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Le bal des entraîneurs du Calcio
Comme chaque été, c'est la valse des entraîneurs en Italie. Neuf seulement ont été confirmés, et onze petits nouveaux vont tenter de faire mieux que leur prédécesseur. Revue d'effectif des techniciens de la Serie A.
Ceux qui doivent confirmer, mais ça va être dur de faire mieux que l’an dernier
Massimiliano Allegri / Milan AC
Pour sa première année sur le banc rossonero, Massimiliano Allegri a mis la barre très haute en remportant d’emblée le titre de Champion d’Italie. Pour sa deuxième saison, il n’a pas le choix : il va devoir faire mieux. Or, mieux que 1er, c’est à nouveau 1er, et un gros parcours en Ligue des Champions en plus. Pour ce, Galliani lui a déjà offert Mexès, Taiwo et le jeune El Shaarawy. Avant un dernier gros renfort pour viser la C1 ?
Walter Mazzarri / Napoli
C’était le feuilleton du début de l’été. Partira ? Partira pas ? Finalement, Walter Mazzarri a décidé de rester. Le coach à la coupe de MacGyver a été énorme l’an passé, imposant sa patte via un 3-5-2 très offensif, et inculquant une hargne incroyable à ses joueurs. Avec quelques renforts et un Cavani au même niveau que la saison passée, son Napoli pourra viser haut. Aussi bien en championnat qu’en Ligue des Champions.
Francesco Guidolin / Udinese
La deuxième saison dans le Frioul risque d’être compliquée. D’une, le coach vient de réaliser une année au-delà des expectatives par rapport à son effectif. De deux, il va perdre son meilleur joueur, à savoir Alexis Sanchez. Avec la vente de la pépite chilienne, le club frioulan va pouvoir réinvestir, mais sans aucune garantie d’alchimie entre les nouveaux arrivants. Au pire, il y aura toujours Di Natale pour planter 30 buts.
Edy Reja / Lazio Rome
Lorsqu’Edy Reja a repris en main la Lazio, en février 2010, le club était 18ème de Serie A. Après avoir obtenu le maintien, il réalise une saison exceptionnelle, et termine 5ème. Le président Lotito, après lui avoir donné des garanties quant à son avenir, lui promet une équipe compétitive. Cinq joueurs ont déjà signé (Cana, Konko, Marchetti, Lulic et Klose) et Reja réclame encore deux renforts de haut niveau. Exigeant, papy Edy.
Franco Colomba / Parma
Arrivé à Parme le 4 avril 2011 alors que l’équipe est relégable, Colomba ne met que quelques jours à tout chambouler. Il perd son premier match, mais n’encaisse plus la moindre défaite jusqu’à la fin du championnat. Bilan : 14 points glanés sur 21, et des victoires contre l’Inter, l’Udinese et la Juventus. Avec de telles performances à partir de la première journée, Parme peut rêver en grand. Autant dire que Colomba a la pression. D’entrée.
Ceux qui peuvent autant se planter que réussir
Luis Enrique / AS Roma
La véritable attraction du début de saison, elle est là. Avec son nouveau président américain, qui l’admet sans vergogne, la Roma veut tenter de créer un Barcelone bis à la sauce italienne. Luis Enrique a été recruté pour ça, et ramène avec lui Bojan et peut-être d’autres jeunes de la Masia. La formule peut fonctionner, mais le choc des cultures entre les Espagnols et les Romains de souche (Totti, De Rossi) peut aussi tout faire imploser.
Gian Piero Gasperini / Inter
Après la fugue de Leonardo, l’Inter a annoncé Bielsa, Villas-Boas et Capello. Au final, les champions d’Italie déchus se retrouvent avec Gasperini, un entraîneur qui a fait de belles choses avec le Genoa, mais qui envoie un peu moins de rêve que ses prédécesseurs. Certains y voient là le retour à la normale de l’Inter post-Calciopoli, d’autres pensent que Gasperini sera l’homme idéal pour redonner du souffle à une équipe qui a connu son apogée en 2010.
Antonio Conte / Juventus
Deux saisons foirées, c’est déjà trop pour la Juventus. Les expériences Ferrara, Zaccheroni et Del Neri ont été des flops par rapport aux attentes. Du coup, les dirigeants bianconeri misent tout sur un ancien de la maison, Antonio Conte. Le capitaine de l’époque-Zidane vient d’obtenir la promotion sur le banc de Siena, et le peuple turinois a clairement mis tous ses espoirs en lui pour revoir la Vieille Dame au sommet.
Vincenzo Montella / Catania
Pour sa première aventure sur un banc de touche, l’Aeroplanino s’est retrouvé avec une bombe dans les bras. La Roma était en crise, et Montella a été projeté sur le devant de la scène. Son bilan n’a rien de honteux : 7 victoires, 4 défaites et 4 nuls. Mais la Roma ne lui a pas renouvelé sa confiance. Du coup, Vincenzino se retrouve à Catane, sans vraiment savoir pourquoi. Et va devoir, qui plus est, faire oublier « El Cholo » Simeone. Courage.
Eusebio Di Francesco / Lecce
Un autre ancien de la Roma du Scudetto 2001 vient camper un banc de touche du sud de l’Italie. Or, sa nomination est une interrogation, tant Eusebio Di Francesco n’a jamais vraiment convaincu en tant qu’entraîneur (13ème de Serie B l’an passé avec Pescara, 14ème de Serie C1 l’année précédente avec Lanciano). Il prend ici un pari risqué, l’équipe des Pouilles, étant, de fait, capable du meilleur comme du pire.
