- Amical
- France/Chili (1-1)
La France pas payée
Pour un match de reprise, on ne s'est pas ennuyé à la Mosson. Il ne manquait que la victoire contre le Chili (1-1). Pourtant, Laurent Blanc a peut-être trouvé quelque chose dans la chaleur aoûtienne.
France – Chili : 1-1
Buts : Remy pour la France. Contreras pour le Chili.
Match de rentrée habituel pour les Bleus. Pourtant, on était bien loin des tests à la con. Du jeu, du mouvement, de l’audace et un match nul frustrant pour les ouailles du “Président” contre une bonne équipe chilienne joueuse et sexy (1-1). Laurent Blanc était d’humeur “boulot boulot” en prévision de la double confrontation de la rentrée en Roumanie et en Albanie pour le compte des éliminatoires de l’Euro 2012. Le match contre le Chili était donc l’occasion de tester la charnière défensive qui devrait débuter à Tirana (Rami sera suspendu, Mexès est blessé). A ce jeu-là, c’est la paire Kaboul – Abidal qui prend les commandes et Sakho file sur le banc et, comme Aladin, pleure son rêve bleu. Premier enseignement. Abidal est capitaine au coup d’envoi (la seconde fois de sa carrière après le match contre la Turquie). Deuxième enseignement : le milieu de terrain est composé de M’Vila – Martin à la récupération/création. Malouda et Rémy sur les côtés et Nasri en dix. Exit Menez et surtout Alou Diarra. Troisième enseignement : devant, Benzema commence. Normal.Le Chili, lui, avance ses stars et sa fatigue de la Copa America sur la pelouse de Montpellier. Même si Alexis Sanchez est sur le banc, Vidal, Isla ou Valdivia sont, eux, sur le pré avec le 3-5-2 habituel.
RimK, prince de la ville
Très vite, Rémy et Malouda permutent et sèment le trouble dans l’arrière-garde sud-américaine. Les deux ailiers rentrent ainsi très souvent sur leur bon pied en repiquant dans l’axe. Pourtant ce sont les Chiliens qui font une meilleure entame de match avec un pressing très haut. Et comme ça tricote bien, la gonfle circule. D’autant que les Français ont toutes les peines du monde à sortir proprement le cuir. A l’image d’un Hugo Lloris extrêmement faiblard sur ses relances au pied. Et quand Rémy hérite enfin d’un bon ballon, il galvaude sa chance en la jouant perso alors qu’une petite offrande à Malouda aurait été de bon aloi. Dans la minute, Martin rate le cadre après une percée toute en puissance de “RimK”. Secoués, les Bleus ont finalement repris le contrôle du match. Et c’est tout naturellement que les locaux ouvrent le score par Rémy. Sur un amour d’appel de Benzema dans le dos de la défense, Nasri envoie son pote du millésime 1987 au paradis. Le Madrilène fixe son latéral côté gauche et balance un café-crème sur le crâne de Rémy qui smashe la gonfle dans le filet. Une chose est certaine, RimK est en forme. Vif, percutant, collectif, le Madrilène viole la défense chilienne sur chaque prise de balle. Pour autant, le Chili crèvera avec les honneurs. Sur une transversale de mammouth de Ponce, Valdivia gratifie le Sud de la France d’un contrôle samouraï avant d’enchaîner un une-deux – frappe du gauche légèrement au-dessus. Le milieu de Palmeiras est dans un bon jour. Sur chaque prise de balle, il casse les reins d’un pourtant très incisif M’Vila.
Martin bonheur
Le Chili revient en seconde période avec plus d’envie. Et surtout avec Alexis Sanchez qui dégage le surestimé Jimenez du onze chilien. Le néo-Barcelonais est branché sur 100 000 volts. Extérieur, crochet, accélération, l’ancien de l’Udinese est en feu. Ça se voit, les Bleus commencent leur seconde période comme ils ont entamé le match : fébrilement. Franchement, Valdivia – Sanchez, ça fait mal. Très mal. Clichy et Sagna galèrent à assurer leur couloir. Après dix minutes dans les cordes, les Bleus retrouvent un second souffle et confisquent la gonfle. Martin distribue, distille et pilote le jeu français avec talent. Nasri a de la concurrence. Les Bleus sont en feu. Rémy touche la barre d’une aile de pigeon dos au but sur un centre de Malouda. Benzema s’amuse dans toute la défense et bute sur le portier chilien. Rémy reprend mais une position de hors-jeu annule le pion. C’est le bordel. Ça part de partout. Le “Président” en profite pour sortir sa triplette de Belleville (Benz’, Nasri et Malouda) pour injecter Gameiro, Menez et Cabaye. Beausejour se gargarise d’un tacle dégueulasse sur M’Vila mais ça ne prend pas. Habitué aux attentats de Spahic et Jeunechamp, la Mosson reste calme. Sur le terrain en revanche, ça commence à chauffer. C’est dans cet état d’esprit que Kevin Gameiro se voit refuser un but pour hors-jeu alors qu’il avait hérité du cuir via un Chilien.
Dans cette folie, Cordova fracasse le poteau gauche de Lloris. Un avertissement. Trois minutes plus tard, Sanchez régale et décale en retrait Cordova qui nettoie la lunette de Lloris. Dominateurs, les Bleus sont rejoints au score. Laurent Blanc se fait dessus et fait entrer Matuidi à la place de Martin et les Français se trouvent orphelins de joueurs capables de garder la chique. Même si le match baisse en intensité, Gameiro continue son travail de sape. Il est à deux doigts de déflorer le petit filet chilien sur une tentative de l’extérieur de la surface. La dernière action d’un très bon match nul pour les Bleus. Blanc cherchait des certitudes, il en a eu. Et de nombreuses. Abidal-Kaboul, ça tient la route comme charnière remplaçante. L’association – audacieuse – entre Martin et M’Vila dans l’entrejeu a parfaitement fonctionné. Rémy a encore marqué des points. Nasri est capable de driver une équipe en tant que meneur de jeu. Benzema est indispensable et Gameiro une solide doublure. Finalement, ce sont les absents qui sont au fond du gouffre. Les Ribéry, Gourcuff, Toulalan, Hoarau, Mexès et, à un degré moindre, Mamadou Sakho et Alou Diarra. Et si Blanc avait trouvé son équipe type à quelques choses près ?
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