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La tête dans les étoiles

Par Maxime Brigand, au stade Loujniki
La tête dans les étoiles

On y est : vingt ans après le sacre de 1998, l'équipe de France a brodé dimanche, à Moscou, la deuxième étoile de championne du monde de son histoire en balayant la Croatie en finale (4-2). Géant !

France 4-2 Croatie

Buts : Mandžukić (18e, c.s.c.), Griezmann (38e, s.p.), Pogba (59e) et Mbappé (65e) pour les Bleus // Perišić (28e) et Mandžukić (69e) pour la Croatie.

Une explosion sentimentale. Ça s’est joué au milieu de la grisaille moscovite, à un moment où la Croatie avait deux genoux au sol et où Kylian Mbappé a décidé de saisir le moment pour la mettre définitivement à terre. Il ne restait que vingt-cinq minutes : là, Didier Deschamps est sorti de sa grotte, a poussé le monde entier et on a vu le visage du sélectionneur français se rider de tous les côtés. On perçoit des larmes, il attrape une étoile : la première de sa carrière d’entraîneur, la deuxième de l’histoire du foot français et la seconde de sa vie d’homme. L’équipe de France l’a fait, et le 15 juillet est devenu un jour sacré. Il sera aujourd’hui connu comme celui où les Bleus sont revenus sur le toit du monde et où cette génération a embrassé l’éternité.

Respiration technologique

Une finale de Coupe du monde comme un western : un soleil qui fracasse les crânes, une explosion après l’attente, un moment pour séparer l’éternité de l’oubli. Quatre jours que tout ça infuse, que les acteurs viennent raconter au monde leurs souvenirs de 1998, comme si, entre-temps, 2006 n’avait jamais eu lieu. Il fallait que ça pète, pour de bon, histoire d’aller rafler le blé au bout d’un duel de chasseurs de primes entre une Croatie dont on ne connaissait rien de la fraîcheur physique après trois prolongations dévorées aux tripes et des Bleus qui se sont trouvés en plein Mondial pour ne plus se lâcher ensuite. Moscou n’a rien d’un nouveau Berlin, c’est autre chose qui s’est écrit dimanche : un rendez-vous générationnel. Alors, Ronaldinho a ouvert le film en explosant ses mains sur un tambour, Philipp Lahm est venu sortir le vif d’or de son coffre et tout a explosé : une bataille rangée, une vraie. Les Croates se sont alors jetés à la gorge de l’équipe de France, dégainant un pressing millimétré, leur football impeccable et envoyant sur la table leurs tripes. L’opération était visée : prouver aux Bleus qu’ils ne sont pas là par hasard (on le savait) et casser rapidement leur ampoule.

Ainsi, rapidement, Didier Deschamps s’est retrouvé sans lumière au milieu, N’Golo Kanté se laissant happer par la triplette Rakitić-Modrić-Brozović et la Croatie assurant le rythme de la baston. Et alors ? Les Bleus savent attendre et se sortir des cordes. Une première fois, à la dix-huitième minute de jeu : Griezmann s’en va gratter un coup franc côté droit dans les pieds de Brozović et trouve la tête de Mandžukić sur l’affaire (1-0, 18e). Et une seconde avant la pause, au bout d’un casse-tête technologique qui aura vu Ivan Perišić être jugé coupable d’une main après un coup de crâne de Blaise Matuidi sur corner et Antoine Griezmann inscrire son troisième but de la compétition (2-1, 38e). Dur à avaler pour les Croates qui ont réussi à toucher la mâchoire tricolore dix minutes plus tôt grâce au même Perišić, venu pousser Kanté à une faute devant la surface bleue et terminer la prise dans la foulée, se jouant à l’arrivée de nouveau du milieu de Chelsea (1-1, 28e). Tout ça était mérité et un nul au moment de compter les points à la pause n’avait rien d’un scandale. Alors, comme si les sifflets de l’armada croate n’étaient pas assez bruyants, le ciel s’en est mêlé : le Loujniki est devenu gris.

Génération 2018

Gris car les Bleus enchaînent les sorties de balle suicidaires, gris car la Croatie aurait également pu choper un penalty (pour une faute de Pogba sur Mandžukić), gris car Deschamps lui-même sent que la tournure de la chose est étrange, alors qu’Hugo Lloris sauve la patrie en cassant une flèche tirée par Rebić. Réponse tactique : un coup de tonnerre, le boss tricolore faisant sortir N’Golo Kanté dix minutes après la pause pour avancer son pion Nzonzi sur le damier. Et réponse numérique : peu avant l’heure de jeu, Mbappé s’allume en profondeur, trouve Griezmann en retrait et Paul Pogba fonce pour faire sauter la porte en deux temps (3-1, 59e). Un courant d’air sur le script au milieu duquel Kylian Mbappé vient balancer son sourire à toute vitesse d’une frappe à l’entrée de la surface (4-1, 65e).

Le mode opératoire est assumé depuis les huitièmes de finale : ces Bleus seront froids et s’en sortiront ainsi, point. Cette fois, ils ont quand même accepté d’en reprendre une dans la tronche, laissant cette finale se relancer à vingt minutes des cotillons par l’absurde. Soit en pleine phase de relance, Lloris tentant sur le coup de transformer Mandžukić en jouet et se faisant contrer (4-2, 69e). Un instant lunaire et l’ouverture d’une fenêtre pour laisser la Croatie espérer, une frappe de Rakitić venant ensuite danser avec le cadre tricolore et Dalić sortant toutes ses cartes offensives (Pjaca, Kramarić). Puis, on a compris, à l’heure de l’ouverture du temps additionnel : le public croate s’est levé pour remercier ses joueurs, le rythme est retombé, Pogba rate une balle de 5-2, la piste est dégagée. L’équipe de France est championne du monde au bout de la finale de Coupe du monde la plus prolifique depuis 1966. Immense !


France (4-2-3-1) : Lloris – Pavard, Varane, Umtiti, L. Hernandez – Pogba, Kanté (Nzonzi, 54e) – Mbappé, Griezmann, Matuidi (Tolisso, 73e) – Giroud (Fekir, 81e). Sélectionneur : Didier Deschamps.

Croatie (4-2-3-1) : Subašić – Vrsaljko, Lovren, Vida, Strinić (Pjaca, 81e) – Brozović, Rakitić – Rebić (Kramarić, 71e), Modrić, Perišić – Mandžukić. Sélectionneur : Zlatko Dalić.

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