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ACTU MERCATO

La Ligue 1 est morte, vive la Ligue 1 !

Par Swann Borsellino
La Ligue 1 est morte, vive la Ligue 1 !

C'est ce qu'on appelle « se faire saigner ». Fraîchement devancée par la Russie à l'indice UEFA, notre chère Ligue 1 ne s'apprête pas à relever la tête, mais à baisser les yeux. Après un été catastrophique où il a vu la plupart de ses meilleurs éléments se faire la malle, pas toujours pour des destinations huppées, le championnat de France de football tire la gueule. Mais comme toujours, The show must go on. Et tant pis si Francis Cabrel chante à la place de Freddy Mercury.

Dans le monde du football comme dans celui de Sergio Leone, le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. La pelle bien accrochée dans ses mains d’ouvrier du ballon rond, le championnat de France de football creuse si profond qu’un jour, ses têtes pensantes vont devoir agir au lieu de parler, de se plaindre. Passer par la fenêtre quand la porte est fermée, en somme. Ce mardi 2 septembre, l’heure n’est pas encore à l’action, mais au bilan. Au recueillement devant la tombe que la Ligue 1 a elle-même creusée, non sans effort, et non sans aide extérieure, les gens sont nombreux. Au sujet de ce cadavre, le médecin légiste est indécis. La date de la mort se situe aux alentours de la fin août 2014, mais la phase terminale était entamée depuis quelques années, déjà. La maladie ? Le manque d’ambition, le manque d’imagination et, surtout, l’erreur de se croire beaucoup plus beau qu’on ne l’est réellement. Car si les voix du football français s’élèvent logiquement aujourd’hui pour s’insurger face au corps en décomposition de la Ligue 1, croire que la Ligue 1 allait être celles des stars, de James Rodríguez, Falcao et Ibrahimović, celle de deux équipes capables de ramasser la C1, celle qui allait faire vendre en Chine ou à Tombouctou, relève de la naïveté. Au XXIe siècle, le championnat de France, c’est beaucoup d’amour, donc de critiques et beaucoup de fidélité, donc de coups de gueule. Oui, s’il y a autant de gens aujourd’hui qui versent des larmes sur la sépulture du championnat de France de football, c’est parce qu’il y a beaucoup de gens qui l’aiment. Des gens qui, une fois qu’ils auront troqué les lunettes de soleil et le costume noir contre la bière et le jogging, continueront à regarder le football français, en espérant qu’un jour, ça change.

La dernière roue du carrosse…

Ce n’est pas une tombe, mais un cimetière militaire. Valbuena, Stambouli, Cabella et tant d’autres, morts pour la patrie. Le mois d’août de la Ligue 1 a été un véritable film d’horreur, surtout quand on se souvient de l’été dernier, où la France a paru, le temps d’un mercato, une terre fertile, d’ambition et d’allégresse. La liste des départs est longue, mais mérite d’être citée. Au Marseillais et aux deux Montpelliérains cités plus haut s’ajoutent James Rodríguez, Ospina, Falcao, Alex, Zouma, Gomis, Mendes, Abidal, Aboubakar, Ménez, Trémoulinas, Orban, Coman, Djordjevic, Rivière, Obbadi ou encore Salomon Kalou, pour ne citer qu’eux. Le départ de ce dernier étant l’exemple parfait de ce qui ne tourne pas rond dans le football hexagonal. Interviewé par L’Équipe ce mardi, l’Ivoirien a confié que son départ de Lille n’était pas sa décision et qu’il avait été poussé vers la sortie non pas par son coach, mais par ses dirigeants. Résultat, un des bons attaquants de Ligue 1 quitte l’Hexagone pour une somme dérisoire – 2 millions d’euros – et rejoint un club a priori moins ambitieux que celui qu’il quitte, à savoir le Hertha Berlin, 11e de Bundesliga en 2013-2014. De nombreux départs vers des horizons pas toujours reluisants et de rares arrivées, pas toujours intéressantes, qui font évidemment baisser le niveau global d’un championnat où le Paris Saint-Germain, quoi que lui aussi freiné dans ses idées par le fair-play financier, apparaît plus que jamais en promenade de santé. Alors évidemment, quand les moyens ne sont pas là, quand on est dans un championnat où le troisième larron du podium touche autant en droits télés que celui qui erre dans le ventre mou anglais, on doit faire avec les moyens du bord. On doit inventer, miser sur l’avenir, chose que seul l’OM – et l’OL, dans une autre mesure, celle de la formation – a tenté au cours des deux derniers marchés d’été. Actuellement sixième au classement UEFA, la France, qui accuse un déficit d’attractivité et de puissance financière, même face à des clubs étrangers de seconde zone, a clairement atteint un point de non-retour sur le niveau sportif. Heureusement, il lui reste encore l’affectif. Ce qui n’est pas rien.

Tant que l’amour subsiste…

La Ligue 1 Orange est une entité nostalgique. Nostalgique de la Division 1. Nostalgique tout court. Donc la Ligue 1 écoute Jacques Brel et sait que « quand on a que l’amour, pour vivre nos promesses, sans nulle autre richesse, que d’y croire toujours » , on peut, d’une certaine façon, s’en tirer la tête haute. L’élite française, c’est plus qu’une vague de départ meurtrière et plus que des zéros sur un chèque. C’est un écusson Panini brillant de Louhans-Cuiseaux, de Wasquehal. Quelque chose de ringard, mais de terriblement précieux. Évidemment, il s’agit là de bien plus qu’une affaire de vignettes autocollantes. C’est une affaire d’affect. Accepter ce qu’il se passe, ce n’est pas se complaire dans sa médiocrité, ni se satisfaire de peu, c’est admettre que quand on aime la Ligue 1, on aime un football. Une passion à part qui ne veut pas dire que l’on ne se délecte pas des prestations du Paris Saint-Germain, que l’on n’a pas remarqué que Chelsea jouait sacrément bien depuis que Diego Costa et Fàbregas étaient arrivés ou que l’on vomit le football business. Simplement un amour de tous les instants, mais surtout du vendredi soir et du dimanche 14h, dans le 0 à 0 comme dans l’opulence. Le championnat de France de football a souvent perdu des grands noms, mais ce ne sont pas qu’eux qui le font. La Ligue 1, c’est Alexander Frei au moins autant que Zlatan Ibrahimović. C’est Frédéric Meyrieu autant que James Rodríguez. C’est Éric Sikora autant que Thiago Silva. C’est Tony Heurtebis autant que Salvatore Sirigu. C’est vrai que ce n’est pas beaucoup, mais c’est assez. Si cela ne convient pas, aux supporters comme aux dirigeants, c’est peut-être parce que la passion-tristesse, c’est tout juste ce qu’ils méritent.

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Par Swann Borsellino

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