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- Ce qu'il faut retenir de la 21e journée
Le Barça enchaîne, Madrid à l’heure française
Des buts magnifiques en pagaille, du suspense, des erreurs d'arbitrage... Cette 21e journée de Liga a encore une fois régalé son monde. Tandis que les quatre gros se sont imposés, Bilbao s'est lui enfin réveillé.
Le partidazo du week-end : FC Séville – Espanyol
– Le Sánchez-Pizjuán sentait fort la gueule de bois. Un lendemain de cuite aux remontées acides, dû en grande partie à l’élimination en Coupe du Roi trois jours plus tôt face à l’Espanyol Barcelone, adversaire que les Sévillans retrouvaient ce dimanche. La tête toujours à l’envers, le FC Séville se savonne la planche dès le quart d’heure de jeu. Une défense aux abois, un Salva Sevilla seul dans la surface et un Beto qui le fauche : penalty et ouverture du score pour les visiteurs. S’ensuit alors un match complètement dingue. Après l’égalisation chanceuse et magnifique de Diogo Figueiras, Vitolo donne un avantage aux siens. Avant la pause, Kiko Casilla alterne, lui, le somptueux et le burlesque. D’abord salvateur sur une double parade, le néo-international espagnol met ensuite les mains en dehors de la surface. Même réduits à dix, les Catalans trouvent le chemin de l’égalisation sur une superbe lucarne de Sánchez dans le second acte. Malgré un poteau et une légion d’actions ratées, les Palanganas trouvent la faille au bout du temps réglementaire grâce à un Iago Aspas décisif. Et mettent la pression sur le FC Valence.
Le missile de Figueiras
L’équipe du week-end : FC Barcelone
Face à Villarreal et sa série de 18 matchs sans défaite toutes compétitions confondues, le FCB se trouvait face à un défi de taille. 90 minutes durant, il s’est appliqué à afficher tous ses progrès du mois de janvier. Menés par deux fois par un Yellow Submarine tranchant et bandant, les protégés de Luis Enrique ont répondu du tac au tac. Après l’ouverture du score de Cheryshev et de son protège-tibia estampillé Real Madrid, Neymar égalise juste avant la pause. Au retour des vestiaires, Piqué se rate – chose rare ces derniers temps –, Gio enclenche la seconde et Vietto punit Bravo. Trois minutes plus tard, le Barça est pourtant aux commandes : Rafinha, en rôdeur, et Messi, en artiste, se sont chargés de la remuntada. Avec cette victoire, la huitième de suite, les Blaugrana collent aux basques du Real Madrid et confortent des certitudes aux reins de plus en plus solides. Le trio MSN est proche de son rythme de croisière, Rafinha est un peu plus qu’un espoir, et le contre n’est plus une insulte. Preuve en est de ce regain de forme, même Lucho a eu son ovation du Camp Nou.
Le Don Quichotte du week-end : Aduriz (Athletic Bilbao)
L’ami Miguel de Cervantes l’avait imaginé de La Mancha. Cette 21e journée de Liga l’a couronné basque. Aritz Aduriz, pointe de l’Athletic Bilbao de son état, a réussi à sortir de sa torpeur les Leones. Sous un soleil méditerranéen, il a fait plier en deux temps les locaux de Levante. Servi en plein cœur de la surface, il s’emmène d’un subtil contrôle la chique pour crucifier Mariño. Juste avant le coup de sifflet final, il termine le travail d’un petit piqué au-dessus du portier adverse. Absent des terrains pendant quelques semaines, il avait vu depuis l’infirmerie la série de sept matchs sans victoire des siens en Liga. Une spirale négative qui prend fin et qui fait remonter les Basques à la onzième place du classement. Fort de ses 13 pions cette saison, Aduriz est la caution offensive des hommes de Valverde. Dans la semaine, le trentenaire avait inscrit le seul but du quart de finale retour de la Coupe du Roi. Suffisant pour envoyer l’Athletic en demi-finales. Une belle semaine pour celui qui a prolongé son contrat jusqu’en juin 2016 en tout début d’année.
L’analyse définitive du week-end
Madrid tourne à l’heure française. Samedi, de 16 heures jusqu’à 20 heures, ce constat s’est traduit par les performances, par terrains interposés, de Karim Benzema et d’Antoine Griezmann. La pointe merengue a ouvert le festival cocorico d’un service cadeau pour Gareth Bale lors du premier acte face à la Real Sociedad. Pas en bons termes avec les buts, le Gallois a préféré être à la passe pour le Français en début de second acte. En fin de match, Karim parachève son récital d’un enroulé sans contrôle en pleine lucarne. Le Bernabéu est debout, Ancelotti l’enlace.
