S’abonner au mag
  • France
  • Ligue 1
  • 37e journée
  • Montpellier/PSG

Laurent Blanc, Hérault local

Par Mathieu Faure
Laurent Blanc, Hérault local

Le PSG n'a besoin que d'un point à Montpellier pour devenir champion de France pour la cinquième fois de son histoire, la troisième de suite. Champion à la Mosson, chez Loulou Nicollin, Laurent Blanc y verrait forcément un clin d'œil du destin. Après tout, c'est à Montpellier que le « Président » a découvert le football, c'est ici qu'il est devenu libéro, c'est ici qu'il a rencontré Jean-Louis Gasset qui est aujourd'hui son adjoint, c'est ici qu'il est devenu un homme, en fait.

« C’était important qu’il soit là. Un garçon comme Laurent Blanc, pour nous c’est un exemple, la statue du club. Il est là, simple, alors que maintenant il pourrait rouler des mécaniques. » Les mots sont de Louis Nicollin sur les ondes de RMC. C’était il y a moins d’un mois, à l’occasion des 40 ans du club de Montpellier. Une grande fête au cours de laquelle l’actuel entraîneur du PSG a reçu le prix du « meilleur joueur des 40 ans » . Laurent Blanc, c’est 84 buts en 273 matchs à Montpellier entre 1983 et 1991, année de son départ pour Naples pour 17,5 millions de francs (2,67 millions d’euros). En comptant ses années de formation, le « Président » aura passé onze années dans l’Hérault. Un club jeune à l’époque et déjà à part, car dirigé par Nicollin.

Blanc a 15 piges quand il est repéré par le MHSC. C’est Serge Delmas qui est le premier séduit par le gamin qui jouait alors à Alès. En janvier 1982, lors d’un match contre l’AS Saint-Martin au stade de la Rauze, Delmas tombe sous le charme d’un joueur qu’il va alors décrire comme « grand, maigre, appliqué et technique » . À l’époque, le père de Laurent Blanc envisage d’envoyer son garçon à l’essai à Monaco. Sur le Rocher, Blanc est recalé. Trop lent et un physique trop frêle. Montpellier ne va pas laisser passer l’occasion de signer le jeune Blanc que certains comparent physiquement à un « Marquis » . Au centre de formation, on découvre une tige tellement grande qu’elle donne une impression de lenteur. Quand il joue, Blanc n’est pas coordonné, mais le jeune milieu de terrain compense alors par une certaine intelligence tactique. À 15 piges, Blanc est déjà au-dessus. À Montpellier, il va apprendre à mettre son talent au service des autres et à mettre des coups. Mais surtout, à se faire respecter.

Apprendre à marcher sur les autres

Pour imposer le respect, Blanc a déjà un atout non négligeable, il sait très bien jouer au football. Il débarque dans le groupe professionnel à 17 ans, et Nicollin est déjà sidéré par son talent. « Je l’imaginais bien jongler dans une salle à manger sans casser d’assiettes » , balance à l’époque le président du club. Pourtant, dans les années 80, Montpellier n’est pas du genre à pratiquer un football chatoyant. Et pour cause : le club est en D2. En gros, pour réussir à cette époque, il fallait avoir des couilles, de la niaque et marcher sur les autres. Tout ce que Blanc ne savait pas vraiment faire à ses débuts. Pendant quatre ans, Blanc, Kader Ferhaoui et les frères Passi, ses potes de la génération Gambardella (finalistes 1984 et 1985) apprennent le métier en deuxième division avec des vieux briscards du club.

Il s’adapte à tout et développe ce qu’il a souvent appelé une « intelligence situationnelle » . En gros, peu importe l’environnement – hostile ou non – Blanc s’adapte. Pour accélérer sa mutation, le milieu de terrain va pouvoir compter sur la bienveillance d’un milieu défensif de 29 ans qui termine alors sa carrière à Montpellier. Ce mec, c’est Jean-Louis Gasset. De cette relation de chaperon va naître une réelle complicité qui va ensuite se poursuivre une fois Blanc entraîneur, que ce soit à Bordeaux, en équipe de France et au PSG. « Il m’a conseillé à mes débuts à Montpellier… Vous ne pouvez pas imaginer à quel point il transpire la passion du foot. Je souhaite qu’il continue avec moi, à Bordeaux ou ailleurs. Louis n’est pas mon adjoint. C’est mon entraîneur » , disait d’ailleurs Blanc de Gasset dans les colonnes de L’Équipe en 2010.

Il aurait pu entraîner Montpellier en 2007

Montpellier, là où tout a commencé finalement. Comme son positionnement sur le terrain. Formé au poste de milieu de terrain, Blanc s’essaie – pour dépanner – une première fois en 1989 au poste de libero sous la houlette d’un certain Aimé Jacquet. Sans succès. En février 1990, Michel Mézy est alors rappelé d’urgence à la tête du club. Sa première décision : faire reculer Blanc en défense centrale aux côtés de Júlio César. Blanc ne veut pas en entendre parler. Ça ne l’intéresse pas. Et surtout pas à 25 ans. La veille d’un match, Mézy passe la nuit dans la chambre d’hôtel de l’actuel entraîneur du PSG. L’idée est de le convaincre de jouer défenseur. Avant de partir se coucher, Blanc n’en démord pas. C’est non. Mézy lui aurait alors lancé : « Alors, tu ne joues pas. » Comme on dit souvent, la nuit porte conseil. Le lendemain, Blanc accepte finalement de se sacrifier. Il ne bougera plus jamais de ce poste. Que ce soit à Montpellier, Naples, Nîmes, Auxerre, Barcelone, Marseille, l’Inter ou Manchester United. C’est à ce poste qu’il va devenir champion du monde et d’Europe avec les Bleus. C’est à ce poste qu’il va devenir une référence d’élégance, de placement et d’efficacité. Finalement, c’est Nicollin qui avait raison lorsqu’il parle de Blanc en 2013 : « Il doit tout à Montpellier. » Vrai. Et dire qu’en 2007, l’homme a refusé d’en devenir l’entraîneur, lui préférant l’option bordelaise. On connaît la suite.

Le PSG dévore le BK Häcken et rejoint l’OL en demies

Par Mathieu Faure

À lire aussi
Articles en tendances
02
Revivez : France-Allemagne (0-2)
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne
Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)
32
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
  • International
  • Amical
  • France-Chili
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
Logo de l'équipe France
EDF, le coup de la panne
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne (0-2)
EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne
Logo de l'équipe Géorgie
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport   - Photo by Icon Sport
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport - Photo by Icon Sport
  • International
  • Géorgie
Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol
Logo de l'équipe Allemagne
23 March 2024, France, Lyon: Soccer: International match, France - Germany, Groupama Stadium. Germany's players Jamal Musiala (l) and Toni Kroos react. Photo: Christian Charisius/dpa   - Photo by Icon Sport
23 March 2024, France, Lyon: Soccer: International match, France - Germany, Groupama Stadium. Germany's players Jamal Musiala (l) and Toni Kroos react. Photo: Christian Charisius/dpa - Photo by Icon Sport
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne (0-2)
Allemagne : le gros coup de Kroos

Allemagne : le gros coup de Kroos

Allemagne : le gros coup de Kroos

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine