Et si Metz l'avait cramé ?
Au FC Metz, on n'a toujours pas compris les raisons de l'échec sportif, car « en matière d'état d'esprit, d'implication, il a toujours été irréprochable, assure Gaillot. Son talent était évident, mais cela ne se traduisait pas en efficacité sur le terrain. On a beaucoup discuté avec lui pour tenter de le valoriser dans l'équipe, on a essayé plusieurs positionnements, mais cela n'a jamais pris. » Didier Philippe pense que la première cause des déboires de Krivets en France est liée à un surmenage : « Il arrivait du Bate Borisov où il avait commencé sa saison en janvier, il a enchaîné les barrages de Ligue des champions, puis la Ligue 1 sans coupure. » Pour ses débuts contre Lyon, il n'a donc pas de problème de rythme, il régale. Mais à l'approche de l'hiver, il décroche. « Il était crâmé » , se remémore son ancien agent, « il aurait fallu le ménager, mais Albert Cartier ne souhaitait pas le faire sortir de l'équipe, c'est compréhensible. » En Biélorussie, Krivets pouvait compter sur « certains matchs faciles en championnat, et devait vraiment appuyer en Coupe d'Europe » . À Metz, il faut se dépouiller chaque week-end, car « le championnat est beaucoup plus homogène, et la répétition des matchs à intensité a été trop dure pour lui » , analyse l'agent.
« Sergueï ne garde pas un mauvais souvenir de la France »
Mais sur un match, comme celui des éliminatoires contre les Bleus, le génie peut sortir de sa boîte. « Il peut nous faire mal, car il est doué. La dernière passe, les décalages, la vision du jeu, il voit des choses que peu d'autres joueurs voient » , assure Gaillot. Le trentenaire n'a pas réussi à briller en France, avec 40 matchs et 2 buts en deux saisons, mais il pourrait remettre les pendules à l'heure pour une rencontre qui compte plus que double. Sentiment de revanche à craindre ? Simplement l'envie de bien faire selon Didier Philippe, car « Sergueï ne garde pas un mauvais souvenir de sa période en France, ni aucune rancune » . Reste que depuis la frappe d'Eder en finale de l'Euro, l'équipe de France a normalement appris à respecter les pensionnaires méconnus ou contrariés de Ligue 1.
Par Nicolas Jucha Propos recueillis par Nicolas Jucha.
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