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- 24e journée
- Cagliari/Inter Milan (1-2)
La passe de trois pour l’Inter
Grâce à deux buts marqués par le jeune duo Icardi-Kovačić, l'Inter est allée chercher en Sardaigne sa troisième victoire consécutive en Serie A (1-2). En attendant le derby génois, les hommes de Roberto Mancini reviennent à la 6e place.
Depuis son arrivée à l’Inter, le discours critique autour de Mateo Kovačić a toujours le même refrain : le Croate crée énormément, mais ne se montre jamais décisif. Ce lundi soir en Sardaigne, il a fait tout l’inverse : transparent dans le jeu, c’est pourtant lui qui ouvre le score en force à la 47e, avant de servir parfaitement Icardi vingt minutes plus tard (69e). Deux signes de vie ponctuels qui auront donné deux buts et une victoire à l’Inter. Si Samuele Longo n’a que réduit la marque (74e) pour Cagliari, les Milanais peuvent remercier les arrêts de leur gardien remplaçant Juan Pablo Carrizo, pas épargné par les erreurs et la passivité de ses coéquipiers. Lancés dans un duel au goût de Premier League, Mancini et Zola n’auront pas déçu : des gros temps forts de chaque côté, des buts tout faits qui n’entrent pas et des buts inattendus en pleine domination adverse. Pour ce qui est des formations, Mancini a relancé Vidić à la place de Ranocchia, et Podolski à la place de Shaqiri. Zola, lui, aura mis du temps à libérer un 4-3-2-1 trop conservateur et dépendant de la science du jeune Lorenzo Crisetig et des accélérations de la recrue Mpoku.
L’Inter crée, mais Podolski ne conclut pas
Après un premier quart d’heure d’observation qui permet de constater l’importance des absents Ekdal et Sau côté Cagliari, c’est l’Inter qui s’installe dans le camp sarde. Si le match aller avait récompensé l’enthousiasme de Zdeněk Zeman face au conservatisme de Walter Mazzarri (1-4), Gianfranco Zola préfère attendre timidement l’Inter devant son public. Résultat : les hommes de Roberto Mancini dominent et accumulent les occasions. De la 17e minute à la fin de la première période, l’Inter étouffe les Sardes au Sant’Elia, bien poussée par les débordements de Santon à gauche, la technique de Brosović et les récupérations du Pitbul Medel au milieu. Lukas Podolski, bien servi par Icardi (17′), Santon (22′) et Guarín (43′), gâche trois belles opportunités d’ouvrir le score. Guarín, capitaine d’une soirée, tente deux fois sa chance de loin. Et enfin, Brosović et Icardi butent deux fois sur un Brkić attentif. Lorsque l’arbitre envoie tout le monde aux vestiaires, l’Inter a tiré 12 fois et compte 66% de la possession de balle. Devant leur public, les Sardes n’existent qu’à travers quelques contre-attaques orphelines de leur plus bel atout : Victor Ibarbo, buteur à l’aller et parti à la Roma. Mais à la 43e minute, un numéro du Belge Paul-José Mpoku rappelle à Mancini qu’il n’est pas à l’abri d’une erreur défensive quelques jours après les trois buts encaissés à Glasgow…
Icardi et Kovačić valent trois points, mais Carrizo doit faire des miracles
À peine deux minutes après le retour des vestiaires, Mateo Kovačić efface sa première période transparente d’un coup de patte. À la 47e, Icardi n’arrive pas à contrôler le ballon dans la surface à la suite d’un contre, Kovačić arrive au point de penalty et ne perd pas de temps avant d’envoyer un tir du gauche sous la barre. Le 0-1 est mérité, et Cagliari, jusque-là sans fond ni forme sur ses terres, doit réagir. Deux minutes plus tard, c’est Donsah qui secoue son équipe d’une frappe lointaine, mais Carrizo s’impose facilement. Peu à peu, les hommes de Zola reviennent dans le match en pressant la relance intériste. Déjà mis en difficulté par Mpoku en première période, Nemanja Vidić lance naïvement Cossu seul face à Carrizo à la 56e, mais la frappe du numéro 7 est déviée loin des cages. Une minute plus tard, c’est à Mpoku de récupérer le ballon dans les pieds de Juan Jesus, mais Carrizo sauve sa défense. L’Inter panique et ne s’en sort plus. À l’heure de jeu, c’est au tour de Samuele Longo – numéro 9 formé à l’Inter – de buter sur le gardien argentin des Nerazzurri, qui aura sauvé trois fois les siens en cinq minutes.
Campagnaro échappe à l’expulsion
Après avoir subi quelques coups de pied arrêtés dangereux, un changement fait finalement souffler les Intéristes : João Pedro entre en jeu à la 68e. Quelques secondes plus tard, Kovačić récupère discrètement le ballon à trente mètres des cages et lance immédiatement Icardi, qui finit comme un grand : crochet du droit, puis pied gauche brossé dans la lucarne. Mais rien n’est fini : avec le 0-2 en poche, l’Inter se relâche une nouvelle fois. Et cinq minutes plus tard, Longo gagne un duel aérien au coude à coude avec Juan Jesus, puis fusille Carrizo d’une belle reprise : 1-2 et retour de l’intensité. Cagliari pousse et assiège la cage des Milanais : Mpoku frappe fort de loin, mais à côté (77′), Longo centre fort, mais personne ne reprend (79′). À la 81e, Mancini réalise son premier changement défensif : out Podolski, in Dodô, qui vient se placer latéral gauche. Quelques instants plus tard, c’est Hernanes qui vient prendre la place de Brosović. L’Inter reprend pied, mais ne crée plus rien. À la 90e, Campagnaro échappe miraculeusement au carton rouge à la suite d’un high kick sur la nuque de Mpoku, décidément remarqué ce soir. Pour l’anecdote, Hernanes touchera la barre transversale en toute fin de match, avant de célébrer une victoire dans le mérite et la souffrance. Au fond du classement, Cagliari a encore trois points de retard sur le premier non-relégable, l’Atalanta. Avec cette troisième victoire consécutive, l’Inter revient à la hauteur des deux Génoises (6es ex-aequo), à dix points de la troisième place du Napoli.
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Par Markus Kaufmann