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La Squadra n’a pas à rougir

Eric Maggiori
La Squadra n’a pas à rougir

Démontée par l’Espagne en finale de l’Euro, hier soir, l’Italie n’a que ses yeux pour pleurer. Retour sur une superbe équipe que personne n’attendait, et qui a tout bien fait jusqu’à l’acte final.

Alors c’est donc ça, se réveiller avec une gueule de bois ? Bah oui. L’Italie n’a pas beaucoup dormi, cette nuit. Et c’est bien normal. Le chiffre 4 a tourné dans les têtes italiennes, autant que cette course folle de Jordi Alba ou cette maudite blessure de Thiago Motta. Lorsque l’on perd, on aime chercher un coupable. Un arbitre qui plombe le match, un entraîneur qui fait n’importe quoi, un attaquant qui prend un carton rouge au bout de 20 minutes de jeu. Mais là, même pas. C’est presque ça le plus frustrant. Les avis sont unanimes : l’Espagne a été beaucoup plus forte. Point. Comme l’Italie avait été beaucoup plus forte que l’Allemagne au tour précédent. Gigi Buffon, un gardien qui, rarement, dans sa carrière, avait encaissé 4 buts dans un même match, est d’ailleurs clairvoyant : « L’Espagne a été trop supérieure à nous, l’amertume d’avoir perdu est donc plus relative. Lorsque tu affrontes une force invulnérable, il est plus facile d’accepter de perdre » . Facile, peut-être pas. Car même si la Squadra a réalisé un magnifique Euro, au-delà de toutes les espérances les plus optimistes, cette défaite ne pourra pas être oubliée aussi facilement. Il n’y a qu’à voir les larmes de Pirlo, Bonucci, Chiellini ou encore Balotelli pour comprendre à quel point les Italiens s’étaient pris à y croire. Alors oui, il n’y a pas à rougir d’une défaite, aussi lourde soit-elle, contre une équipe d’Espagne qui a déroulé un football monstrueux. Mais l’Histoire, toujours cruelle, retiendra qu’il s’agit là de la plus lourde défaite en finale d’un Euro. Ni plus, ni moins.

Le match de trop

Evidemment, si personne n’est clairement accusé, ce matin, on se demande tout de même ce qui n’a pas fonctionné hier soir. La fatigue est un facteur à prendre en compte. L’Italie a eu un jour de moins pour récupérer, mais cela ne peut pas servir d’alibi. L’Espagne a joué 24 heures plus tôt contre le Portugal, mais elle est allée jusqu’à la 120ème minute, avec toute la débauche d’énergie qui en découle. Evidemment, l’effectif de la Roja est bien plus ample que celui de la Nazionale. Chiellini, par exemple, a été aligné dans l’urgence malgré une blessure musculaire il y a quelques jours. S’il a tenu le coup contre l’Allemagne, sa cuisse a lâché dès qu’il a fallu accélérer. Manque de bol, Fabregas avait déjà eu raison de lui. Quant à la blessure de Thiago Motta, elle est difficilement explicable. Déjà, le choix de faire rentrer le joueur du PSG à la 58ème minute a de quoi laisser perplexe. Quelle était l’intention de Prandelli, sachant qu’il s’agissait de son dernier changement ? Bétonner ? Ne pas prendre une valise ? N’aurait-il pas été plus audacieux de faire rentrer un Diamanti ou un Giovinco, qui aurait pu apporter de la percussion devant, chose qui a cruellement manqué à l’Italie hier soir ?

Le sélectionneur ne pouvait pas prévoir que Motta allait se blesser deux minutes après son entrée en jeu, certes. Un peu comme si le destin avait voulu lui signifier : « Non non, sur ce coup-là, tu t’es planté » . La fatigue et les blessures, d’accord. Les arrêts de Casillas à des moments décisifs, d’accord aussi. Le portier madrilène a encore une fois été impeccable même si, il faut l’avouer, aucune des tentatives italiennes n’a vraiment été inquiétante. Les quelques tirs cadrés se sont avérés trop centraux, et même Di Natale, tellement killer avec l’Udinese, n’a pas réussi à tirer ailleurs qu’en plein sur le gardien. En fait, résumé ainsi, cela ressemble fort au typique match où vous passez à côté. Chaque équipe normalement constituée en connaît un par saison. Ce genre de rencontre où une équipe solide comme Manchester United en prend 6 face à Manchester City, où Arsenal prend 4-0 contre le Milan AC, où le Real Madrid reçoit un 4-0 à Alcorcon, où Liverpool démonte Chelsea 4-1. Pas de pot pour la Nazionale : le match où pratiquement tout le monde est passé à côté, c’est la finale de l’Euro, devant des centaines de millions de téléspectateurs. Aïe.

Apprendre de ses erreurs

On a beau retourner le problème dans tous les sens, le constat est le même. L’Italie a pris une valise, un peu gênante pour tous ceux qui ont pu admirer leur fantastique parcours pour arriver jusqu’à la finale. Un peu gênante même pour les Espagnols. Lorsque Thiago Motta s’est blessé, et que les acteurs du match ont compris que Prandelli avait effectué ses trois changements, il y a eu une période de latence où les Espagnols ont fait tourner le ballon, presque l’air de vouloir dire : « Bon, allez, c’est l’Italie en face, ça ne se fait pas de les enfoncer plus que ça » . On était à deux doigts du gentlemen’s agreement. Et puis Del Bosque a fait rentrer Torres, Mata et Pedro, trois morfales qui n’en avaient rien à foutre que ce soit l’Italie, le Portugal ou le San Marin en face. Ils voulaient juste ajouter leur nom au tableau d’affichage. Chose faite dans les dernières minutes, sans même avoir besoin de forcer. On peut difficilement leur en vouloir, cela reste une finale d’Euro.

Reste donc, pour l’Italie, à reconstruire sur les bases des belles choses vues avant la finale. Cesare Prandelli a concédé hier sa première défaite en 16 rencontres officielles à la tête de la Squadra. Son équipe a désormais des certitudes, et tout ne doit évidemment pas être remis en cause par une telle déconvenue. Une lourde défaite doit servir à apprendre. José Mourinho peut en témoigner mieux que quiconque. Terrassé par le Barça, 5-0, lors de son premier Clasico à la tête du Real Madrid, le Mou a bossé en silence, a appris de ses erreurs, a peaufiné, jusqu’à venir battre les Catalans 2-1 au Camp Nou, un an et demi plus tard. Prandelli a devant lui deux années pour bosser, pour dénicher une nouvelle pépite (Verratti ? Insigne ?) et pour dessiner la Nazionale qui tentera de s’envoler pour le Brésil. Cet Euro aura au moins eu le mérite de réconcilier le pays avec son football, après deux grandes compétitions (2008 et 2010) ratées. Un peu de joie pour un pays qui a pris cher cette année, à tous points de vue, et qui en avait bien besoin, avant un été où l’on va surtout parler de Calcioscommesse, de tribunaux, de procès et de points de pénalité. Putain de retour à la réalité.

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Eric Maggiori

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