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Le conseil de classe de la Liga

Par Robin Delorme
Le conseil de classe de la Liga

Conclue sur un Clásico matinal, la cuvée 2017 est à conjuguer au passé en Espagne. Un clap de fin qui permet de classer, noter et mettre à l’amende les 23 clubs qui sont passés par la case Liga en cette année.

Félicitations

Real Madrid (8,5/10) : À en croire le démiurge français du Bernabéu, la Liga « est le plus beau titre de l’année » . Autant dire qu’entre une seconde Ligue des champions de rang et quatre autres trophées à ranger dans les vitrines du Bernabéu, la cuvée 2017, la plus riche en titres de la longue existence merengue, transforme Zidane en dieu vivant du Real Madrid. Cinq ans après leur dernier sacre – une éternité à l’échelle madrilène –, les protégés du Marseillais renouent avec la joie d’un oscar en championnat. Et ce ne sont pas les quelques atermoiements de ce nouvel opus, blessures à gogo et mercato mal géré oblige, qui vont épuiser le crédit du double Z, héros parmi les héros.

FC Barcelone (8/10) : Une fin de règne en eau de boudin pour Luis Enrique, un début d’aventure proche de la perfection pour Ernesto Valverde. Entre ces deux constats diamétralement opposés, l’année civile blaugrana paraît pourtant bien plus paisible que celle qu’a vécue la région catalane. La précédente Liga aux mains de l’ennemi castillan, le propriétaire attitré de la compétition depuis le début du siècle a remis le bleu de chauffe, Neymar quittant le navire et Messi récupérant, lui, sa cape de Superman. Résultat, une première partie de saison, ou une fin d’année, c’est selon, qui renoue avec l’excellence (14 victoires pour trois nuls).


Tableau d’honneur

Valence (7,5/10) : Un seul être vous rejoint et tout est repeuplé. En 2017, plus qu’un remix de ce vieux proverbe, les Valenciens ont connu une résurrection à en faire pâlir le Christ. Moribonds et acculés dans leurs retranchements par leurs propres supporters en mai, les Chés ont récupéré un entraîneur durant l’été, et le panorama a complètement changé. Après avoir fait le ménage dans un effectif (mal) construit par l’empire Gestifute, Marcelino a rendu une identité et des résultats à Valence. Troisième de Liga avant le passage en 2018, le colosse de Mestalla retrouve une fierté oubliée.

SD Eibar (7/10) : Les années se succèdent, le bilan reste le même pour le Petit Poucet basque. Dirigés par un Mendilibar ô combien sous-coté, construits par une direction aux idées plus riches que leur compte en banque, les Armeros font feu de toute part en cette année et se font une place dans la partie haute de la Liga. Dixième du dernier exercice, septième de l’actuel, ils s’affirment comme la meilleure équipe made in Euskadi de 2017. Comment dit-on chapeau en basque ?

Girona FC (6,5/10) : Manchester City ne compte pas qu’un entraîneur, des dirigeants et un compte Twitter en catalan. Non, il détient également un club, le Girona FC. Pour son baptême du feu en Liga, le néophyte récite une partition qui rappelle que la famille Guardiola ne se résume pas qu’à son Pep.

Pere, aîné de la fratrie de Santpedor et co-propriétaire du club avec les Citizens, réussit l’exploit d’intercaler Gérone dans la première partie de tableau de la Liga avec un jeu tout en toque que le Real Madrid, entre autres, n’a su maîtriser. Pour sûr, les quelque cinq minots prêtés par le géant de Manchester y sont pour quelque chose, tout comme le chef d’orchestre Pablo Machin. Gérone, ou le Hit Machin !

Getafe (6,5/10) : Le temps où les tribunes du Coliseum Alfonso Pérez brillaient par leur vacuité est révolu. De retour au sein de l’élite espagnole après une saison de purgatoire en Segunda, Getafe ne se contente plus du simple rôle de sparring-partner, ce qui ravit ses supporters de plus en plus nombreux. Et la cause de cette révolution n’est pas à trouver dans sa direction, mais sur son banc : José Bordalás, déjà auteur de la montée du Deportivo Alavés un an plus tôt, a répété tel exploit avec le Geta en venant à bout de Tenerife en finale de barrage. Depuis, le plan de bataille, entre ordre et testostérone, n’a pas varié et fait ses preuves en Liga, que Getafe quitte en 2017 à la huitième place. En costaud.


Encouragements

CD Leganés (6/10) : Pour sa seconde année au sein de l’élite espagnole, Leganés reste le concombre le moins comestible d’Espagne. Déjà tout heureux de se maintenir en mai dernier, les Pepineros, sans argent (plus petit budget de Liga), mais pas sans idée (un recrutement aux petits oignons et une communication succulente), font encore mieux depuis septembre et prennent de l’avance dans leur course pour le maintien. Tout comme son voisin de Getafe, le Lega fait honneur aux formations de seconde zone madrilènes. Ne manque plus qu’un retour du Rayo Vallecano.

