encore, impossible de se prononcer définitivement sur la question. La frustration pointe dès lors inévitablement le bout de son nez : l'énigme Dybala restera sans doute irrésolue. Seule certitude en vue en ces temps confinés : le "Dybala mask", la célébration de but signature de l'Argentin, constitue de toute évidence une bien médiocre protection sanitaire.
Par Adrien Candau
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