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Le Cavaliere change de selle

Eric Maggiori
Le Cavaliere change de selle

Démis de ses fonctions de président du Conseil hier, Silvio Berlusconi pourrait faire son grand retour dans le monde du football. Le Cavaliere envisagerait de reprendre ses fonctions officielles de président du Milan AC. Un bon vers un passé glorieux pour construire un futur radieux ?

Silvio est mort. Vive Silvio. C’est désormais chose faite : Silvio Berlusconi n’est plus le président du Conseil italien. Le Cavaliere doit descendre de son cheval, et remettre les pieds par terre. Mais gare. On n’enterre pas le vieux singe aussi facilement. Au lendemain de sa démission, Berlusconi agite déjà une autre sphère. Ciao la politique. Bonjour le football. Quoi ? L’ancien président du Milan AC serait prêt à replonger le crâne (chauve) le premier dans le monde du ballon rond ? Peut-être bien, oui. En milieu de semaine dernière, il confiait au directeur de la Stampa, Mario Calabresi, qu’il allait « peut-être se remettre à être président du Milan AC » . Il n’en fallait pas plus pour que le peuple rossonero retrouve la banane.

Qu’on le veuille ou non, et indépendamment de ses aventures, mésaventures et autres déboires politiques, Berlusconi a écrit l’histoire du Milan AC. Arrivé à la tête du club en 1986, il avait dû se séparer de force de sa créature en 2004, lorsque la Lega Calcio juge qu’il y a conflit d’intérêts avec ses fonctions politiques et patronales. Il en reprend les rênes en 2006, le temps que le gouvernement de Romano Prodi se vautre en beauté, et passe à nouveau le témoin en 2008. Officieusement, il a toujours été le patron. Lorsqu’il fait venir Ronaldinho. Lorsqu’il critique les choix d’Ancelotti malgré deux Ligue des Champions gagnés. Lorsqu’il se plaint de la coiffure d’Allegri. Mais son rôle en politique lui interdisait d’injecter de l’argent dans la machine milanaise. Sa démission actée, le voilà prêt à faire chauffer la carte bleue.

« C’est lui qui décide »

L’éventuel retour de Silvio le magnifique ramènerait évidemment des deniers dans les caisses du Diavolo. Adriano Galliani, qui gère minutieusement les comptes du club, préfèrerait, lui, continuer (en apparence) sur la ligne conductrice qui voudrait un Milan travailleur et modeste. Et ses dernières déclarations le confirment. « Si un joueur débarque en janvier, ce sera forcément en prêt, car nous n’avons pas d’argent à dépenser » assure-t-il aux micros de Sky. Le Milan AC. Pas d’argent. Deux termes qui s’opposent et qui, mis côte à côte, donnent des frissons à Berlusconi. Raison de plus pour croire à une recapitalisation opérée par le Cavaliere, et ce, dès le mois de janvier, comme l’assure son entourage de Mediaset.

Et lorsque l’on interroge Galliani sur une éventuelle augmentation de capital engendrée par le retour du boss, il préfère rester évasif : « C’est lui qui décide s’il revient ou non » . Basta. Car au fond, Galliani le sait. Le retour de Berlusconi, c’est l’assurance d’abandonner la politique low-cost et de claquer des millions d’euros lors des prochaines fenêtres de mercato. Car Berlu veut et a toujours voulu un Milan au sommet de l’Europe. Comme en 2007, lorsqu’il remporte sa dernière C1. L’histoire est de son côté : sur la scène européenne, le Milan AC gagne avec Berlusconi à sa tête. En vingt-six années de présidence, il a remporté plus de fois la Ligue des Champions (cinq, très précisément) que l’élection pour être président du Conseil (trois fois). Tout sauf un hasard.

Sua Emittenza

Porte-bonheur du Milan AC, dans un pays superstitieux à souhait, Berlusconi n’aura pas de mal à reprendre la chaise que tous lui ont gardée dans l’attente de son retour. Car pour le Milan AC, il est plus qu’un président au passé glorieux. Il est comme le père d’une grande famille, dont la maison mère se situerait à Milanello. A la fin des années 80, l’Italie l’a découvert, lui et son sourire ultra-bright, sur les plateaux télévisés. Il voulait transformer le football. Il voulait tout gagner en révolutionnant le jeu, et en s’appuyant sur des valeurs de classe et d’élégance. Les rires de ses détracteurs vont vite se teinter de jaune. Avec Arrigo Sacchi, le Milan AC instaure le football total, et remporte à deux reprises la Ligue des Champions. 1989. 1990. Au nez et à la barbe du Steaua Bucarest (4-0) et de Benfica (1-0). Puis, quelques années plus tard, du FC Barcelone (4-0).

Berlusconi s’affuble du surnom de « Sua Emittenza » , sorte de mixe entre « Sua Eminenza » (votre éminence) et « Suo Emittente » (votre émetteur, référence à ses nombreuses chaînes de télévision). Un titre qu’il justifie aujourd’hui par ses 28 trophées glanés en vingt-cinq ans, s’autoproclamant l’an dernier « président le plus titré de l’histoire du football » . Et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. A 75 ans, mais avec l’apparence physique d’un cyborg, Berlusconi a encore soif de victoires. S’il a bien compris qu’il ne les obtiendrait plus sur la scène politique, il sait, en revanche, que son Milan AC, sa chose, en a encore sous le capot. Surtout avec un petit lifting au mercato de janvier. Et pour ça, pas de soucis, Silvio a de bonnes adresses.

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Eric Maggiori

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