- Bilan Allemagne
La Mannschaft type de la Bundesliga
A quelques jours de la reprise du championnat d'Allemagne, coup de projo sur les meilleurs joueurs à mi-saison.
Jens Lehmann : le vieux teuton facture quarante ans mais refuse de vieillir et c’est aussi pathétique qu’une grand-mère en mini-jupe : il claque 1.000 euros pour venir en hélico à l’entraînement, pisse derrière un panneau publicitaire en plein match et crache à la gueule – au figuré cette fois – des supporters. Pourtant, même si Oliver Kahn préfèrerait s’arracher la langue plutôt que le reconnaître, ses arrêts permettent à Stuttgart de ne pas sombrer.
Andreas Beck : la véritable trouvaille de Hoffenheim, c’est lui. Au point de mettre la pression sur l’inamovible Philip Lahm pour une place de titulaire au Mondial. A son poste, le seul joueur capable d’éteindre Ribéry pendant un match entier. Signes particuliers : il est né en Sibérie et, fait plutôt rare, préfère Nietzsche et Dostoïevski à Paolo Coelho.
Sami Hyypiä : l’éditeur finlandais qui a sorti sa biographie il y a quelques années serait inspiré de prévoir un volume augmenté tant la carrière du sécateur de Porvoo renaît à Leverkusen. Avec sa trogne de caribou mal léché, le Bayer possède la meilleure défense de Bundesliga. La preuve qu’en hiver, l’actu de la Finlande ne se résume pas aux fusillades sanglantes dans les hyper-U.
Daniel Van Buyten : comme son poteau Ribéry, il a beaucoup de mal à encadrer cette tulipe fanée de Van Gaal mais « Big Dan » fait le boulot sous la vareuse munichoise : un rôle de patron de la défense qui lui va bien et quatre pions décisifs. La Juve ferait bien de bazarder cette banane de Cannavaro pour lui faire une place, surtout qu’il sera libre en juin. Malheureusement pour lui, il est Belge.
Neven Subotic : l’un des meilleurs jeux de tête du pays. Et le truc des plus grands : il ne tacle jamais. Forme avec Mats Hummels la meilleure charnière centrale du championnat. Une association directement à l’origine du redressement de Dortmund, cinquième à quatre points de Leverkusen. Le même parcours que Vedad Ibisevic : un départ très jeune de la Yougoslavie en guerre, éclosion aux States, explosion en Allemagne.
Christian Gentner : un centre exquis, une frappe lourde : ce gars-là ne jouera donc jamais en France. Joachim Löw lui trouve « un potentiel intéressant dans la perspective de la Coupe du monde » . Un deuxième titre de champion a quand même filé le boulard au bonhomme qui se verrait rapidement dans un gros club. Un coup à tomber aux oubliettes comme David Odonkor, l’ailier révélation du Mondial 2006.
Zvjezdan Misimovic : un prénom imprononçable mais la base du triangle magique de Wolfsburg est le meilleur passeur décisif (39) de l’année en Europe. Pas par hasard que Dzeko-Grafite ont fait péter les stats. Visionnaire, le Bayern l’a jeté au bout d’une saison blanche il y a six ans. Pourvu qu’il n’ait jamais les dents comme Ribéry. « Quand je dois aller chez le dentiste, je deviens faible dans les genoux » . Les secrets de l’anatomie…
Mesut Özil : Diego qui ? Le meneur d’origine turque n’a mis que six mois à faire oublier le magicien du Werder. Quatorze passes décisives et une victoire en finale de la Coupe d’Allemagne ont lancé sa carrière hanséatique. Et cette année, le jeune maestro de 21 ans a claqué six buts et fait sauter le verrou de la Nationalmanschaft. Il sera l’une des grandes attractions du Mondial.
Tranquillo Barnetta : milieu à la Toulalan, les cheveux blancs en moins, la frappe cadrée en plus. Le métronome du Bayer est l’un des joueurs les plus sous-cotés du continent. « Quillo » est aussi l’une des victimes du changement des paramètres de sécurité de Facebook. Juste avant Noël, ses photos perso ont été rendues publiques. Manque de pot, dans la foulée, une fan pressante a posté neuf messages sur son Myspace. Flippant.
Stefan Kiessling : la fine gâchette du Bayer a une tête de mouton mais il a déjà scoré quatorze fois à mi-saison. Alors tant pis pour son look. Moqué pour sa maladresse depuis le début de sa carrière, le meilleur buteur du championnat a muté quand on ne s’y attendait plus, un peu comme Niang.
Edin Dzeko : sept buts cette saison mais il paraît qu’il déprime depuis son transfert raté au Milan. Faut dire que le Bosniaque en avait mis vingt-six la saison précédente. Son duo létal avec Grafite a offert le titre aux loups de Wolfsburg. Depuis deux mois, s’est battu avec Karim Ziani et un autre soir, s’est fritté deux fois avec le même supporter auquel il a craché : « Je te démolirai la face si tu reviens » . En attendant, ce sont les défenseurs germains qui prennent.
REMPLACANTS
René Adler : la retraite anticipée de Robert Enke lui offre le maillot n°1 pour l’Afsud. Pas impérial en fin de saison passée, il dirige cette année la défense de Leverkusen, la plus solide tous länder confondus.
Heiko Westermann : totalement inconnu à son arrivée à Schalke en 2007, il se met dans la poche Mirko Slomka, Fred Rutten puis Félix Magath qui le nomme capitaine. Sa polyvalence n’a pas d’équivalent en Europe au point que sa meilleure position reste un mystère. Avec la Nationalmanschaft, Joachim Löw en a fait l’un de ses piliers défensifs mais le bonhomme qui marche à l’hélium en a déjà collé dix pour le club de Gazprom. Déconcertant.
Alexander Meier : en photo sur Wikipedia (fr.wikipedia.org/wiki/Alexander_Meier), son vilain maillot a l’air vraiment trop grand. Mais dans l’équipe la plus laide de Bundesliga, l’Eintracht, le gaillard d’1,96 m est l’un des milieux les plus en vue de l’année avec six buts et une convocation attendue de la part de Joachim Löw. En dehors du foot, pas grand-chose. En même temps, il cite « Alvin et les Chipmunks » comme son film préféré…
Carlos Eduardo : son truc, c’est de se la péter, genre : « A quinze ans, je gagnais déjà plus que mon père » ou bien « J’ai souvent Ronaldinho au téléphone » . Il serait énervant s’il n’était pas fuoriclase : l’endurance de Dunga, le coup de patte de Juninho et la gueule de Ronaldinho, les ratiches en moins. De loin, le plus doué de la pouponnière brésilienne, qui compte aussi Luiz Gustavo et Maicosuel. Joue sa place au Mondial contre Josué, le capitaine de Wolfsburg.
Et aussi : Youssef Mohamad (Cologne), Lucas Barrios (Dortmund), Joris Mathijsen (Hambourg), Renato Augusto, Patrick Helmes, Toni Kroos (Leverkusen), Dante (M’Gladbach), Rafinha (Schalke 04), Grafite (Wolfsburg), Aaron Hunt (Werder Brême)…
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