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Le Barça de Xavi sur un air de Roja

par Anna Carreau
Le Barça de Xavi sur un air de Roja

Le Barça de Xavi a une passion pour les internationaux espagnols de Luis Enrique, qui lui-même rêve la nuit d’Ansu et Gavi. Est-ce le Barça qui copie la Roja, ou la Roja qui copie le Barça ? Et dans quel but ?

Les arrivées d’Adama Traoré et de Ferrán Torres cet hiver soulèvent une théorie : le FC Barcelone copie la Roja. Chaque rumeur mercato ne fait que la confirmer un peu plus : Álvaro Morata, José Gayà, Dani Olmo, César Azpilicueta, Aymeric Laporte… Là où le Barça avait historiquement pour habitude d’être la base de la sélection espagnole, c’est désormais de l’équipe de Luis Enrique que Xavi et Laporta s’inspirent pour faire leurs emplettes. En juin, c’était Eric García qui avait lancé cette tendance, arrivant libre de Manchester City, alors que le sélectionneur espagnol en avait fait un titulaire indiscutable à l’Euro. Le jeune défenseur central débarquait au Barça après un passage sous les ordres de Pep Guardiola et Luis Enrique, chemin qu’empruntera Ferran Torres six mois plus tard. Dans une interview donnée à Sport, García expliquait d’ailleurs qu’il voyait en Xavi des traits communs avec son entraîneur à City et son sélectionneur : « Ce sont des choses très semblables et l’on voit que Xavi veut les mettre en œuvre aussi. Surtout dans la façon de transmettre les choses, leur façon de voir le football. »

Malgré toutes les critiques qui ont pu être faites à Luis Enrique sur ses choix de titulariser Torres à l’Euro et de choisir Traoré en guise de super sub plutôt que Iago Aspas ou d’autres, Xavi leur réitère lui aussi sa confiance. À l’image des vétérans catalans comme Jordi Alba et Sergio Busquets, pièces maîtresses de la Roja, mais devenus indésirables par les supporters barcelonais, à qui Xavi fait une confiance aveugle. Cette combinaison entre le Barça et l’équipe nationale espagnole n’est pourtant pas à sens unique, et Luis Enrique n’est pas le gourou absolu du néo-entraîneur blaugrana. Lucho, coach du FC Barcelone entre 2014 et 2017, sait aussi piquer du côté du Barça. Le sélectionneur s’était empressé d’appeler Gavi après seulement sept matchs en pro début octobre, alors que Pedri, à 18 ans, était déjà devenu un joueur clé de la Roja, débutant tous les matchs de l’Espagne lors de l’Euro. Sans oublier Ansu Fati, que Luis Enrique a fait naturaliser espagnol en vitesse pour mieux l’avoir à sa disposition en Ligue des nations. Nico pourrait aussi rapidement rejoindre la colonie des jeunes blaugrana de l’Espagne. Des gamins qui rappellent que, malgré le déclin du Barça, le club alimente toujours l’ossature de la sélection espagnole.

Il faut faire confiance à Xavi, qui est une personne compétente. Je vois déjà l’amélioration du Barça.

Copier une reconstruction pour se reconstruire soi-même

Si Xavi « copie » le travail de Luis Enrique en tentant de faire venir les joueurs qui font les beaux jours de la Roja, il faut aussi se rappeler que la sélection espagnole était elle-même en reconstruction il n’y pas si longtemps. Quand l’ancien entraîneur du Barça prend en charge l’Espagne, elle vient de se faire piteusement sortir de la Coupe du monde face à la Russie, avec un sélectionneur qui avait déjà prêté allégeance au Real Madrid et s’était fait virer la veille du tournoi. La sélection devient un sujet de moqueries, dans un pays qui se fout globalement de l’équipe nationale par pur clubisme. La RFEF décide alors de filer les clés à Luis Enrique avec un seul objectif : l’Euro 2020. De quoi laisser le temps à l’entraîneur asturien de bâtir une équipe à son image. En l’absence d’une génération espagnole transcendante et avec la perte de vitesse des deux géants de La Liga, de très nombreux joueurs peuvent prétendre à une sélection. Ce qui va permettre à Luis Enrique de gérer sa sélection presque comme un club, et de ne choisir que ceux ayant un ADN compatible avec son projet de jeu. Un ADN Barça, avec des joueurs ayant la capacité de tenir le ballon et d’endormir l’adversaire avec des dizaines de remises.

Le FC Barcelone, lui-même en pleine reconstruction, peut donc s’inspirer du projet mis en place par Luis Enrique pour entamer sa mue. « Nous sommes tous des fils de Cruyff, de Van Gaal, de Guardiola, de Rijkaard, de Luis Enrique, de ces entraîneurs qui ont fait l’histoire du club », avait déclaré Xavi lors de sa présentation début novembre. Au-delà d’une identité de jeu fortement similaire, les deux hommes partagent un autre point commun : la gestion de leur groupe. Bien que Xavi ne soit arrivé qu’en novembre, le nouveau Barça made in Laporta a viré progressivement toutes les stars du vestiaire : d’abord Lionel Messi, puis Antoine Griezmann, et cet hiver Philippe Coutinho et Ousmane Dembélé (toujours au club, mais plus vraiment en odeur de sainteté). Une notion d’équipe que semble partager Lucho et Xavi : couper les grosses têtes et faire confiance aux jeunes dans un projet au long terme. « Vous faites partie d’un collectif, et dans un groupe, il doit y avoir une attitude, du respect, de la discipline, de l’ambition… Si vous n’avez pas tout cela, vous pouvez enseigner la meilleure idée de jeu du monde, cela ne marchera pas », expliquait l’ancien milieu de terrain dans une interview pour El Periodico, alors qu’il entraînait encore au Qatar. Autre point commun : Xavi, comme Luis Enrique, tente de s’ériger comme la star de l’équipe, et donc unique responsable en cas d’échec.

Forcément, Luis Enrique adoube les méthodes de son élève. « Il faut faire confiance à Xavi, qui est une personne compétente. Je vois déjà l’amélioration du Barça, même si ce n’est pas ce que veulent les Culés, cela prendra du temps, mais pas autant qu’on le dit », soutenait-il sur Movistar. Le modèle de Lucho, bien qu’ayant fait ses preuves à l’Euro et en Ligue des nations, n’est pourtant pas infaillible. La Roja manque cruellement de réalisme offensif, avec Álvaro Morata en parfaite allégorie, comme le Barça de Xavi. Et Luis Enrique n’a remporté aucun trophée à la tête de l’Espagne, un point sur lequel l’ancien compère d’Andrés Iniesta ferait bien de se démarquer dans les prochaines années.

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par Anna Carreau

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