Atlético de Madrid (6/10) : À l’instar d’une épine au fond de la chaussure ou de crampons mal vissés, la transition du Vicente-Calderón au Wanda Metropolitano fait rejaillir tous les maux de ces Colchoneros. Griezmann et Diego Simeone, fers de lance du projet, semblaient destinés à un départ durant l’été, mais l’interdiction de recrutement de la FIFA en a décidé autrement. Pourtant, malgré cette litanie de points noirs et de zones d’ombre, l’Atlético, dauphin des Blaugrana avant le Nouvel An, reste en course en Liga. De là à imaginer les arrivées de Diego Costa et de Vitolo comme les remèdes idéaux, il n’y a qu’un pas que le Cholo semble prêt à franchir.

FC Séville (6/10) : Le changement de standing du FC Séville reste un mystère que ses résultats n’arrivent pas à éclaircir. Jadis empereur incontesté de la petite Europe, le toujours roi de Séville peine à confirmer à l’étage supérieur, tant en Liga qu’en C1. Non pas que les bilans de ces deux coachs argentins de l’année soient décevants (une quatrième place pour le partant Sampaoli, une cinquième pour le limogé Berizzo), bien au contraire, mais c’est la progression des Sevillistas qui pose problème. Et ce n’est pas le licenciement récent de Berizzo, tout juste diagnostiqué d’une tumeur cancéreuse, qui va améliorer l’image du club.

Villarreal (6/10) : La céramique, emblème de la région de Castellon et nouvelle dépositaire du nom du feu Madrigal, symbolise également la situation de ce Villarreal version 2017. Tantôt décevant et fragile (sous l’ère Fran Escriba), tantôt rassurant et raffiné (depuis l’intronisation du produit local Javier Calleja), le sous-marin jaune, porté par un Cédric Bakambu au sommet de son art, navigue au milieu des places qualificatives pour l’Europe sans jamais rien revendiquer. Mais sans jamais rien s’interdire non plus.

Real Sociedad (6/10) : Un jeu loué par tous les suiveurs du championnat espagnol, mais des résultats qui en égratignent le contenu. Champion du fond, mais incapable d’y mettre la forme, la Société royale du Blaugrana Eusebio Sacristán relève du cas psychologique. Après avoir fini en trombe la précédente Liga et entamé sur le même rythme l’actuelle, le fanion de San Sebastián a fait de la déception sa maxime. Tristesse toujours, Anoeta pleure déjà son talent Carlos Vela, parti vers les cieux de MLS nord-américaine, qui avait encore tant à offrir aux pupilles basques.


Passage de justesse

Athletic Bilbao (5,5/10) : Lorsque Ernesto Valverde était, l’Athletic Bilbao était. Depuis que la fourmi n’est plus, l’Athletic Bilbao n’est plus. La caricature, forcément abusive, révèle néanmoins l’essence de l’année vécue par les Leones. Consistants jusqu’à mai, en atteste leur septième place leur ouvrant les portes de la Ligue Europa, ils sont restés bloqués à l’heure d’été. Car ce ne sont pas les débuts en Primera de Ziganda, incapable d’installer un semblant d’équilibre dans son onze et qui ne doit son salut qu’au Benjamin Button basque, aka Aritz Aduriz, qui vont insuffler un vent de confiance sur San Mamés. Ni même le départ annoncé de Kepa – Casillas en devenir – du côté du Real.

Celta de Vigo (5,5/10) : Treizième du conseil de classe de fin de saison, onzième de celui de fin d’année, le Celta, de par ses résultats, déçoit. Mais le prisme de la Liga ne suffit pas à analyser l’année qui vient de s’écouler pour les Galiciens. Car demi-finalistes de la dernière Ligue Europa sous les ordres du Toto Berizzo – Manchester United s’en souvient –, ils rappellent que la qualité de leur jeu ne correspond pas à leur réussite arithmétique. Qu’importe, vous dira l’emblème des Celtiñas Iago Aspas (actuel 2e meilleur buteur de la Liga), puisque le Celta s’est offert le dernier derby de l’année sur la pelouse du Riazor. Et pan !

Espanyol Barcelone (5/10) : Par les temps qui courent, revendiquer son identité espagnole en Catalogne ne promet ni gloire ni pouvoir. Bien au contraire, et c’est ce que l’Espanyol vient d’apprendre à ses dépens. D’abord sérieux et appliqués en fin de saison passée, qu’ils concluent à un très respectable huitième strapontin, les Pericos n’ont su répéter telle performance depuis la reprise aoûtienne, eux qui pointent dans le dernier quart de la promotion. Un automne difficile est passé par là, à l’instar du rejet espagnol d’une partie des Catalans.

