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  • Europa League – Barrages – Sheriff Tiraspol/OM

La mue compliquée de l’OM

Par Swann Borsellino
La mue compliquée de l’OM

Tout est compliqué à Marseille. Alors quand de probables impossibilités sportives découlent des difficultés économiques, personne n’a envie de se serrer la ceinture. Lors de cette période difficile pour 19 clubs de Ligue 1 sur 20, les dirigeants phocéens tentent délicatement d’opérer la mue d’un club qui change irrémédiablement depuis la mort de Robert-Louis Dreyfus en 2009. Pas si facile.

Ce qui est bien, avec l’Olympique de Marseille, c’est que dans la victoire comme dans la défaite, dans la crise économique comme dans l’insouciance, il y a toujours quelque chose à dire. Et à redire. Évidemment, l’été 2012 ne déroge pas à la règle. Habitués aux départs diesel depuis la reconquête du titre de champion de France, les Phocéens, pourtant dépourvus de renfort réel – Raspentino ne se vexera pas –, commencent plutôt bien la saison. Certes, quand l’adversaire ne s’appelait pas Eskişehirspor, il s’appelait Reims ou Sochaux, mais le fait est qu’avec une qualification pour les barrages de l’Europa League et six points en deux journées de Ligue 1, les hommes d’Élie Baup ferment pas mal de bouches. Du moins sur le plan comptable. Car, et c’est là que le bât blesse, en dépit de cette bonne forme relative, les Phocéens semblent irrémédiablement sur la pente descendante. Départs en cascade, arrivées possibles peu enthousiasmantes et volonté apparente des dirigeants de privilégier des bases économiques saines à un effectif réellement compétitif. Autant de contradictions et de pavés dans la mare d’une saison olympienne pourtant bien inaugurée. À Marseille, on aimerait simplement avoir des objectifs réalistes, en phase cependant avec les difficultés économiques que l’on connaît.

Un banc ? Quel banc ?

Une mue ne se fait pas en un claquement de doigts. Le problème, c’est qu’à Marseille plus qu’ailleurs, on est pressé. Il n’y a plus de sous ? Très bien. L’OM d’aujourd’hui, avec ses qualités et ses défauts, reste l’OM, au même titre que l’OM de Hamada Jambay était l’OM. À la Commanderie, l’excellence n’est pas un devoir, mais le besoin de compétitivité et de fantasmer, eux, sont de rigueur. Aujourd’hui, avec les adieux confirmés d’Alou Diarra et de César Azpilicueta, et les probables départs de Stéphane Mbia et de Jordan Ayew, Élie Baup doit faire face à une hécatombe qui coupe l’herbe sous le pied des rêveurs olympiens. S’ils savaient que le mercato ne serait pas folichon, les supporters phocéens ne s’attendaient peut-être pas à une telle fuite des crampons. Déjà difficile dans la longueur, avec un effectif essentiellement basé sur un onze de qualité avec des joueurs présents l’année passée, la saison 2012-2013 s’annonce encore plus difficile si des soldats quittent le navire. D’autant plus si ceux-ci, comme Azpilicueta et Jordan Ayew, sont de jeunes joueurs importants, dont les salaires ne font pas partie des plus gros du club. Ce jeudi, c’est un groupe de 18 joueurs qui porte les stigmates de cette faible profondeur de banc qui se pointe en Moldavie. M’Bow, Mango, Abdullah, Raspentino, N’Doumbou, Omrani et Bracigliano… Un banc de poissons plus qu’un banc de touche.

Le chantier défensif

Évidemment, les départs enregistrés ne sont pas totalement inutiles. Les fonds soulevés par ceux-ci devraient permettre quelques mouvements. Mais là encore, les interrogations demeurent. Boudebouz devrait arriver, Mvuemba est désiré, tandis que l’on parle également de l’arrivée d’un défenseur. De maigres bruits de fond, surtout quand on sait que le secteur défensif, celui-là même qui avait permis à l’OM de reconquérir le toit de la Ligue 1 il y a trois ans, risque de souffrir. Orphelin d’Azpilicueta, de Diarra et potentiellement de Mbia – même si celui-ci jouait un match sur trois – et déjà handicapé par Jérémy Morel, le secteur défensif tient en grande partie sur les épaules de Steve Mandanda et sur l’immense talent de Nicolas Nkoulou. Mais là encore, depuis le début de saison, tout va bien. Rod Fanni fait du bon boulot dans un axe qu’il va devoir quitter, et l’OM n’a encaissé qu’un petit but en match officiel (au match aller, sur la pelouse d’Eskişehirspor). Au fond, en ce début de saison, l’OM passe ses tests comme cet élève un peu fainéant à qui tout réussit pour le moment, mais que les profs attendent au tournant dès que le dénivelé se fait un peu plus corsé. Le véritable souci de l’OM, c’est de devoir gérer en même temps le court et le long terme avec une faible marge de manœuvre. Impossible de faire des folies, car la remise à niveau financière du club, pour sa santé et pour une éventuelle revente, compte beaucoup.

La formation pour sauver la mise ?

Alors que peut faire l’OM ? Gagner, évidemment. Le résultat prévaut sur tout. Personne ne dira rien si Raspentino termine meilleur buteur de Ligue 1 et que l’OM claque une troisième place cette saison. Mais à moyen terme, et sans perspective réelle de rachat, la solution phocéenne passe, comme pour 19 des 20 clubs de Ligue 1, par la formation. Fini la fin des années 90 et le début des années 2000, fini les présidents qui flambent comme s’ils étaient assis à une table de poker de Guy Ritchie. À une heure difficile pour la quasi-totalité des équipes, le processus de formation, souvent dénigré, redevient la clé de tout. Privé de sous, Jean-Michel Aulas récolte les fruits du travail d’antan avec les Grenier, Lacazette et Benzia, tandis que Louis Nicollin a vu ses jeunes pousses emmener le club jusqu’en haut de l’affiche. Des jeunes qui, outre cette qualité à disposition, représentent également une valeur marchande. Ne reste plus à l’OM qu’à savoir former, et à savoir vendre, surtout. Ainsi qu’à apprendre à vivre sans l’insouciance d’un propriétaire passionné, feu Robert-Louis Dreyfus, qui savait mieux que quiconque aborder le football comme une vitrine plus que comme une activité rentable.

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Par Swann Borsellino

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