- Groupe A
- Uruguay/France (0-0)
La France arrache le nul
Le premier match contre l'Uruguay devait servir de jauge. La France a passé l'écrit, mais échoué à l'oral. Dominateurs dans le jeu, l'agressivité et au nombre d'occasions, les Bleus n'ont encore une fois pas su ou pas pu la mettre au fond. Du coup, ils récoltent les encouragements du jury. Potentiel à confirmer ?
Retour au match… Zéro minute de jouées et déjà première surprise de Raymond : Domenech sort de son chapeau Abou Diaby. A croire que la mini-pression des cadres et le plébiscite de la presse a payé. Oui mais non. Car Raymond n’a pas cédé aux autres doléances. Pas de Henry (soutenu par les joueurs) ni de Gignac (demandé par Ribéry et la plèbe) et irrémédiablement toujours Govou et Anelka. Voilà pour le tableau noir. Mais ce soir c’est la fin de la parole. Place aux actes. La France lance son Mondial. A entendre le staff des Bleus ces derniers jours, c’est maintenant qu’on verra ce qu’on verra.
Première minutes, et déjà une deuxième bonne nouvelle, les bleus clairs sont presque aussi fébriles que le ballon inaugural de Sidney Govou. Et le pire, ou le mieux au choix, c’est que le sablier confirme la tendance. Un signe ? Les deux cartons jaunes dans les 20 premières minutes pour Captain Evra et Ribéry sur des fautes plus qu’utiles. A croire que les deux équipes ont changé de maillot avant le coup d’envoi. La France joue le jeu habituel –rugueux, physique et tout en passes courtes – de l’Albiceleste tandis que les hommes de Tabarez font figure de Bleus avec leurs passes guimauves et leurs atermoiements à se placer. La faute au repositionnement de Govou dans un rôle plus axial et à Speedy Ribéry Gonzalez, qui oblige les deux Pereira à rester derrière et non au milieu. D’où un 5-3-2 au lieu du 3-5-2 et une télécommunication plus faible donc pour trouver les deux attaquants. Domenech a entendu le message de Sieur Luis Fernandez, sélectionneur d’une équipe d’Israël, balayée quelques semaines plus tôt par l’Uruguay : « Il faut essayer de casser son rythme. Peut-être récupérer plus haut, reculer moins qu’on ne l’a fait, mettre de la vitesse. Il faut bloquer la relation avec les passeurs. S’ils (les attaquants) ne reçoivent pas les ballons dans de bonnes conditions, ils n’auront pas de bonnes munitions » .
Face à ce 3-2-3-2 en pleine crise d’adolescence, il n’a fallu que 7 minutes à la France pour se créer l’occasion, la plus franche, du match. Ribéry justement à gauche profite d’un contre favorable pour centrer sur Govou qui repique dans l’axe, mais frappe le ballon comme Mauresmo la balle de Roland-Garros. Trop décroisée. S’ensuivent des frappes de loin, de beaux mouvements, des centres d’Evra et Sagna pour des têtes trop courtes et des percées au centre du futur patron : Abou Diaby. Le Gunner est au four au moulin, à la mine et au champ. Mais Dieu sait que ni Rome ni la finition de l’équipe de France ne s’est construite en un jour. Du coup, quand les Bleus perdent patience, ils optent pour la frappe de loin. La spéciale Gourcuff Constanta. Alors que le moins bon chez cette équipe sud-américaine, c’est bien sa défense. Tandis que son point fort, ce n’était pas une surprise, c’est Diego Forlan. Le seul à avoir passé à défaut le milieu et la défense française conjuguée. Pas besoin de dribble pour le madrilène. Simplement un contrôle orienté et Gallas de se souvenir de bientôt passer la commande pour les prothèses de hanche. Mais comme Tabarez a pu le constater Diego fut bien le seul. Too bad donc pour la bande à Titi, rentré en cours de jeu pour un rendement identique à Nico. D’autant qu’ils ont eu dix minutes à 10 contre 11 suite à l’expulsion du remplaçcant Lodeiro. Une journée pour du beurre donc dans ce groupe A. Tout le monde est à 1 point et il n’en reste que six à prendre ou à laisser.
Maxime Marchon, à Cape Town
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