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Ceux qui vont craindre un coup de fil du président après chaque défaite
Stefano Pioli / Palermo
Signer à Palerme, cela appelle toujours le respect. Stefano Pioli, auteur d’une saison positive au Chievo, va se frotter à Maurizio Zamparini, le mangeur d’entraîneurs. Connu pour ses schémas défensifs (le Chievo a obtenu la 3ème meilleure défense de Serie A), cet ancien joueur de la Fiorentina (années 90) va devoir inculquer la rigueur aux joueurs palermitains. Zamparini va suivre ça de près.
Sinisa Mihajlovic / Fiorentina
L’an passé, Mihajlovic a déçu. La Fiorentina était attendue pour aller chercher l’Europe. Au final, elle se retrouve 9ème, bredouille. Le coach serbe invoque les blessures. Certes. Mais bon, Andrea Della Valle espérait mieux de lui. Le président florentin lui a renouvelé sa confiance pour la saison prochaine, à condition, évidemment, de faire mieux. Sinisa a accepté, après avoir fait croire qu’il allait s’évader à l’Inter. Personne ne l’a cru.
Roberto Donadoni / Cagliari
L’ancien rossonero n’a pas compris. Pour la première fois de sa carrière d’entraîneur, il a terminé une saison. A Livourne, il avait démissionné. Avec la Nazionale et le Napoli, il s’était fait virer pour mauvais résultats. A Cagliari, il a enfin réussi à enchaîner des bonnes prestations. En fin de saison, son équipe, déjà assurée du maintien, a récolté 3 points lors des 7 dernières journées. Massimo Cellino a été clément. Il ne le sera pas forcément autant si Donadoni continue sur cette coquette moyenne.
Alberto Malesani / Genoa
Depuis le Genoa de Milito en 2009, les rossoblu peinent à trouver du beau jeu. Alors, Malesani a un coup à jouer. Le coach qui change de club chaque saison va tenter de ramener de l’enthousiasme dans une équipe qui a du mal à suivre une ligne conductrice logique. Mais Enrico Preziosi n’aura aucun scrupule à l’envoyer balader. Comme il n’en a pas eu l’an dernier avec Gasperini, l’homme qui avait pourtant ramené le club en Serie A.
Pierpaolo Bisoli / Bologna
A 45 ans, Bisoli ne compte qu’une seule expérience parmi l’élite, à Cagliari. Celle-ci n’a duré que 12 journées, jusqu’à un limogeage bien en règle. Du coup, celui qui avait fait monter Cesena en A retente sa chance, cette fois-ci à Bologne, un club qui a changé six fois de président la saison passée. L’objectif imposé par le nouveau patron Guaraldi est simple : faire mieux que les trois saisons précédentes. Soit mieux que 16ème. Dur.
Ceux qui vont devoir se battre comme des chiens
Marco Giampaolo / Cesena
L’année a été tellement éprouvante que Massimo Ficcadenti a préféré dire « basta » . Cesena était donné comme relégué avant même que le championnat ne débute, et le coach natif de Monte Rinaldo a tout donné pour réaliser un exploit unique. Chose faite. Il passe le témoin à Marco Giampaolo, qui va devoir cravacher pour le bis-repetita. Il pourra compter sur Mutu, recrue de luxe. Une galère de plus ?
Attilio Tesser / Novara
Il y a 15 mois, Attilio Tesser entraînait Novara en troisième division. Mai 2010, l’équipe monte en Serie B. Juin 2011, deuxième promotion avec une historique montée en A, attendue depuis 55 ans. Tesser va donc goûter à l’élite pour la première fois, avec une équipe composée de joueurs qui vont, pour la plupart, découvrir le haut niveau. Pression supplémentaire : Platini a dit qu’il viendrait assister à un match au stadio Silvio Piola. Beau.
Domenico Di Carlo / Chievo
Un an après avoir quitté Vérone, le grand chauve revient sur le banc du Chievo. Son expérience à la Sampdoria est un échec total : une élimination au tour préliminaire de la C1, et des mauvais résultats qui ont entraîné la relégation du club (après son limogeage). De retour au stadio Bentegodi après l’intérim de Pioli, Di Carlo aura a cœur d’oublier cette mauvaise passe. Espérons juste pour lui que Pelissier ne se blesse pas. Sinon, vive l’ennui.
Giuseppe Sannino / Siena
Siena est revenu parmi l’élite un an seulement après la relégation. Antonio Conte a fait le boulot en réalisant une saison parfaite et en faisant remonter l’équipe toscane. Il laisse désormais son œuvre à Giuseppe Sannino, qui va vivre là son dépucelage de Serie A. Son CV n’est pas folichon : Cosenza, Lecco, Pergocrema et Varese pour ses expériences les plus marquantes. Ca sent la grosse lose.
Stefano Colantuono / Atalanta
Le coach de l’Atalanta se souvient bien de l’élite. La dernière fois qu’il y a participé, il s’est fait décapiter par Maurizio Zamparini, à Palerme. Cette fois-ci, nouvelle histoire, avec un président un peu moins barjot. Son équipe est jeune, prometteuse, mais Colantuono sait une chose : l’Atalanta est la formation qui a été reléguée le plus de fois depuis l’instauration du championnat unique, en 1929. A lui de faire mentir l’histoire.
Eric Maggiori
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