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  • Coupe du monde 2014
  • 8es de finale
  • Brésil/Chili (1-1; 3-2 tab)

Le Brésil a vu la mort en face

Par Léo Ruiz, à Belo Horizonte
Le Brésil a vu la mort en face

Tenu en échec par le Chili et poussé jusqu'aux tirs au but, le Brésil a finalement décroché sa qualification (1-1, 3-2 aux TAB) pour les quarts de finale. Mais le gouffre n'était pas loin pour une équipe toujours aussi poussive.

BrésilChili (11) David Luiz (17′) pour Brésil , A. Sánchez (32′) pour Chili.

Il a donc fallu attendre jusqu’au bout. Jusqu’aux tirs au but. Jusqu’à cette tentative de Jara qui s’échoue sur le poteau de Júlio César. Le Brésil en a chié, le Brésil a souffert, le Brésil n’est pas passé loin du Mineirazo. Mais le Brésil sera là, en quarts de finale. Ce Brésil avait commencé l’après-midi très fort, enclenchant le rouleau compresseur dès les premières minutes et écrasant des Chiliens dépassés par la fougue des Auriverde. L’ouverture du score rapide sur corner de David Luiz aurait pu être le coup fatal. Le premier but d’une démonstration brésilienne qui aurait enfin mis tout le monde d’accord. Il n’en a rien été. Devant au tableau d’affichage, la Seleção a réculé, a mal géré, a eu peur. Et le Chili, plutôt que de couler, a refait surface. Y a cru. Et a égalisé. S’en est suivi un combat titanesque, un suspense haletant, une partie d’échec. Chiliens et Brésiliens ont eu les occasions pour l’emporter dans le temps règlementaire, mais Claudio Bravo, Júlio César et sa barre transversale en ont décidé autrement. Pour la quatrième fois, le Chili est éliminé par le Brésil. Cette défaite-là est sans doute la plus cruelle.

Combat sans merci

Après le triste 0-0 entre l’Angleterre et le Costa Rica, le Mineirão de Belo Horizonte retrouve des couleurs quelques minutes avant l’ouverture des huitièmes. Beaucoup de jaune, et un peu de rouge. Au milieu de la marée brésilienne, les supporters chiliens réussissent à former quelques blocs de résistance, derrière le but dans lequel prend place Júlio César. Du côté des équipes alignées, aucune surprise : Sampaoli ressort son onze vainqueur de l’Espagne, Scolari titularise Fernand à la place de Paul. Le match commence pour de bon avec les hymnes : l’un comme l’autre est terminé a cappella. Hurlé, plutôt que chanté.

Qui dit huitième sud-américain dit engagement démesuré. Avant même de toucher son premier ballon, Fernandinho offre un vol plané à Aránguiz. Alors quand Neymar appuie sur l’accélérateur, ce bulldog de Gary Medel lui broie allègrement les jambes. On l’a compris, il s’agit avant tout de montrer de la personnalité. À ce jeu-là, Monsieur Webb n’est pas en reste. Hulk s’infiltre dans la surface et est légèrement bousculé dans le dos par Isla. Le stade rugit, l’arbitre anglais lève les bras : « Jouez ! » Il n’empêche, le Chili souffre face à l’engouement brésilien. Les coups de pied arrêtés se succèdent et, sur l’un d’eux, la nouvelle charnière du PSG ouvre le score : déviation de Thiago Silva, but de David Luiz (18e). La Seleção croit avoir fait le plus dur mais, presque naturellement, elle recule. Et la Roja d’Amsud, guidée par un Alexis étincelant, en profite pour pointer le bout de son nez. Et pour égaliser. Un petit cadeau de Hulk qu’Alexis envoie au fond (32e). C’est intense. Ça se bagarre. Le bloc brésilien remonte. Dani Alves tente sa chance. Neymar fait la diff’ à chaque accélération, mais gâche sur le dernier geste. Pas aidé, il est vrai, par ses deux (ou trois) compères d’attaque.

Putain de chaleur

Hulk s’est effondré après son erreur. Oscar, trop frêle dans ce combat de mammouths, a préféré se dissimuler sous la cape de Casper. Quant à Fred, bah c’est Fred. Après un dégagement contré qui aurait éventuellement pu finir au fond, sa seule « occase » du premier acte, il a tenté de haranguer les foules, sans réponse de la part du Mineirão, sceptique à son égard. Un énième ballon gratté par Vidal, qui monte en puissance au fil des minutes, a même failli offrir l’avantage aux Chiliens juste avant la pause. Au retour des vestiaires, le onze brésilien récolte les sifflets de ses supporters.

Et le match n’est plus le même. Désormais, il y a de la crainte. Et moins de prise de risque, surtout chez les locaux. La chaleur fait aussi son effet : les blocs sont étirés, les ballons ont tendance à être dégagés loin devant et le pressing sur le porteur de balle est moindre, d’un côté comme de l’autre. Hulk croit libérer toute la pression qui pèse sur ses grosses épaules et celles de ses partenaires, mais son contrôle du bras (de l’épaule ?) invalide son but. Très tendu, Scolari s’énerve sur les arbitres et lance Jô, le local, à la place de Fred, conspué. Plus tranquille, plus sûr de lui, le Chili sent qu’il réalise le match qu’il faut. Une action superbe à une touche de balle offre à Aránguiz la plus belle occasion et à Júlio César la plus belle parade de la deuxième période. Le Brésil est coupé en deux, Oscar ne donne toujours pas de nouvelles et Neymar se retrouve sans munition. Les joueurs sont de plus en plus imprécis, leurs efforts rationnalisés. Plutôt que de pousser, le Mineirão siffle, encore et encore. Mieux traité, Jô n’est pas pour autant plus efficace : le centre de Hulk est parfait, mais le coéquipier de Ronnie oublie de tirer dans le ballon. C’est con. Le Brésil s’accroche. Une tête de Neymar, un slalom de Hulk. Mais à chaque fois, Bravo sur la trajectoire. Lessivé, Vidal abandonne les siens pour la demi-heure de jeu supplémentaire. Prolongation et énorme suspense au Mineirão.

La pièce en l’air

Pendant que tout le monde reprend ses forces, les Chiliens se chargent de mettre l’ambiance dans leur(s) kop(s). Júlio César demande une réponse de la part de ses fans. ll ne l’aura pas. Hulk, d’une percée tout en puissance, si. On a cru un instant que la Seleção repartait avec l’envie du début de match, mais non. Trop de fatigue, trop de crainte. Et trop peu de Neymar, surveillé de près par Francisco Silva. En pointe, Jô ne gagne pas plus de ballons et n’est pas plus adroit que Fred. L’homme fort côté local est désormais Hulk, dont les pénétrations font mal à la bande à Sampaoli, recroquevillée derrière. Mais solide. Scolari joue sa dernière carte : Willian remplace le fantôme d’Oscar. Ça fait donc trois moumoutes sur le pré. Intéressant, mais insuffisant pour faire craquer ces Chiliens, qui passent à une barre de Pinilla de décrocher la victoire sur le gong. Et à l’exercice des tirs au but, c’est le Brésil qui l’emporte (3-2) et qui arrache son ticket pour les quarts. Sans convaincre, encore une fois.

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