Levante (5/10) : Jusqu’à cet été, l’année de Levante se limitait à un monologue. Forcément, puisque large vainqueur d’une Liga 123 (nouvelle appellation de la Segunda) qu’il a maîtrisée et martyrisée de bout en bout, le second représentant de Valence a retrouvé illico l’élite un an seulement après l’avoir quittée. Mieux encore, il la retrouve en surfant sur les mêmes bases, comme l’illustre son match nul inattendu au Santiago Bernabéu. Mais depuis, l’euphorie est retombée, la réalité a repris le dessus, et Levante pointe à la seizième place de la Liga. En attendant mieux.


Avertissement

Betis Séville (5/10) : En mai dernier, le maintien acquis aux forceps est passé presque inaperçu aux yeux des supporters beticos, plus prompts à fêter la fin des hostilités au sein de leur direction. Nouvellement unies, les têtes pensantes du club ont misé sur Quique Setién et son jeu à risque pour rendre au Betis sa grandeur perdue. Un choix largement applaudi par la nébuleuse du ballon rond outre-Pyrénées, mais qui ne conduit pas aux résultats escomptés. Et pour cause, la méthode hara-kiri de l’ancien maître tacticien de Las Palmas a coûté plus de points qu’elle n’en a fait gagner.

Deportivo Alavés (5/10) : Un rapide coup d’œil à la liste des entraîneurs du fanion de Vitória suffit à juger sa schizophrénique année. D’abord conquérant et, surtout, enquiquinant à jouer pour ses adversaires, Alavés, finaliste malheureux de la dernière Coupe du Roi, s’est construit une réputation de poil à gratter sous le joug de Mauricio Pellegrino. Puis, patatras, le drame fait son apparition. Si bien que depuis le début de cet exercice, trois coachs se sont succédé sur le banc du Mendizorroza. Les échecs Zubeldia et De Biasia digérés, Abelardo réussit tout de même à sortir de la zone rouge le Depor avant les fêtes. Un père Noël sans barbe ni cheveu, donc.


Redoublement

La Corogne (4/10) : « Le Depor ne doit pas descendre, les derbys en Liga sont trop importants. » Pas peu fier d’avoir giflé le voisin honni du Depor, le Celtiña Iago Aspas espère tout de même son maintien. Si Iago Aspas a envie de voir l’ennemi rester en Liga, c’est peut-être tout simplement parce qu’en 2017, il a été très facile à tabasser.

UD Las Palmas (4/10) : Englué sur le dernier strapontin au moment des fêtes de fin d’année, Las Palmas semble plus proche que jamais d’un retour en Segunda. La faute, surtout, à des soucis comportementaux au sein du vestiaire : Quique Setién a claqué la porte des Canariens en mai dernier sur fond de tension, et Paco Jémez, tout juste intronisé, a déjà indiqué aux belliqueux Loïc Rémy et Oussama Tannane de se trouver un nouveau club. Après avoir brillé de mille feux, le soleil se couche sur Las Palmas.

Málaga (3,5/10) : La Rosaleda a les boules, car de cette année 2017, le seul souvenir qu’elle retiendra sera le sacre du Real Madrid pour sa 33e Liga en mai dernier. Pour le reste, rien, ou pas grand-chose. Míchel, arrivé en pompier de service en mars, a bien permis aux Boquerones de se maintenir, mais rien n’annonce qu’il réussira tel exploit pour cette saison. Surtout qu’entre ses bisbilles avec la direction, ses publicités pour du lait et le recrutement de son fils, ce serait un euphémisme d’annoncer qu’il n’est plus en odeur de sainteté du côté de Málaga.

Sporting Gijón (3/10) : Depuis la fin de la dernière édition de Liga, les Asturies ne comptent plus aucun représentant en Liga. Tout un drame pour cette région ouvrière, qui a tant offert au football espagnol. Mais le football n’a pas grand-chose à voir avec le mérite, et le Sporting de Gijón a retrouvé une place en Segunda depuis cet été. Une rétrogradation qui ne change rien au marasme actuel de ce club historiquement formateur, qui végète tant bien que mal au milieu du peloton de la Liga 123. Bonjour tristesse.


Réorientation professionnelle

Osasuna (2/10) : Basque ou Navarrais ? Osasuna n’a plus vraiment la force de répondre à ce sempiternel débat. Car rétrogradé en Segunda à l’issue d’un piteux exercice 2016-2017, le club de Pampelune ne semble plus avoir les moyens de réintégrer l’élite espagnole. La faute au pillage en règle que se permet d’effectuer l’Athletic Bilbao, et dans une moindre mesure la Real Sociedad, chaque saison dans son centre de formation.

Grenade (2/10) : Longtemps, la famille Pozzo a fait de Grenade la vache maigre de son triptyque de club (Udinese et Watford étant les fers de lance). Une situation qui ne plaisait pas aux supporters de Grenade, mais qui, à y regarder de près, était toujours plus enviable que la période que traversent les Filipinos. Vendu à un millionnaire chinois l’été 2016, le club a vécu ce changement de proprio comme un cauchemar, à tel point qu’en 2017, il a connu la ribambelle de trois entraîneurs et une descente en Segunda. Et la remontée directe apparaît comme une chimère inaccessible. Il leur restera toujours l’Alhambra.

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