Sitôt la rencontre du Real terminée, le champ de boue d’Eibar accueille l’Atlético. Sept tours de cadran suffisent à Griezmann pour transformer l’ouverture de Raúl García en but. De mieux en mieux dans le système du Cholo, le petit gars de Mâcon y va même de son caviar succulent et dans les airs pour son comparse Mandžukić. Fers de lance du Real et de l’Atlético, Benzema et Griezmann comptent tous deux 11 pions en Liga. Pour KB9, il faut même y ajoutez huit passes décisives. Bref, à défaut des Bleus, Madrid surfe sur la forme de ses deux supporters de l’OL.
– « Il est passé à travers » , « il a raté son match » , « il fera mieux la prochaine fois » … Iglesias Villanueva a les oreilles qui sifflent depuis son arbitrage horrible de la rencontre entre Almería et Getafe. En l’espace de 90 minutes, l’homme en noir a oublié trois penaltys plus clairs les uns que les autres et a refusé un but totalement valable aux Andalous. Heureusement pour lui, les deux cartons rouges qu’il a sortis étaient totalement valables. Tant bien que mal, les locaux d’Almería ont réussi à s’imposer face à un concurrent direct pour le maintien. Trois points, les premiers de la saison à domicile, qui leur permettent même de sortir de la zone rouge. Plus en phase avec la réalité du terrain que les avis de certains polémistes médiatiques, les deux coachs ont donné dans la décence. « Il faut agir avec le maximum de respect avec eux parce qu’ils passent des examens chaque dimanche » , a susurré Juan Ignacio Martinez, coach d’Almería, tandis que Quique Sánchez Flores, son homologue de Getafe, a simplement déclaré qu’il ne peut « pas juger depuis (s)on banc de touche » . À bon entendeur…
Le golazo du week-end : Nolito (Celta Vigo)
Dans le creux de la vague depuis sa sélection par Vicente del Bosque, Nolito a enfin retrouvé le chemin des filets. Et de quelle manière ! Sur une passe de Santi Mina, Orellana laisse filer le ballon entre ses jambes avant que l’ancien du Barça ne vienne envoyer un amour d’enroulé. Accessoirement, cette seule banderille permet au Celta de s’imposer face à Cordoue et met fin à une funeste série de dix matchs sans victoire en Liga…
PS : Karim Benzema, Diogo Figueiras, Lionel Messi auraient également pu être cités.
La décla du week-end : Paco Jémez (Rayo Vallecano)
« Tout ce que nous pouvons donner à sa famille, c’est peu de choses. Si une victoire peut rendre heureux un moment, alors nous ferons tout ce que nous pouvons, mais Wilfred mérite beaucoup plus qu’une victoire. » Avant la rencontre, perdue 1-2, face au Deportivo La Corogne, Paco Jémez avait la gorge nouée en évoquant le nom de Wilfred, ancien portier de Vallecas, mort des suites d’un cancer. RIP.
Et sinon, que pasa
– 12,43 km, il court, le Illarra. Titulaire face à son ex de la Real Sociedad, Asier Illarramendi a décidé de se donner. Résultat, une performance pas dégueu et pas moins de 12,43 km engloutis. Autrement dit, un record pour un joueur du Real cette saison.
– – 4 gardiens, tous battus. Plus qu’un match fou, ce FC Séville-Espanyol est entré dans l’histoire de la Liga. Pour la première fois en une rencontre, quatre gardiens ont encaissé au moins un pion : Beto et Rico pour les Andalous, Casilla et Pau pour les Catalans.
– Ramos, comme Messi et Aduriz. En donnant l’avantage du 2-1 au Real Madrid, Sergio Ramos est devenu, aux côtés d’Aduriz et de Messi, le seul joueur à inscrire au moins trois buts par saison depuis dix ans en Liga. Sergio Costaud.
– Cheryshev, comme papa. Prêté par la Maison Blanche, Denis Cheryshev réussit un exercice formidable à Villarreal. Preuve en est, il a marqué ce dimanche au Camp Nou. Un 1er février. Comme papa. En effet, le 1er février 1998, Dimitri Cheryshev marquait pour l’Atlético de Madrid au Camp Nou.
– Un petit tour, et puis Vela. Samedi, après une dizaine de minutes de jeu, Carlos Vela s’écroule sur la pelouse du Santiago Bernabéu. Une sortie prématurée due à une blessure au genou droit et qui a conduit le Mexicain à être opéré. Deux mois d’absence minimum pour lui.
– Bryan Ruiz file à Levante. Bon dernier de Liga, Levante s’est offert jusqu’à la fin de saison les services du capitaine du Costa Rica. Bryan Ruiz débarque donc dans la banlieue de Valence en provenance de Fulham avec une belle pression en guise de bienvenue.
Par Robin Delorme