- Supercoupe Allemagne
- Schalke/Dortmund (0-0, 4 tab 3)
La Supercoupe à Schalke
Dans cette Supercoupe de la Ruhr, Schalke s'est imposé à domicile face au Borussia Dortmund (0-0, 4-3 tab). Le premier titre de la saison va donc aux joueurs de Gelsenkirchen, qui se sont découvert un nouvel héros en la personne du portier Ralf Fährmann.
Pour un mois de juillet, il fait froid, même en Allemagne. Pour se mettre bien outre-Rhin, il fallait être à Gelsenkirchen, et goûter à la chaude ambiance de la Veltins Arena. Un match qui se joue évidemment à guichets fermés ; 61673 spectateurs, dont 10 000 en noir et jaune (soit 4 000 de plus que la limite en championnat), voilà qui promet pas mal de bruit. D’ailleurs, la minute de silence pour les morts en Norvège n’est pas tout à fait respectée. Les joueurs de Dortmund montrent tout de même leur solidarité, en portant un brassard noir. À moins qu’ils ne soient fans d’Amy Winehouse.
Du côté de Schalke, le prof Rangnick a conservé la même base que l’an dernier, fondation imaginée par Felix Magath. Ancien de la maison, Ralf Fährmann est revenu cette année à Gelsenkirchen, prenant la place de Manuel Neuer. Autre revenant, Lewis Holtby, de retour de prêt de Mayence, qui a pris dans ses bagages le défenseur gauche Christian Fuchs. Enfin, c’est Marco Höger, débarqué d’Aix-La-Chapelle, qui occupe le flanc droit. Côté Dortmund, Chris Löwe remplace Marcel Schmelzer, blessé, et Iklay Gündogan a pris la place d’un autre “Deutschtürke”, Nuri Sahin.
Comme on pouvait s’y attendre, d’entrée de jeu, c’est le Borussia qui domine les débats. Plus fluides, plus portés vers l’avant, les joueurs de Jürgen Klopp auraient pu ouvrir le score dès la 6ème minute, mais Lukas Piszczek voit sa tête repoussée par le poteau. Par la suite, le jeu s’équilibre, les joueurs se rendant coup pour coup, histoire de faire comprendre à tout le monde qu’un Schalke-Dortmund n’a rien d’amical, même s’il s’agit d’un match d’avant-saison. Je te fais tomber, je ne te relève pas, pas le temps d’être fair-play. À ce petit jeu, c’est Kevin Grosskreutz qui est le plus en vue, lui qui a maintes fois déclaré qu’il haïssait Schalke comme la peste. Néanmoins, l’arbitre, Herr Knut Kircher, ne sort pas de carton de toute la première mi-temps. Une fin de première période que le Borussia finit en trombe, Gündogan et Grosskreutz multipliant les alertes, sans succès. Pas plus de réussite pour Roman Lewandowski, qui rate son face-à-face avec Fährmann (43ème).
Au retour des vestiaires, c’est la même : Schalke présente une petite opposition, mais rien de bien folichon, avant de se contenter de défendre. Raul et Huntelaar sont aux abonnés absents. Dortmund contrôle les débats, et se montre souvent dangereux, à l’image de cette contre-attaque à cinq contre deux, enrayée de justesse par Benedikt Höwedes, le capitaine de Schalke, qui, avec son bandage à la tête, fait penser à un coq qui règne dans sa basse-cour (57ème).
Klopp et Rangnick, les deux entraîneurs, décident alors de se ravitailler en munitions. Klaas-Jan Huntelaar sort pour Jan Moravek, qui se montre tout de suite dangereux avec un tir croisé, mais Roman Weidenfeller est à la parade (74ème). De son côté, Jürgen Klopp fait entrer Sven Bender et la recrue croate Ivan Perisic (meilleur joueur de Jupiler League l’an dernier), puis quelques minutes après le jeune Moritz Leitner, ne manquant pas d’embrasser chacune de ses ouailles avant que celle-ci ne pénètre sur le terrain.
0-0 à la fin du temps réglementaire, on saute la case prolongation, pour assister directement aux tirs au but. Gündogan et Hummels (sosie officiel de David Ginola) marquent pour le BVB ; Holtby et Edu (pour son premier ballon ?) en font de même pour le S Null Vier. Se pointe alors Grosskreutz, sifflé par tout un stade. Fährmann arrête son tir, la Veltins Arena exulte : ça lui apprendra à faire son malin. Höwedes et Leitner ne tremblent pas, Jurado non plus, au contraire de Perisic, qui voit son tir stoppé par Fährmann. Schalke gagne 4-3 aux tirs au but. Le premier titre de la saison va à Gelsenkirchen, en grande partie grâce à Fährmann, donc. Les fans peuvent être rassurés : Neuer peut aller s’amuser en Bavière, ils ont là quelqu’un qui peut tenir la baraque. Après avoir échoué l’an dernier face au Bayern, Schalke peut enfin savourer sa Supercoupe. De toute façon, les supporters de Dortmund auraient dû le savoir : depuis quelque temps, quand il s’agit de Coupe, c’est Schalke qui parle.
Par Ali Farhat
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